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« Stop the Wall Immediately »
by Stop the Wall Immediately » Wednesday August 06, 2003 at 02:39 AM
[posted by protesta]

Pétition « Stop the Wall Immediately » - « Arrêtez immédiatement le Mur » Voici la traduction du texte d'une pétition qui appelle à faire cesser immédiatement la construction du « Mur de l'Apartheid » qui, à terme, enfermera les Palestiniens dans des enclaves dont la superficie totale représentera à peine 45% de la Cisjordanie, le reste ayant été annexé définitivement par Israël, notamment les terres fertiles bordant la Ligne verte et les ressources en eau.

SIGNEZ CETTE PETITION, FAITES-LA CIRCULER LE PLUS LARGEMENT POSSIBLE.

SIGNATURE EN LIGNE A L'ADRESSE : http://www.petitiononline.com/stw/petition.html

Nous vous rappelons que vous pouvez consulter sur le site Solidarite-Palestine un dossier très complet sur le Mur, avec des cartes de la partie en cours d'achèvement, et du projet de construction d'un mur oriental :

- -> http://www.solidarite-palestine.org/mur022.html

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TEXTE DE LA PETITION :

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À : Les Nations unies, les forces démocratiques et les gouvernements, les organisations humanitaires et les communautés juives du monde entier

Le gouvernement israélien est actuellement en train d'ériger le Mur de Séparation - appelé par euphémisme « Barrière de sécurité » - qui est censé empêcher les « attaques terroristes » (mais n'empêchera sûrement pas les missiles et les hélicoptères d'atteindre leurs cibles humaines), pour un coût estimé à 2 milliards de dollars, au milieu des Territoires Occupés de Cisjordanie. Des plans existent également pour le poursuivre le long du Jourdain. De toute façon, il a déjà créé une situation aux conséquences tragiques incommensurables. Mais pour l'instant, les réactions et les objections des organisations internationales, des gouvernements, des opinions publiques tant à l'extérieur qu'à l'intérieur d'Israël (à l'exception notable de groupes courageux comme Gush Shalom, B'Tselem, Ta'yush), restent étrangement mesurées, comme si la construction était un fait accompli, comme si les protestations doivent attendre l'achèvement du chantier, ou que des précautions tactiques doivent être observées pendant une période de « pourparlers de paix » renouvelés sous les auspices des États-Unis et autres puissances mondiales.

Déplaçant, directement ou indirectement, des populations et/ou les privant de leurs moyens de subsistance (en déracinant des arbres, en refusant l'accès à l'eau et aux terres cultivables) et des perspectives d'études et d'emploi, par le fait de restrictions désastreuses de liberté de mouvement, le Mur s'en prend à la capacité du peuple palestinien à persister, d'une manière comparable aux expulsions de masse de 1948 et à l'occupation de 1967.

On estime qu'entre 90.000 et 210.000 Palestiniens vont être déplacés de leurs maisons. Comme tout le reste, ce Mur est conçu pour leur rendre la vie à ce point impossible qu'il ne leur reste d'autre choix que d'abandonner soit leur village, soit leur pays. Le Mur consacre les colonies juives (toutes illégales selon le droit international), et les rend irréversibles, de même que la saisie étape par étape de Jérusalem-Est ; tout ceci transforme le futur État palestinien, toujours promis comme « viable », en un simple patchwork de bantoustans et de camps de réfugiés, généralisant et aggravant le modèle déjà concrétisé dans la Bande de Gaza. Il emprisonne les Palestiniens (ou, pour mieux dire, cette fraction du peuple palestinien qui a jusqu'ici réussi à rester et à résister sur ses propres terres) dans une portion restreinte de la Cisjordanie, à l'intérieur d'un triple réseau meurtrier de béton, de fils de fer barbelés et de fortifications électroniques, dont les précédents dans l'histoire moderne appartiennent sans conteste à la tradition totalitaire. Ce Mur transforme également les Forces israéliennes « de défense » et les citoyens israéliens eux-mêmes en gardiens de camps. En bref, il s'agit d'une nouvelle « Nakba », qui ne promet pour le présent et l'avenir que famine, déportations, terreur, guerre et abjection - quels que soient les arrangements transitoires auxquels parviendront des accords locaux et internationaux.

Allons-nous rester là à contempler ce processus sans élever la moindre protestation, pour, une fois le mal accompli, découvrir que nous avons été coupables de « non intervention » dans un crime contre l'humanité commis devant nos yeux ? Les signataires de la présente refusent d'accepter le Mur comme un fait inévitable, et dénoncent la lâcheté de ceux qui n'élèvent pas leur voix contre cette injustice. Les signataires lancent un appel urgent aux forces démocratiques et aux gouvernements, aux Nations unies et aux organisations humanitaires, aux communautés juives du monde entier qui ont conservé la mémoire de leurs propres souffrances passées, et aux autorités religieuses, morales, universitaires et juridiques.

La construction du Mur doit cesser immédiatement. L'opinion mondiale doit forcer le gouvernement israélien à démanteler le Mur et à restituer les terres palestiniennes qu'il s'est déjà appropriées et a détruites.

Ce n'est pas une matière « négociable ». C'est un impératif moral et politique.

Avec nos sincères salutations,

Les signataires

(Leurs noms peuvent être consultés sur :
http://www.petitiononline.com/mod_perl/signed.cgi ?stw)

[ Traduit de l'anglais par Giorgio Basile ]

Premiers signataires :

Ariella AZOULAY, Bar-Ilan University, Israël
Etienne BALIBAR, University of Paris X Nanterre and University of California, Irvine Daniel BOYARIN, University of California, Berkeley
Susan BUCK-MORSS, Cornell University, Ithaca
Judith BUTLER, University of California, Berkeley
Nabil EL HAGGAR, Université des Sciences et Techniques de Lille
Ghislaine GLASSON-DESCHAUMES, Directrice, Revue Transeuropéennes
Neve GORDON, Ben-Gurion University, Beer-Sheva
Barbara HAHN, Princeton University
Domenico JERVOLINO, Université Federico II, Napoli
Henri KORN, Académie des Sciences, Paris
Catherine LEVY, CNRS, Paris
Jean-Marc LEVY-LEBLOND, Université de Nice, Sophia-Antipolis
Michael LÖWY, CNRS, Paris
Camille MANSOUR, Université Bir-Zeit et Université de Paris I Panthéon-Sorbonne
Joëlle MARELLI, traductrice, Paris
Fatma OUSSEDIK, Université d'Alger
Bruce ROBBINS, Columbia University, New-York
Peter SCHÖTTLER, Centre Marc Bloch, Berlin
Marianne SCHULLER, Universität Hamburg I
mmanuel WALLERSTEIN, Yale University
Sergio YAHNI, The Alternative Information Center, Jérusalem