arch/ive/ief (2000 - 2005)

Tom McGurk: En ce moment, Kate Adie, vous nous parlez depuis la BBC à Londres. Merci infiniment d'avoir accepté de vous déranger un dimanche matin pour nous joindre. Je suppose que vous observez avec un mélange d'émotions cette guerre qui est en train de commencer car vous n'allez pas la couvrir.
Kate Adie: En effet ! Et ce qui me consterne véritablement c'est la différence entre la guerre d'il y a douze ans et celle d'aujourd'hui. J'ai vu une érosion complète de toute reconnaissance de la compétence des journalistes à rapporter ce dont ils sont témoins. Les Américains et moi avons parlé au Pentagone de leur attitude entièrement hostile à la libre diffusion de l'information.
Un officier senior du Pentagone m'a affirmé que si des « uplinks » - des signaux de télévisions émanant … de Bagdad par exemple… étaient détectés par des avions … ou des messages électroniques, ou n'importe quel media-... ils seraient bombardés. Même si ce sont des journalistes. Prenez garde ! a-t-il dit.
Tom McGurk: ... Kate... Kate, désolé. Juste pour souligner cela. Désolé de vous interrompre. Expliquez juste pour nos auditeurs. Un « uplink » c'est l'ndroit où vous installez votre matériel technique pour distribuer vos informations par téléphone cellulaire.
Kate Adie: Les téléphones et les signaux de télévision.
Tom McGurk: Et ils seraient bombardés?
Kate Adie: Oui. Ils seraient bombardés, a dit l'officier.
Tom McGurk: Incroyable!
Kate Adie: Dénué de scrupule! Il a dit : « ils le savent … ils ont été avertis! » C'est une entrave à la liberté d'information, avant même le début d'une guerre.
La deuxième chose est qu'ils ont imposé un blockout total et massif sur les news.

Durant la dernière guerre du Golfe, alors que je faisais partie de l'équipe de correspondants avec l'armée britannique, nous avons eu effectivement de très très légères frictions quand nous avons été confrontés à toutes formes de censures. On nous a dit que tout ce qui pouvait mettre en danger nos troupes, c'est comme cela que nous l'avons compris, ne devait pas être divulgué. Mais à part cela nous étions relativement libres.

Au contraire nos collègues américains avaient immédiatement quitté leur équipe, en ayant eu assez après environ 48 heures. Et cette fois les Américains sont des journalistes demandeurs qui vont avec eux, là où ils vont... avec des sentiments anti-guerre. Et donc si vous avez des vues sceptiques sur ce sujet, alors vous ne serez pas acceptable. Deuxièmement, ils tiennent à garder le contrôle de l'équipement technique des Américains... ces uplinks et téléphones satellites dont je parlais, et l'accès de commande aux ondes hertziennes. Et pour couronner le tout il y a maintenant un blockout (qui avait été imposé, pendant la dernière guerre, au début de la guerre)... ordonné par un certain Monsieur Dick Cheney, qui est responsable de celle-ci.
Je suis énormément pessimiste concernant la chance d'un reportage décent sur le terrain si la guerre se produit. Vous le saurez plus tard.