Projet de déclaration des devoirs de chaque homme et de tout homme by Dominique Thursday March 20, 2003 at 03:22 PM |
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Généraliser la notion de devoir implique que l'homme doit se comporter de manière responsable et solidaire envers ses prochains. S'il rempli ses obligations, il devient alors quelqu'un de respectable. Actuellement, seuls ceux qui ont les moyens d'exercer leurs droits sont respectés.
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Sixième et dernier texte tiré du livre de
Roger Garaudy "L'Avenir mode d'emploi". C'est un projet de
déclaration universelle des devoirs de chaque homme et de tout
homme. Généraliser la notion de devoir implique que
l'homme doit se comporter de manière responsable et solidaire
envers ses prochains. S'il rempli ses obligations, il devient alors
quelqu'un de respectable. Actuellement, seuls ceux qui ont les moyens
d'exercer leurs droits sont respectés. Que signifie les
droits de l'homme pour les 2/3 de l'humanité qui sont si
pauvres qu'ils n'ont pas les moyens d'exercer leurs droits?
Introduire des devoirs universel de chaque homme et de tout homme
permettra de renverser cette spirale infernale et d'en faire une
spirale positive, seule capable de faire ce pourquoi chaque homme et
tout homme est fait: mener une vie digne et enrichissante où
tous bénéficient des qualités de tous.
De trés large extraits de ce livre figurent ici. Le premier de ces extraits est ici. Le 2ème est ici. Le 3ème est ici. Le 4ème est ici. Le 5ème est ici.
* * * Qu'est- ce qu'une
démocratie? Etymologiquement démocratie
signifie: gouvernement par le peuple et pour le peuple. Or, le
principal théoricien de la démocratie, celui dont se
réclamait la Révolution française, Jean Jacques
Rousseau, dans son Contrat social, dit clairement, déchirant
tous les mensonges des prétendues "démocraties
occidentales": "A prendre le terme dans la rigueur de
l'acception, il n'a jamais existé de démocratie
véritable." Et ceci pour deux raisons.
2/ -- l'absence d'une foi en des valeurs
absolues qui fassent à chacun aimer ses devoirs au lieu de
laisser régner la jungle d'un individualisme, où,
chacun se croyant le centre et la mesure des choses, est le
concurrent et le rival de tous les autres. (Contrat social,
Ed. Pléiade, p. 468).
Il n'avait alors qu'un exemple historique d'une
prétendue démocratie: celui de la Grèce antique.
L'on enseigne, aujourd'hui encore, à nos écoliers,
qu'elle est la mère des démocraties, en ne rappelant
pas que dans cette démocratie athénienne à son
apogée (au temps de Périclès au Ve siècle)
il y avait vingt mille citoyens libres, constituant le peuple et
possédant le droit de vote, et cent dix mille esclaves n'ayant
aucun droit. Le vrai nom de cette démocratie serait: une
oligarchie esclavagiste. Or, cet usage menteur du mot démocratie
n'a cessé de régner en Occident. -- La Déclaration de l'Indépendance
américaine, proclamée le 4 juillet 1776 (l'année
de la mort de J.J. Rousseau), "considère comme des
vérités évidentes par elles mêmes que les
hommes naissent égaux; que leur Créateur les a doués
de certains droits inaliénables: la vie, la liberté...".
Or la constitution née de cette déclaration solennelle
maintient l'esclavage pendant plus d'un siècle. Démocratie pour les blancs, pas
pour les noirs. -- La Déclaration des droits de
l'homme et du citoyen de la Révolution française de
1789, affirme que "tous les hommes naissent et demeurent libres
et égaux en droits". En ses articles 14 et 15, elle
précise même que "tous les citoyens ont le droit de
participer à l'élaboration de la loi". Or, la
Constitution dont cette Déclaration constitue le préambule,
n'accorde le droit de suffrage qu'aux possédants*:
les autres, c'est-à-dire trois millions de Français
sont déclarés citoyens passifs, les citoyens actifs
(électeurs) selon l'expression de Sieyes, père de cette
Constitution, sont "les vrais actionnaires de la grande
entreprise sociale.". Avant lui, le plus grand philosophe
français du siècle, Diderot, écrivait dans son
Encyclopédie (article: Représentant: "le
propriétaire seul est citoyen. " Démocratie pour les propriétaires,
pas pour le peuple. En 1848 est instauré le suffrage
universel, mais seulement pour les hommes. La moitié de la nation (les femmes)
en est exclue. Démocratie pour les hommes, pas
pour les femmes. L'on pourrait multiplier les exemples. Celui d'Israël est typique. Il nous est
présenté comme le modèle de la démocratie.
Or, dans son livre significativement intitulé: Le Caractère
juif de l'Etat d'Israël, le Professeur Claude Klein,
directeur de l'Institut de droit comparé à l'université
hébraïque de Jérusalem, nous apprend (à la
page 47 de son livre), que la loi adoptée par la Knesset en
1970, en son article 4, donne cette définition du juif (qui
confère le droit au retour et à la citoyenneté):
"est considéré comme juif celui qui est né
de mère juive ou qui s'est converti au judaïsme, et qui
n'appartient pas à une autre religion." Critère
racial et critère confessionnel nous ramènent ainsi au
temps de l'Inquisition espagnole exigeant la pureté du sang et
la conversion au catholicisme. Démocratie pour les juifs, pas
pour les autres. Mais l'exemple le plus révélateur
de cette imposture de la démocratie à l'occidentale, et
le plus actuel, car sur lui se fondent toutes les formes d'un
prétendu droit d'ingérence au nom de la défense
des droits de l'homme, c'est la "Déclaration universelle
des droits de l'homme " proclamée par les Nations Unies
en 1948. Pour nous en tenir à quelques
exemples, elle proclame:
-- Article 25, 2. " Les mères
et les enfants ont droit à une assistance et des soins
particuliers ", alors que le bulletin de l'UNICEF de 1994
nous apprend que treize millions et demi d'enfants meurent chaque
année de faim, de malnutrition ou de maladies aisément
guérissables, et qu'aux Etats-Unis même, un enfant sur
huit ne mange pas à sa faim. (15)
Deux questions fondamentales se posent ici: 1/- Quand on parle de l'homme, de quel homme
s'agit-il?: le blanc? le propriétaire? l'Occidental? 2/ -- Que signifie un droit pour un homme
qui n'a pas les moyens de l'exercer? Que signifie, par exemple, le droit au
travail pour des millions de chômeurs? Le droit à la vie
pour des millions d'êtres humains qui, dans le monde non
occidental, meurent, pour qu'en Occident les privilégiés
puissent poursuivre librement leurs gaspillages? En outre, qui dispose du pouvoir
d'ingérence? Existe-t-il un peuple africain disposant de ce
droit pour mettre fin aux discriminations raciales des Etats-Unis?
Pour sanctionner par exemple les crimes de Los Angeles? Les
interventions militaires pour la défense des frontières
s'appliquent de façon sauvage lorsqu'il s'agit de défendre
les pétroles américains du Koweït, mais aucune
sanction n'intervient, malgré un vote unanime des Nations
Unies, lorsqu'Israël annexe Jérusalem. Nous pourrions multiplier les exemples de
cette jungle où règne la loi du plus fort sous prétexte
de défense de la démocratie: le soutien de Pinochet et
de toutes les dictatures dans le monde lorsqu'elles servent les
intérêts américains, et leur écrasement
lorsqu'elles cessent de les servir, du général Noriega
au Panama, recevant de Bush, directeur de la C.I.A., tant qu'il est
un agent fidèle, le même traitement qu'un président
des Etats-Unis, et subissant une invasion de son pays lorsqu'il
revendique ses droits légitimes sur le Canal, à Saddam
Hussein que l'on appelait en France, dans un livre: Le de Gaulle
irakien lorsqu'il recevait argent et armes pour combattre l'Iran, et
qui devient brusquement le nouvel Hitler lorsqu'il tente de résister
à l'intervention coloniale des Etats-Unis et de leurs laquais. Le mensonge fondamental, justifiant tous les
crimes au nom de la démocratie (comme le maintien de l'embargo
contre l'Irak qui tue des milliers d'enfants au nom de la défense
des droits de l'homme), est fondé sur une identification
hypocrite de la liberté du marché avec la liberté
de l'homme. Une authentique démocratie ne peut
donc être fondée sur une toujours faussée et
menteuse Déclaration universelle des droits de l'homme mais
sur une Déclaration universelle des devoirs de l'homme, dont
les principes inspirateurs pourraient être les suivants: Une déclaration universelle des
devoirs de l'homme. Préambule L'Humanité, dans la diversité
de ses composantes, est un tout indivisible. Le devoir primordial des communautés
et de leurs membres est de servir cette unité et son
développement créateur. Distinguant l'homme de l'animal, ce devoir
est le fondement de tous les autres. Il exclut toutes les tyrannies et garantit
tous les droits. Il exclut toute prétention à
l'exclusivité et à la domination d'une croyance, d'une
nation, d'un groupe comme d'un individu. Il garantit la liberté d'expression à
tout humanisme (c'est-à-dire à toute doctrine servant
les intérêts de l'humanité comme un tout), come
la liberté d'expression, de foi ou de pratique à toute
religion (c'est-à-dire à toute croyance attribuant une
origine divine à cette unité); à toute
aspiration nationale apportant la contribution de sa culture
spécifique à la symphonie de cette unité
mondiale; à l'épanouissement, en tout individu (quel
que soit son sexe, son origine, sa vocation) de toutes les
possibilités créatrices qu'il porte en lui. Le monde, aujourd'hui, est un. Son unité de fait est lourde de
menaces. Son unité à créer est
porteuse d'espérance. * * * I -- L'unité de fait est lourde de
menaces. Les plus merveilleuses avancées de la
science et de la technique, servent plus souvent à la
destruction de l'humain qu'à son épanouissement s'ils
ne sont orientés par aucun dessein universel, par aucune
réflexion sur le sens de la vie. La science et la technique nous donnent en
effet des pouvoirs et des moyens illimités, mais ne peuvent
nous désigner nos fins dernières. Un monde fondé sur une conception
quantitative du bonheur qui n'a d'autre but que de produire et de
consommer de plus en plus et de plus en plus vite n'importe quoi, au
point que les trafics aujourd'hui les plus fructueux sont ceux des
armements et de la drogue. Dans ce monde où les fortunes
s'acquièrent par la spéculation financière plus
que par le travail producteur de biens et de services, toutes les
dérives conduisent à la jungle, sans autre loi que
celle du plus fort, celle de la violence et du chaos. La destruction de l'humain, par le
monothéisme du marché et l'idolâtrie de l'argent,
suscite des réactions de révolte et d'évasion. Evasion dans la drogue ou les
tranquillisants, dans la déchéance de l'art en
divertissement pour oublier le réel et le sens, cultivant la
nouveauté pour la nouveauté, fut-elle absurde, ou le
spectacle non pour l'éveil mais pour l'hébétude
ou la transe. Révoltes nées de l'éclatement
des cadres anciens de la vie sociale: les familles, les églises
et les nations. Déchéance de ce qui fut la
foi, dans le foisonnement des intégrismes, des superstitions
ou des sectes. Exaspération des nationalismes
archaïques par la mythologie d'entités ethniques
conduisant à la désintégration du tissu social
en unités de plus en plus petites et non viables. Cette dégénérescence
des nationalismes politiques et des intégrismes religieux
universalise la violence dans un désordre international
nouveau qui n'a plus de loi ni de droit, et des vies personnelles que
ce désordre tend à priver de sens et d'avenir. II- L'unité a créer est
porteuse d'espérance Que la vie ait un sens ne se démontre
pas. Qu'elle n'en ait aucun ne se démontre
pas non plus. Un pari est donc primordial pour arrêter
les dérives vers un suicide planétaire. Un pari avec ses refus. Un pari avec ses projets. Les refus d'un ordre ancien dépassé: -- La propriété ne peut plus
être le droit individuel d'user et d'abuser, qui a conduit à
la polarisation de la richesse aux mains de minorités au
détriment des multitudes. -- La nation ne peut plus être une fin
en soi dont la volonté de puissance et de croissance conduit à
des guerres et à des affrontements sans fin. -- La religion ne peut plus être la
prétention de détenir la vérité absolue,
qui implique le droit sinon le devoir de l'imposer aux autres, et qui
a justifié les inquisitions et les colonialismes. Les projets d'un avenir qui n'est pas ce
qui sera mais ce que nous ferons. La mutation radicale, qui seule peut assurer
une nouvelle floraison de l'humanité, et même sa simple
survie, exige le passage de l'individualisme, où chacun se
considère comme le centre et la mesure de toute chose, à
la communauté dont chaque membre se sent responsable du destin
de tous les autres (la liberté de l'autre n'est pas la limite
de ma propre liberté mais sa condition); du positivisme,
fondé sur la croyance superstitieuse selon laquelle la
science et la technique peuvent résoudre tous les problèmes,
y compris celui du sens de notre vie, et devenant une religion des
moyens, à la foi, que les uns appellent foi en Dieu
et les autres foi en l'homme, mais qui est toujours foi dans le sens
de la vie et de l'unité du monde. Du particularisme, privilégiant les
intérêts d'un individu, d'un groupe ou d'une nation
contre ceux du tout. Aucune action ne peut être créatrice
d'un avenir à visage humain si elle n'est pas fondée
sur la considération première du tout et ne s'y
ordonne. La situation du monde, au seuil du troisième
millénaire nous impose ce choix: -- l'inconscience de l'anarchie d'une guerre
de tous contre tous, qui, au niveau actuel de nos pouvoirs, conduit à
la mort, ou -- la conscience de la primauté
absolue du tout pour sauver l'espérance, c'est à dire
la vie. Projet de déclaration
des devoirs de chaque homme et de tout homme 1 -- L'humanité est une seule
communauté, mais non par l'unité impériale
de domination d'un Etat ou d'une culture. Cette unité est au
contraire symphonique, c'est à dire riche de la
participation de tous les peuples et de leur culture. 2 -- Tous les devoirs de l'homme et des
communautés auxquelles il participe découlent de sa
contribution à cette unité: aucun groupement
humain, professionnel, national, économique, culturel,
religieux, ne peut avoir pour objet la défense d'intérêts
ou de privilèges particuliers, mais la promotion de chaque
homme et de tout homme, quel que soit son sexe, son origine sociale,
ethnique ou religieuse, afin de donner à chacun la possibilité
matérielle et spirituelle de déployer tous les pouvoirs
créateurs qu'il porte en lui. 3 -- La propriété,
publique ou privée, n'a de légitimité que si
elle est fondée sur le travail et concourt au développement
de tous. Son titulaire n'en est donc que le gérant
responsable. Nul intérêt personnel,
national, corporatif ou religieux, ne peut avoir pour fin la
concurrence, la domination l'exploitation du travail d'un autre ou la
perversion de ses loisirs. 4 -- Le pouvoir, à quelque
niveau que ce soit, ne peut être exercé ou retiré
que par le mandat de ceux qui s'engagent, par écrit, pour
accéder à la citoyenneté, à observer ces
devoirs. Les titulaires peuvent en être exclus par leurs
pairs s'ils en dérogent. Il ne comporte aucun privilège mais
seulement des devoirs et des exigences. Poursuivant le même but universel il
ne peut s'opposer en rival à aucun autre pouvoir. 5 -- Le savoir ne peut, en aucun
domaine, avoir la prétention de détenir la vérité
absolue, car cet intégrisme intellectuel engendre
nécessairement l'inquisition et le totalitarisme. La création étant le propre de
l'homme elle ne peut être aliénée ou remplacée
par aucune machine, si sophistiquée soit elle, sans déchoir
en idolâtrie des moyens ( qui exclurait tout fondement du
devoir ). 6 -- Le but de toute institution publique
ne peut être que la Constitution d'une communauté
véritable c'est à dire, à l'inverse de
l'individualisme, d'une association en laquelle chaque participant a
conscience d'être personnellement responsable du destin de tous
les autres. 7 -- La coordination universelle de ses
efforts de croissance de l'homme peut seule permettre de résoudre
les problèmes de la faim dans le monde et de l'immigration,
comme du chômage forcé ou de l'oisiveté
parasitaire, et de donner à chaque être humain les
moyens d'accomplir ses devoirs et d'exercer les droits que lui
confère cette responsabilité. Elle exclut donc tout privilège de
puissance, qu'il s'agisse de Veto, de pressions militaires ou
financières ou d'embargos économiques. Il n'appartient qu'à
la communauté mondiale -- sans différenciation
numérique -- de veiller à l'observance universelle de
ces devoirs.