La Question des medias alternatifs by fondation-babybrul Tuesday July 01, 2003 at 04:32 PM |
LA QUESTION DES MEDIAS ALTERNATIFS ET DE L’AUTONOMIE AUDIOVISUELLE
LA_MORT_DE_L’ART_#2_3e_partie
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LA QUESTION DES MEDIAS ALTERNATIFS
ET DE L’AUTONOMIE AUDIOVISUELLE
[version_1.0///juin_003]
1.expériences communes et idéologie du public
2.problème des images, autonomie audiovisuelle (proposition d’affiche)
1.expériences communes et idéologie du public
[contribution_par_Daphné_Diosynth]
Les images que l’on prend de nous dans l’espace public et leur
utilisation
sont déjà hors de notre portée. Avec le large accès aux technologies
et au
matériel de la prise d’image dès l’arrivée du numérique, il est devenu
courant de croiser des camerawomen-cameramen en toutes situations.
N’importe qui s’autorise à filmer, photographier, prendre du son lors
de
moments vécus dans ce qui est considéré comme public (même dans les
milieux se voulant « alternatifs » face aux autorités et aux schémas
de
domination et de manipulation), sans se poser la moindre question sur
le
consentement des « protagonistes », ou sur le degré de risque que
représente un document vidéo dans le cas d’actions ou d’événements
subversifs ou illicites.
A ce stade, la vidéosurveillance a été très bien intégrée. Même par
les
collectifs de lutte contre la vidéosurveillance. Voyez dans chaque
rencontre « publique », débat, événement, des amateurs enregistrent
tout
avec des caméras, prennent des photos, du son.
Ces formes d’appropriation de l’expérience lors de moments communs
témoignent de l’incapacité à défaire ce monde pour envisager dans la
communauté des modes d’organisation qui nous soient propres, avec des
échelles de partages variables mais a priori ouvertes contre la
séparation
privé/public. Car l’appropriation est visiblement la seule
retranscription
de l’expérience imaginable tant que nous restons dans le « publique ».
Appropriation par tous les moyens de ce qui est en train de se passer,
comme si l’événement avait une vie en soi, manière de se placer en
dehors
bien que participant, spectateur, œil critique, avec la volonté de
redistribuer plus tard un moment de l’expérience commune ou juste de
le
garder pour soi, pour le revivre, mais sans s’être laissé
l’opportunité de
saisir ce moment pour vivre et faire vivre la communauté.
Et alors des liens n’existent pas, des êtres ne rentrent pas en
contact,
ou si peu, et l’expérience garde un caractère infiniment superficiel
que
l’on peut apprécier partout ailleurs. Mais la satisfaction matérielle
des
images ou des sons capturés a remplacé les liens vivants.
L’Art connait bien les liens factices pour les avoir substitué à toute
effectivité de la création sur l’organisation de la vie commune, avec
notamment l’effet trompeur des re-créations/re-distributions des
expériences dans les expositions et catalogues.
Tout ce qui passe pour vivant dans l’Art ne vient pourtant que
remplacer
les opportunités avortées de la communauté. Les pratiques y sont
assignées, identifiées, spécialisées, tout le contraire de ce que
j’attends de l’expérience vivante de la communauté, dont nous manquons
mortellement.
Reste donc cette culture du public héritée du découpage du monde
selon le
schéma moderne individu/famille, privé/public, avec ce troisième
élément
qu’est la société civile, revivifié par toute la gauche et les
mouvements
altermondialistes dans le triangle société civile/ pouvoirs publics/
entreprise.
Cette réalité unicisée du monde, nous voulons la détruire pour la
dépasser.
Ce monde où les citoyens, assignés dans des espaces de propriété
privée
légitimes, prennent leurs responsabilités de constituante d’un
ensemble
social par l’interaction sur les décideurs dans les autres espaces
légitimes désignés, ou « réappropriés » selon les termes de
l’activisme,
comme publiques (consultations, votes, mais aussi confrontations plus
ou
moins directes et physiques avec l’autorité).
Ce monde est en feu.
Pour vivre d’autres liens que ceux actuels qui nous affaiblissent
pour
nous empêcher de vivre ensemble, nous ne pouvons pas nous contenter du
découpage imposé par ce monde, comme si en dehors de la vie privée
réservée à la famille il n’y avait de communauté que dans les modes de
regroupement et de partage « associatifs » plus ou moins formels,
extra-professionnels, extra-scolaires, artistiques etc…
Je pense qu’il nous faut cesser de voir toutes les situations de vie
commune selon des formalisations de situations, que nous choisissons
et
reconnaissons grâce à l’éducation par ailleurs. Je ne veux plus
m’attacher
à voir le privé d’un coté et le public de l’autre, même mêlés dans les
notions militantes de revendication politique. Ni travail/loisirs,
survie
et son divertissement. Parce que cela attrophie nos constructions
affectives et physiques.
Hors des barrières posées là, et des séparations physiques des murs
de la
propriété privée, il y a plutôt des cercles indéfinis de partages, qui
grandissent et s’approfondissent, ou se restreignent, en fonction de
nos
mouvements au milieu d’autres corps, de nos gestes, paroles, et de nos
volontés et capacités à nous ouvrir et entretenir ces partages.
Les espaces, les lieux habités, les gestes, les mots, les touchers,
les
regards, les affaiblissements, les victoires, sont les moments que
nous
créons et les liens de nos expériences communes, communisées par la
circulation (pour ne pas employer échange, qui implique la notion de
donner contre donner).
Je pense que l’ampleur de la réciprocité que nous entretenons est la
base
des liens de notre communisation, et qu’au sein d’une réalité vécue
de
façons multiples, ce sont les formes de retranscription et de partage
de
nos expériences qui font vivre ou mourrir ces liens.
2.problème des images, autonomie audiovisuelle
*********PROPOSITION DE TEXTE A AFFICHER LORS D’EVENEMENTS,
A L’ENTREE DE SQUATS, DANS LA RUE ...*****************
La vidéosurveillance a été très bien intégrée. Même par les
collectifs de
lutte contre la vidéosurveillance. Voyez dans chaque rencontre «
publique
», débat, événement, des amateurs enregistrent tout avec des caméras,
prennent des photos, du son…
//nous ne supportons plus que l’on se permette de faire des images de
nous, de nos rencontres, de nos partages, de nos espaces de vie, de
nos
affaires, comme on rapporte un souvenir de vacance, un témoignage
différé
de l’époque, une photo de monument.
C’est considérer nos existences comme de simples formes que l’on peut
réduire à leur représentation et les extraire de leur réalité, de tout
contexte.
Cela nous atrophie ; certains même se sentent amputés, trahis.
//nous refusons ici la contrainte publique de l’exigence de
transparence,
et nous remettons en cause les habitudes d’appropriation autoritaires
du
commun que sont la prise d’image sauvage et la mise en scène
systématique
d’ évènements par la présence d’objectifs (caméras, appareils photos
etc…)
avec les modes de retranscription, montages, diffusion que cela
implique
et qui restent par la pratique hors d’accès des sujets filmés
(capturés).
//nos visages découverts sur tout types de support visuels, nos
paroles
rapportées sur des enregistrements, sont autant de pièces à conviction
contre nos existences que nous voulons développer hors des champs
encadrés
et légaux.
L’enregistrement c’est la traçabilité. Croire encore que l’on peut
simplement tout filmer ou tout photographier du moment qu’il s’agit de
mouvement, d’activité collective, c’est ôter au collectif les moyens
de sa
réflexion sur sa propre autonomie.
//en manif tu crois que la police va se gêner pour prendre ta bande /
ta
pellicule ou utiliser des images rendues publiques si elle a besoin de
ficher des individus et de reconstituer des actions ?
--
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