Non à l’extradition de Juanra vers l’Espagne ! by APA Wednesday May 21, 2003 at 10:21 PM |
Le 20 mai, la Cour Suprême hollandaise a décidé d’autoriser l’extradition de Juanra vers l’Espagne
AMSTERDAM, 20 mai 2003
COMMUNIQUE DE PRESSE
Non à l’extradition de Juanra vers l’Espagne !
Le 20 mai, la Cour Suprême hollandaise a décidé d’autoriser l’extradition de Juanra vers l’Espagne. Le Ministre de la justice hollandais peut passer outre ce verdict et décider que l’extradition de Juanra n’aura pas lieu.
Depuis plus d’un an maintenant, le Comité Hollandais de Soutien à Juanra (Amsterdam) s’est battu contre cette extradition. Juanra, un activiste, encourt de très sérieux risques de torture en Espagne et là-bas, il n’a aucune chance d’avoir un procès équitable.
Le 16 janvier 2002, Juanra fut arrêté à Amsterdam. En Espagne, il était suspecté d’avoir fourni des informations à des cellules de l’ETA. Pourtant, à l’époque des faits, il était emprisonné à Vught, sauf pour une courte période de quelques mois. L’extradition de Juanra vers l’Espagne est très controversée ; beaucoup de personnes pensent que Juanra est persécuté pour ses opinions politiques.
Le catalan, Juanra, 36 ans, était très actif dans des mouvements sociaux à Barcelone. Il apparaissait régulièrement en temps que porte-parole des sqauteurs de Barcelone, et il était également le chanteur emblématique du très populaire groupe KOP. Une figure publique, donc, qui n’a jamais caché ses coups de colère contre les brutales répressions espagnoles envers le mouvement indépendantiste basque.
Actuellement, en Espagne, il y a une chasse aux sorcières contre tous ceux qui critiquent le gouvernement. Dans la lutte contre l’ETA, les droits de l’homme sont bafoués allègrement. Une des clés théoriques utilisée en ce moment est que chacun qui partage les mêmes buts que l’ETA, mais par d’autres moyens que l’ETA, fait partie intégrante de l’ETA et peut donc, pour cela, être poursuivi. Ainsi, on peut expliquer les charges contre Juanra …
Durant le procès en extradition, il est apparu que les motifs présentés par l’Espagne étaient fort douteux. Il a été démontré que les soi-disant aveux (sur lesquels se basent l’accusation) avaient été obtenus sous la torture Les charges contre Juanra ont changé maintes et maintes fois (4 au minimum). Même si l’Officier de Justice (procureur) a admis que « l’Espagne s’était mise dans de sales draps ».Finalement, Juanra perdit son procès à cause du principe de fidélité que les pays de l’Union européenne ont adopté. Ainsi, une foi aveugle est exprimée envers les autres systèmes judiciaires. Dans la défense, divers rapports émanant des organisations des droits de l’homme ont été mis en évidence. (parmi eux, Amnesty International et l’inspecteur des Nations Unies en charge de la torture). Ces rapports ont prouvé qu’en Espagne tout suspect, à fortiori s’il est suspecté d’appartenance à l’ETA, est systématiquement torturé. Ces tortures se déroulent plusieurs fois durant les cinq premiers jours de détention (appelé non-communication) pendant lesquels, en accord avec les lois anti-terroristes, le suspect n’a aucun contact, ni avec un avocat ni avec un médecin.
C’est ce qui s’est passé, mais le Département de la Cour d’Amsterdam a cyniquement conclu que ce genre de chose n’arrivait qu’à titre exceptionnel, et que l’on ne pouvait pas en déduire que Juanra serait torturé. Et que si cela arrivait, Juanra aurait la possibilité de porter plainte devant la Cour espagnole, et même devant la Cour Européenne. Fort à propos, la Cour a négligé le fait que ces procédures prennent des années, et que même les procès gagnés n’ont entraîné aucune mesure préventive contre l’Espagne.
Dans son verdict, la Cour préconise dans son verdict que le Ministère obtienne des garanties de l’Espagne afin que Juanra ne soit pas placé en isolement total (non-communication) à son arrivée à Madrid, ce qui de sa part est, on le note, très remarquable… La Cour reconnaît donc ipso facto ce que les organisations des droits de l’homme ne cessent de redire depuis des années : que l’Espagne applique systématiquement la torture et qu’elle est spécialisée dans cette forme de détention.
Néanmoins, le ministre de la justice n’est pas tenu à respecter et suivre un tel verdict, en quelque manière que ce soit. Il peut décider que l’extradition de Juanra n’ait pas lieu. Pourtant, nous supposons que le ministre ne voudra pas s’attirer les mauvaises grâces de l’Espagne, et qu’il détournera les yeux de la violation des droits de l’homme. Nous supposons également que le ministre fera l’impasse sur la demande à faire à l’Espagne quant à d’éventuelles garanties, car ce serait reconnaître que Juanra risque bien d’être torturé en Espagne.
En évaluant ses propres intérêts, la Hollande court le rique de se faire complice des tortures et des répressions politiques.
Nous trouvons cela injuste car Juanra, qui nie être ou avoir été engagé dans l’ETA, va être extradé. Il n’a aucune chance de procès équitable en Espagne mais il est en danger d’y être torturé.
Pour éviter cela, il faudrait que s’installe une discussion sur l’Union Européenne et les traités d’extradition, entre les libertés individuelles et son appel à plus de sécurité.
Vous pouvez trouver de plus amples informations sur notre site :
http://WWW.freejuanra.org/
Sincèrement.
Organisation de soutien à Juanra
(notre comité est à l’initiative des amis de Juanra et qui ressent une parenté avec la lutte menée par Juanra à Barcelone).
Free Juanra Support Organisation
Postbus 15727
1001 NE Amsterdam
Hollande
Mail : info@freejuanra.org
Téléphone : + 31 6 19 32 23 04