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L'experience Allende 1970 - 1973
by Anonyme Sunday August 24, 2003 at 04:28 AM
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Le 4 septembre 1970, le sénateur socialiste Salvador Allende arrive en tête de l'élection présidentielle avec une majorité relative (36,3 %). Élu par le Congrès, il applique de 1970 à 1972 un programme de réformes profondes: 60 % des terres labourables et 80 % des industries – dont celle du cuivre – sont nationalisées; une politique de redistribution des revenus est engagée, qui mécontente et inquiète la bourgeoisie et l'administration américaine

Salvador Allende est né le 26 juin 1908 à Santiago, d'un père avocat, au sein d'une famille bourgeoise. Médecin, son engagement politique ne commence réellement qu'en 1933 lorsqu'il fonde le parti socialiste chilien. En 1937, il est élu député avant d'entrer au gouvernement comme ministre de la santé de 1938 à 1942. En 1943, il est secrétaire général du parti socialiste et devient sénateur deux années plus tard et ce pour 25 ans. Il sera même un temps président du Sénat. Au cours de ce long mandat, il est présenté trois fois par le Front d'action populaire, son parti, aux élections présidentielles. Se présentant une quatrième fois en 1970, il est élu avec l'appui de tous les partis de gauche (centre et extrême-gauche réunis) avec 36,3 % des suffrages. Son rival, Jorge Alessandri n'obtient que 34,9 % et la démocratie chrétienne, menée par le président sortant E.Frei, seulement 27,8 %.
Son action de 1970 à 1973 est marquée par une série de réformes au sein desquelles les nationalisations entrent pour une part importante. : banques, secteur textile. La plus marquante reste celle des mines de cuivres aux mains de promoteurs américains. Les salaires sont également revus à la hausse et des réformes agraires sont initiées. Face à ces démarches, la droite, l'armée, la CIA et les multinationales (notamment le trust de télécom ITT) entament une démarche d'opposition systématique. De façon parallèle, la situation économique du pays se détériore et une partie grandissante de la population se dresse contre le gouvernement. Les grèves se multiplient. La gauche révolutionnaire y prend d'ailleurs sa part et son action justifie une politique de répression menée par la police et l'armée à laquelle Allende fait appel. Son chef, Carlos Prats, est en effet un fidèle du régime. Considérablement handicapé par un Parlement hostile, Allende ne possède qu'une faible marge de manœuvre.
Le 11 septembre 1973, à la veille d'un référendum organisé par le gouvernement, l'armée, appuyée par le CIA, et sous les ordres du général Augusto Pinochet Ugarte profite de manœuvres militaires pour réaliser avec succès un coup d'état. Lors de l'assaut du palais présidentiel chilien, la Moneda, Salavador Allende se suicide ou est tué par les assaillants. Il ne bénéficiera de funérailles nationales qu'en 1990 seulement.