[Le Raconteur Belge] Arcelor : les larmes de crocodile du PS by Vincent Decroly Wednesday May 07, 2003 at 10:58 PM |
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[Le Raconteur Belge]
Economie
& justice sociale Arcelor
: les larmes de crocodile du PS Arcelor
est le premier trust mondial de l'acier. Il compte 20 000 travailleurs
en Belgique, où il est le 4ème employeur du pays. Le 22
janvier dernier, Arcelor a rendu sa décision de ne plus investir
dans ses sites de sidérurgie continentale à chaud. Le
prétexte : saturation actuelle du marché ; la véritable
raison : Arcelor exige 15 % de bénéfices annuels pour
ses actionnaires. Le groupe va donc fermer 4 sites, dont celui de Liège.
En Europe, ce sont 20 000 emplois qui vont disparaître. En Belgique,
10 000 personnes vont aller grossir les rangs des 22 % de chômeurs
de la région. La pseudo-menace d'une action en justice contre
Arcelor, brandie par le gouvernement wallon, est plutôt ridicule
face à l'ampleur du désastre. D'autant plus que les socialistes
wallons qui pleurent aujourd'hui cette catastrophe sociale sont ceux
qui, en 1998, ont vendu, pour une bouchée de pain et sans aucune
garantie d'avenir, Cockerill à Usinor : la Région wallonne
était alors passée de 79 à 25 % du capital. Cette
privatisation s'est encore renforcée lorsque Usinor est devenu
Arcelor, et que la Région n'a plus gardé que 4 % de participation
Une
politique qui défendrait réellement les intérêts
des travailleurs contre le capital doit imposer des mesures fermes contre
les licenciements collectifs motivés par la pure rentabilité
financière. C'est notamment l'objet de l'une des trois propositions
de loi déposées par Vincent Decroly en cette fin de législature
: d'après ce texte, le licenciement collectif ou la fermeture
ne peut avoir lieu si les travailleurs ne l'acceptent pas. Si ce droit
de veto des travailleurs est exercé, des mesures de sauvegarde
doivent être mises en uvre : personne ne peut être
licencié et chacun garde son salaire. Une convention collective
comprenant un plan de sauvegarde de l'emploi et de maintien des salaires
ne serait reconnue par le Ministre de l'Emploi et du Travail que si
elle prévoit la création d'emplois compensatoires dans
le respect des conditions d'embauche initiales. Cette proposition s'appuie
sur la création d'un fonds baptisé " Fonds pour la
démocratie économique ". C'est lui qui financera
les mesures préconisées en matière de garantie
des salaires et de maintien de l'emploi. Il sera alimenté par
une taxe sur le patrimoine de 1 % affectant le plus riche décile
des détenteurs de grosses fortunes. Question
du jour : cette proposition sera-t-elle appuyée par les partis
" de gauche " ?