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Turquie: Nouveaux bagnes inspirés des Nazis et des Yankees
by DHKC Friday May 30, 2003 at 12:23 AM
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Article paru dans l'hebdomadaire turc 'Ekmek ve adalet' (pain et justice), 25 mai 2003, Numéro: 62

MODELE CARCERAL DE TYPE NAZI-US

En Turquie, de nouveaux bagnes inspirés des Nazis et des Américains

A l’entrée des camps nazis, on pouvait lire: "Le travail rend libre!"
Avant d’envoyer leurs prisonniers dans les chambres à gaz, les Nazis les exploitaient jusqu’au bout dans des ateliers appartenant à diverses entreprises monopolistiques.
Ensuite, c’est l’Amérique qui a exploité les prisonniers en tant que « force de travail à bon marché ». Tant et bien qu’aujourd’hui, en Amérique, les prisons sont devenues un « secteur industriel » des plus lucratifs et des plus florissants.
Aujourd’hui, cette politique nazie-américaine inspire les collabos de l’AKP qui veulent introduire le même système dans notre pays.
En effet, récemment, l’AKP (justice et développement) a mis à l’agenda de la grande assemblée nationale (TBMM), un nouveau projet de loi appelé « travail obligatoire dans les ateliers, pour tous les prisonniers ».
D’après ce projet de loi, les prisonniers qui refusent de travailler seront privés de courrier, de journaux, de revues, de livres et de télévision. Comme « le refus d’être leurs esclaves » constituera également une « faute disciplinaire », la coupure de communication sera suivie de peines disciplinaires comme le mitard. Ce qui n’est pas mentionné dans le projet de loi, ce sont « les pressions physiques et la torture » mais cela va tellement de soi qu’il n’est pas nécessaire de le préciser.
Ces bagnes portent déjà un nom : les prisons de type L. En outre, dans les 536 prisons existant à travers le pays, des ateliers vont être graduellement aménagés. Les travaux de construction de ces ateliers ont d’ailleurs déjà commencé.
En même temps qu’être des univers de répression, les prisons américaines sont aussi et surtout des univers d’exploitation. La « réforme pénale » en vigueur en Amérique et que l’on veut généraliser à toutes les néo-colonies, vise à accroître le nombre de détenus et de condamnés. En ce moment, il faut compter en Amérique près de deux millions de prisonniers condamnés. Cela signifie une force de travail de deux millions d’âmes subissant les pressions et les cadences des monopoles américains et forcés de travailler pour un salaire extrêmement bas.
Evidemment, pour mieux écraser, diviser et désorganiser les prisonniers, le système cellulaire et l’isolement viennent à point.
Toutes les mesures prises au nom de la « réforme des prisons » depuis le début des années 90 en Amérique, en Europe et dans les néo-colonies, comme notamment l’opération des prisons de type F font partie de la même orientation politique.
Par cette politique, on vise à réprimer les forces d’opposition au système et à écraser tous les prisonniers, quelles que soient les raisons de leur incarcération. Qui plus est, on profite copieusement de leur force de travail.
Voilà qui donne l’eau à la bouche de patrons de monopoles collabos comme Sabancı et Koç.
Si l’AKP s’attache tant à faire passer son projet de loi, c’est parce que ce parti s’empresse d’assouvir les désirs des tortionnaires et des assassins, mais aussi des monopoles et des requins de la finance. On ne pouvait s’attendre à mieux de la part de l’AKP en matière de répression.
Détenus et condamnés politiques et de droits commun !
Syndicats et associations démocratiques !
Le front des prisons est à nouveau menacé.
Tous les secteurs de la société conscients de cette menace ont le devoir de prendre position face à une nouvelle agression contre les prisonniers.
Nous avertissons tout spécialement les partisans du système cellulaire qui exaltent la merveille de l’existence en tant qu’« individu » : Ne tombez pas dans la même erreur à propos du travail forcé dans les prisons.
Pour cacher son exploitation, l’oligarchie va sans doute vanter les mérites du travail forcé avec l’argument que cela va permettre au prisonnier « de gagner une formation professionnelle ». On vous entend déjà nous sermonner : « ne dites pas que le travail c’est quelque chose de mauvais! »
La question n’est pas le travail mais l’esclavage doublé d’un régime d’isolement. L’essence du système US, c’est précisément d’exploiter le prisonnier comme un forçat.
C’est le point contre lequel il faut s’opposer.
Puisque l’oligarchie unit tout le monde sous le même toit en exploitant et en réprimant en même temps, il importe de s’unir dans la lutte contre l’exploitation et la répression.

Site du journal (uniquement en turc): http://www.ekmekveadalet.com