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Quand le dialogue social rime avec répression sociale
by IMC Paris (posted by Mara) Thursday June 12, 2003 at 12:02 PM

Quand le dialogue social rime avec répression sociale

Quand le dialogue social rime avec répression sociale


Place de la Concorde ( !), un mardi soir en République ils gazent et chargent des manifestants, jeunes et vieux confondus.

Le dispositif mis en place par les forces de l'ordre : grillage, canons à eau et forte présence des CRS bloquant le pont de la Concorde, en grand nombre à proximité de l'ambassade des Etats-Unis, et moins nombreux du côté des jardins des Tuileries. Belle image de la démocratie : une horde de flics tassés derrière leur palissade métallique font face aux manifestants avec en arrière-plan l'Assemblée Nationale où les députés dissertent à loisir sur notre avenir commun. Des représentants du peuple ( !) dont le premier d'entre eux, escroc de surcroît, a été élu à 82 %...

Vers 18h30, des milliers de manifestants s'amassent sans violence devant les CRS. Slogan : "Raffarin démission, Chirac en prison". Une ou deux bouteilles en plastique volent en direction des forces de l'ordre. Deux cars de flics (vides), côté Tuileries, se mettent en position pour bloquer cette issue et empêcher le passage. Quelques minutes plus tard, les premières lacrymogènes sont tirées. La charge a sonné, les ordres sont donnés. Les manifestants seront poursuivis jusqu'à l'Opéra Garnier à coups de matraques et de canons à eau (1), (2), (3), (4), rappelant à chacun le sens du pouvoir. Bilan : 65 personnes arrêtées et placées en garde à vue passaient aujourd'hui en comparution immédiate. Objet de ces arrestations : violences en réunion... Ce qui compte ce n'est pas la chute, c'est l'atterrissage ! ! !

photos

mercredi 11 juin à 14h : rassemblement devant le palais de justice de Paris pour soutenir les personnes interpelées dans la soirée de mardi.

témoignage

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Une semaine décisive?

le temps des cerises ?
Les luttes et les rendez-vous d'une semaine qui s'annonce décisive pour l'extension et la généralisation du mouvement. Les médias officiels, dignes héritiers de l'ORTF de la période gaullienne, cherchent naturellement à minimiser l'ampleur, la cohérence et la légitimité du processus social à l'œuvre. De son côté, le gouvernement a opté pour la répression physique via son bras armé : les forces de l'ordre. Dans ce contexte, la jeunesse doit prendre ses responsabilités et briser la logique d'impuissance et de résignation à laquelle le pouvoir en place la cantonne

Cinquante jours après le début des grèves (1), (2), (3), (4), (5), il semble donc que manifester pacifiquement dans les rues par millions ne suffit plus. Il convient certainement de passer à une étape supérieure et d'agir autrement. La violence est-elle légitime dans ce cas ? C'est à chacun d'en juger en conscience. Cependant, la duplicité et les objectifs gouvernementaux sont le reflet d'une volonté de soumettre toujours plus la population au diktat d'un réel soi-disant indépassable. L'histoire prouve néanmoins qu'il est possible, malgré les injonctions de ceux qui voudraient faire office de dirigeants, de réinventer et de fracturer ce réel. « Des hommes libres, loin de s'abandonner passivement à de prudents et successifs conformismes, doivent savoir ce qu'ils veulent et pourquoi ils le veulent » (Théodore Monod).

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