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Larzac, forum Résistance à la globalisation impériale et ...
by . Sunday August 10, 2003 at 04:03 PM

"Résistance à la globalisation impériale et lutte des peuples pour leur libération" Oui le mouvement altermondialiste sert la cause de la libération des peuples et celle de la paix

CR forum du samedi 19 h 30, droits à acquérir, droits à conquérir, deuxième partie

animateur Louis Weber (FSU)

Intervenants : Gilles Luneau (écrivain et journaliste), Miguel Benasayag (philosophe - Argentine), Saad Maliki (Irak), Lamartine (Bresil), Nahla Chahal (CCCIPPP)

Nahla Chahal (CCCIPPP) a présenté rapidement l'état actuel de la question palestinienne : cette question n'est pas locale, mais révélatrice des lois du monde dans lequel nous vivons actuellement : il s'agit d'une colonisation ouverte, dans le déni le plus total du droit et la transgression permanente des décisions des instances internationales.

Il existe une direction historique des évènements. La colonisation par sauts de grenouille se poursuit : pendant des débats évènementiels sur la "feuille de route" et des discours sur l"'engrenage de la violence", la construction du mur (clôture) se poursuit, enfermant dans des banthoustans une population palestinienne sans travail, dépendant de l'aide internationale, les infrastructures (eau, électricité ...) les terres restant sous domination israélienne.

Israël joue un rôle à part dans le capitalisme globalisé : c'est la base avancée de l'Occident et du capitalisme mondial dans toute la région, base économique et militaire. Elle veut d'ailleurs être un intermédiaire majeur dans la reconstruction (en fait la spoliation) de l'Irak.

Saad Maliki (Irak)est un ancien officier en génie de l'armée irakienne. Il s'est opposé à la guerre du golfe, puis a connu l'exil. Il fait actuellement partie de l'opposition démocratique irakienne, coalition de 22 partis (démocrates, gens de gauche, islamistes...). Cette coalition était contre Saddam Hussein mais aussi très clairement contre la guerre US en Irak. Une plate forme a été élaborée.

Saad attend du mouvement anti guerre qu'il s'oppose maintenant à l'occupation.

La coalition réclame de l'aide pour acquérir le droit pour les irakiens à disposer d'eux-mêmes. Elle refuse toute représentativité aux 25 personnalitées choisies par les USA pour être leurs agents. Elle espère tenir en Irak des petits congrès au plus proches des différentes couches de la population et, à la fin de l'année, un congrès national constitutif et souhaite que les mouvements anti-guerre y soient présents pour assurer par leur présence une protection à ce congrès. Les USA ont largement commencé la répression.

Lamartine ( Mob, Brésil) présente le Mob affilié à No Vox, mouvement international de tous les "sans" (sans papiers, sans toit, sans terre ...)

Le Mob est le mouvement organisé du Brésil, mouvement de résistance au libéralisme mondial, né à Porto Allegre à partir du constat que le FSM est élitiste et discriminatoire,que les sans n'étaient pas là et pas représentés.

Lamartine voit une discrimination dans le fait que le programme du rassemblement Larzac 2003 ne mentionne pas "No vox" et que le chapiteau "No vox" n'est qu'un appendice autorisé ; il déplore que beaucoup de prisonniers ne reçoivent ni visites, ni lettres.

Il faut réaliser l'union pour lutter contre le capitalisme, l'impérialisme, le racisme et le machisme. Un autre monde ne sera possible que si tout le monde a la parole.

Il souligne l'importance de la culture comme instrument de la transformation sociale, le hip hop est un moyen d'expression précieux , sans barrière d'un langage compliqué.

Miguel Benasayag (philosophe - Argentine), militant No vox en Argentine et en Italie évoque en introduction le nombre de participants (on est tous là, même le PS), et la manière dont leur stand (rebaptisé "épuisette"), s'est vu démonté par No vox, ce qui est excellent pour eux, puisque du coup ils deviennent victimes...

Il souligne les difficultés de la période : époque de triomphe du neolibéralisme et de l'impérialisme, époque obscure, de destruction de la vie, après les coups terribles encaissés depuis 30 ans dans le domaine social et démocratique (les années fric, les années philosophes ...). Nous en sommes au début de la contre offensive. L'heure n'est pas aux "convergences" plus ou moins institutionnelles , ou à la création de cadres pour acquérir la représentativité, mais à la création d'autres alternatives, sur la durée, par la pratique. Il faut avoir le courage du qualitatif et pas du quantitatif.

Entre nos souhaits (personnels) et nos pratiques (collectives) le mur est infranchissable. Nous ne pouvons plus chercher des modèles ou des programmes, il faut construire modestement des alternatives.

Gilles Luneau (écrivain) constate qu'il faut que nous fassions le deuil de notre rapport au politique, qu'actuellement les mots république et démocratie sont totalement vidés de leur sens, que les médias nous vendent une image télévisuelle mondiale du politique.

Il faut entrer en résistance sans frontière (OGM, sida ...), ça ne sert plus à rien d'aller voir nos élus.

Il souligne l'importance de vos choix de consommation (caddie, pompe à essence...).

Dans la construction des alternatives, il faut créer des lieux désirables (ce n'est pas le pouvoir qui le fera à notre place.)

Lors du débat qui a suivi, divers points ont été repris, en particulier sur la non violence, le mouvement anti-guerre.

Sur la non violence, Miguel a affirmé que si la lutte des opprimés a intégré et intègre la non violence, il nous est impossible de donner un gage de non violence à l'oimpérialisme US, nous ne pouvons pas promettre à l'ennemi de nous laisser faire pacifiquement. En tout état de cause, la violence n'est pas décidée par les opprimés, elle leur est imposée. Non violence et violence doivent aller vers l'émancipation des peuples.

Quant au mouvement anti-guerre, Nahla a souligné, que même s'il a semblé un peu déprimer parce qu'il n'a pas empêcher le déclenchement de la guerre, il a été très important car il a rendu la guerre illégitime. La guerre n'est pas finie, la colonisation non plus, il faut les refuser, refuser également l'installation de fantôches, soutenir les peuples irakiens et kurdes dans leur capacité à prendre eux-même en charge la résolution de leurs problèmes.

Une grande manifestation est organisée internationalement le 27 septembre (Paris et autres villes de province).