arch/ive/ief (2000 - 2005)

Le Dr Geert Van Moorter au téléphone, depuis Bagdad, 24 mars
by Bert De Belder Tuesday March 25, 2003 at 09:55 PM

Faire apparaître un sourire sur le visage d'un gosse… « Je téléphone pour dire que [le Dr] Colette [Moulaert] et moi-même sommes toujours en vie. Nous allons même très bien, encore que la fatigue commence à peser. Gepost door Dirk Adriaensens

Aujourd'hui, nous sommes allés voir un cratère provoqué par un missile de croisière, en plein dans un quartier habité. Une « erreur », comme de bien entendu… Ce cratère avait 15 mètres de diamètre et 10 mètres de profondeur. Jusqu'à plus de 100 mètres de là, toutes les vitres étaient brisées, les portes arrachées de leurs gonds. Un habitant d'une des maisons touchées, miraculeusement indemne, maudissait Bush en disant : « Nous sommes dans le même bateau que les Palestiniens, maintenant. On détruit leurs maisons mais, chaque fois, ils les reconstruisent. C'est ce que nous allons faire, nous aussi, et dix fois, s'il le faut ! »

Les gens gardent un très bon moral. Les deux premiers jours, les habitants de Bagdad étaient assez nerveux, avec toute cette propagande américaine disant que l'armée des alliés allait régler l'affaire en deux temps trois mouvements. Mais maintenant que les troupes américaines ne progressent plus comme elles le voudraient et que l'Irak leur oppose une résistance tenace, les gens, ici, arborent des mines plutôt réjouies, disant : « Qu'ils viennent, seulement ! Ils avaient été prévenus ! » Mais je touche du bois, car je crains que les Etats-Unis n'aillent utiliser leurs saloperies d'armes et faire ainsi des tas de victimes à Bagdad, par frustration !

Une fois de plus, nous nous sommes rendus à l'hôpital Yarmouk. Par rapport à la veille, il y avait une trentaine de nouveaux blessés. Pour les gosses blessés, j'avais apporté des dessins d'enfants en faveur de la paix, réalisés dans les écoles belges. Un dessin en couleurs représentant un globe terrestre et « Peace, No War ! » a fait apparaître un sourire sur le visage d'une petite fille. Au service des urgences, l'anesthésiste nous a dit que, pour l'instant, il n'avait pas assez de matériel. Mais l'hôpital ne compte que quatre respirateurs auxiliaires pour les blessés graves… Nous avons également rencontré un neurochirurgien, qui courait d'un hôpital à l'autre pour des opérations cervicales. Il avait travaillé toute la nuit, il avait encore des taches de sang sur ses verres de lunettes ! Demain, nous irons visiter un autre hôpital et nous mettrons en quête des responsables de l'Unicef. »