R.A.P. décerne son « Prix Carpette » à Philippe Geluck ! by R.A.P. Thursday April 24, 2003 at 09:27 PM |
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Cette année le « Prix Carpette » revient à Philippe Geluck, pour son brillant travail dans LE SOIR du 22 Mars 2003. La décision à été prise à l’unanimité ! La seule hésitation a été de savoir si nous lui décernerions le « Prix Carpette » ou le « Prix Couillon ». Nous lui avons donc demandé et il nous a répondu
R.A.P. décerne son « Prix Carpette » à Philippe Geluck !
Tout a un prix.
Chaque année, R.A.P. décernera au moins deux Prix : le « Prix Carpette » pour l'artiste ou l'association qui s'est le plus vilement vautré dans la servilité aux intérêts commerciaux , et le « Prix Couillon » pour celui ou celle qui s'est le plus bêtement fait avoir à servir ces intérêts sans se rendre compte de ce qu'il fait.
Cette année le « Prix Carpette » revient à Philippe Geluck, pour son brillant travail dans LE SOIR du 22 Mars 2003. La décision à été prise à l’unanimité ! La seule hésitation a été de savoir si nous lui décernerions le « Prix Carpette » ou le « Prix Couillon ». Nous lui avons donc demandé et il nous a répondu
( Lettre de R.A.P. à Philippe Geluck , Réponse de Philippe Geluck ).
Un vrai succès de vente.
L’idée d’illustrer complètement ce numéro spécial du quotidien était géniale, mais était-il besoin d’y laisser les publicités et, si oui, de les illustrer au risque de les rendre encore plus manipulatrices que d’habitude ?
On comprend aisément que la direction du Soir se soit écriée triomphalement
« Banco !»1, lorsque Philippe Geluck lui a proposé d’illustrer entièrement un numéro spécial sans demander un Euro, et de mettre ses amis au service des multinationales, à des conditions financières très basses, pour leur offrir des pubs extraordinaires. .
L’opération commerciale allait être un grand succès à coup sûr, une version électronique de cette édition spéciale au format .pdf continue d’ailleurs d’être mise en vente (1Euro) sur le site du journal.
Mister Geluck nous dit : « La presse belge semble parfois manquer d’idées et d’initiatives… », nous lui répondons que celle-ci aurait pu être bien plus innovante encore si, profitant de l’occasion (des rentrées exceptionnelles), Le Soir avait supprimé de ce numéro spécial toute la publicité commerciale dont la plupart des lecteurs et lectrices n’ont pas le moindre besoin.
Prendre ses responsabilités :
En faisant de la pub à la publicité Geluck et ses complices ont fait preuve d’une grande irresponsabilité. Lorsqu’on est une personnalité hyper médiatisée, il est indiqué (nécessaire) de se poser un minimum de questions, or, de son aveu même, notre homme ne s’en est posé aucune.
De toute évidence, le Chat ne s’est pas fait avoir.
Il aura beau se dire « marcher à la belgitude »2,
cela ne l’empêche pas de vendre son Chat aux multinationales (directement à VW). Et que penser de cette déclaration : « Je ne ferai jamais de pin’s made in Hong Kong, je préfère les langues de chocolat belge, fabriqués et emballés chez nous. »? lorsqu’on voit dans le même journal son Chat en héros de :
??? Ce type n’est plus crédible. Mais il assume sa responsabilité.
Faut-il jeter la pub au gémonies ?
Bonne question que Philippe Geluck et consorts auraient tout intérêt à se poser davantage.
Dans la construction d’une mondialisation à sens unique néo-libéral, la publicité tient une place de choix, elle est le porte parole de cette idéologie dominante, elle est tout à fait politique.
Politique parce qu’au travers de la publicité on nous envoie un nombre énorme de messages (nous subissons 3000 impacts par jour) et que cela agit indiscutablement sur les mentalités.
Par son omniprésence, sa nature manipulatoire et politique, porteuse d’une idéologie à sens unique, elle ne peut se définir que par le mot « Propagande ». Dans le contexte de guerre économique que nous connaissons, et parce que ne peuvent recourir à la publicité que les plus puissants, on peut même parler de « propagande de guerre ».
Le gros effort de « communication » auquel nous assistons de la part des publicitaires et qui veut faire passer ce matraquage idéologique pour « culturel » voire « artistique » est tout sauf innocent.
Il s’agit bien d’une vaste entreprise de conditionnement des esprits. Nous ne nous étonnerons pas, dès lors, de voir beaucoup d’artistes se laisser pièger dans ce jeu de dupes, où on nous bourre le crâne qu’il est vain de s’opposer à un système tel que celui qui est mis en place.
« If you can’t beat them, join them » semble être le seul choix qui nous est offert : être parmi les «gagnants» ou crever avec les milliards de perdants. Malgré ce conditionnement, faire un tel choix n’en est pas moins politique et collaborer pas plus innocent…il y a des conséquences, elles sont concrètes et mesurables.
Il est temps de suivre l’exemple, notamment d’artistes courageux, tels que le chanteur Youssou N’Dour qui annula récemment sa tournée aux USA (un couronnement de sa carrière) en raison de la Guerre en Irak.
Collaborer à ce système inhumain dominant serait mépriser l’aspiration profonde à un monde meilleur, de la soif de justice et du combat quotidien que livrent un grand nombre de citoyens et de citoyennes pour une autre mondialisation.
Non, « the game is not over » ! La résistance ne fait que commencer !
NOTES:
1-
« Il y a un an et demi, Philippe Geluck est venu nous faire cette extraordinaire proposition. Le 22 Mars 2003, son Chat aura 20 ans. Ne serait-il pas logique qu’il fête son anniversaire dans « son » journal ? L’idée ? Le Chat illustrerait tout le journal, soit les articles mais également les bandes dessinées et les programmes télévisés. Et des dessinateurs réputés s’empareraient des publicités, en y plaçant l’impertinent félin. Nous avons dit immédiatement banco ! » Béatrice delvaux, Rédactrice en chef, Le Soir, encadré en première page 22 Mars 2003.
2-
L’avenir des produits dérivés du Chat, encadré page 39.