[Le Raconteur Belge] En Irak, on tue des civils by Vincent Decroly Wednesday May 07, 2003 at 11:40 PM |
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[Le Raconteur Belge]
Criminalisation
des luttes En
Irak, on tue des civils. Le
17 février 2003, des militants pacifistes d'une quinzaine de
nationalités différentes, membres de l'organisation écologiste
Greenpeace menaient des actions mettant en cause la collaboration de
la Belgique avec les préparatifs de guerre. Ils dénonçaient
ainsi les autorisations que le gouvernement continue à délivrer
à l'armée américaine, et qui portent essentiellement
sur du soutien logistique et le droit de transit pour des soldats et
du matériel militaire via le port d'Anvers. Un
certain nombre de militants furent arrêtés durant cette
action pacifique. Tous furent relâchés ensuite sans inculpation.
Le lendemain, le Ministre de l'Intérieur émettait des
ordres d'expulsion et d'interdiction indéfinie de la zone Schengen
contre sept activistes, provenant du Canada, de Nouvelle Zélande,
de Hongrie, de Tchéquie et de Slovaquie. Une
frontière à perméabilité sélective A
la frontière belge, les soldats et les armes américains
passent, mais pas les pacifistes. Mais,
dans des situations où l'ordre public ou la sécurité
nationale d'un pays seraient menacés, et après consultation
des autres pays signataires de l'accord, certaines formes de contrôle
aux frontières peuvent être restaurées pour une
période limitée. Le problème est que ce qui devait
être tout à fait exceptionnel le devient de moins en moins.
Selon l'organisation State Watch [www.statewatch.org],
les contrôles aux frontières ont repris à 26 reprises
en deux ans, dont seize fois pour contrer des manifestations lors de
sommets internationaux, des manifestations alter-mondialistes ou pacifistes.
Dans la plupart des cas, ce sont des centaines voire des milliers de
citoyens qui sont restés bloqués aux frontières.
Au-delà de la question de la mobilité des personnes et
du respect de la liberté de circulation, il s'agit surtout de
violations de plus en plus banalisées du droit pour chacun de
manifester et d'exprimer ses opinions. Sur
le plan de l'ordre public et de la sécurité nationale,
il y a deux poids, deux mesures : d'une part, l'acharnement contre des
militants non violents et, d'autre part, la passive collaboration avec
un Etat de plus en plus perçu comme l'un des plus dangereux de
la planète.
En Belgique on expulse ceux qui en parlent.
Pourtant, tout le monde sait qu'en principe les contrôles aux
frontières intérieures du territoire européen Schengen
sont supprimés (article 2 de la Convention d'exécution
de 1990 de l'accord de Schengen).