arch/ive/ief (2000 - 2005)

Stopper la machine guerrière!
by Ataulfo Riera Tuesday March 11, 2003 at 07:48 PM
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Depuis le 15 février dernier, un nouvel acteur a fait une entrée remarquée dans le vaste échiquier géopolitique international. Trotsky disait que les révolutions se caracérisaient avant tout par l'irruption des masses conscientes dans l'Histoire. Si ce n'est évidement pas à une révolution planétaire que l'on assiste, les mobilisations du 15 février renouent toutefois à une échelle inédite avec les plus dignes traditions de l'internationalisme.

Depuis le 15 février dernier, un nouvel acteur a fait une entrée remarquée dans le vaste échiquier géopolitique international. Trotsky disait que les révolutions se caracérisaient avant tout par l'irruption des masses conscientes dans l'Histoire. Si ce n'est évidement pas à une révolution planétaire que l'on assiste, les mobilisations du 15 février renouent toutefois à une échelle inédite avec les plus dignes traditions de l'internationalisme.

Avant de faillir à l'heure de vérité en août 1914, la IIe Internationale avait en effet proclamé sa volonté d'arrêter la guerre par la grève simultanée des travailleurs dans tous les pays concernés. Par la suite, l'intervention des puissances capitalistes européennes contre la jeune république soviétique avait été fortement limitée du fait des mobilisations ouvrières contre l'envoi de troupes et de matériel de guerre en Russie. Mais avec la trahison de la Seconde internationale social-démocrate et de la Troisième internationale stalinisée, il a fallu attendre la guerre du Vietnam pour voir se développer partout dans le monde des mobilisations contre une intervention impérialiste.

Ces mobilisations ont représenté l'un des éléments décisif dans la déroute des Etats-Unis au Vietnam, déroute qui a fortement handicapé l'impérialisme US pendant de longue années, ce qui a à son tour ouvert un espace pour le développement de nouveaux processus révolutionnaires (Portugal, Nicaragua, Iran). Depuis la chute du Mur de Berlin et la Première guerre du Golfe, et sous les prétextes les plus divers (la "guerre contre le terrorisme" aujourd'hui) l'impérialisme US n'a eu de cesse que de récupérer sa pleine capacité hégémonique à travers une succession d'interventions militaires. C'est cette marche impériale que le mouvement anti-guerre est en train de mettre à mal actuellement et ce retournement s'opère largement grâce au mouvement contre la mondialisation néolibérale.

Nous avons toujours souligné l'importance de ce mouvement en ce qu'en contestant directement l'ordre économique dominant, il permet que se développe à nouveau dans de larges couches une conscience critique qui rompt avec le fatalisme et la démoralisation face à l'offensive néolibérale... mais sans toutefois pouvoir stopper cette dernière ou modifier radicalement les rapports de forces à l'échelle internationale. Or, aujourd'hui, à travers la question de la guerre et de son lien de plus en plus évident avec la globalisation néolibérale, ce mouvement a effectivement commencé à peser sur ces rapports en mettant fortement sous pression tous les gouvernements de la planète.

Une issue victorieuse pour ce mouvement (la mise en échec de la guerre avant qu'elle ne commence ou, du moins, son arrêt rapide) déterminera considérablement les rapports de forces internationaux et nationaux entre la capital et le travail pour une longue période. Mais rien n'est joué d'avance: l'unité et la convergence la plus large -sans céder sur les principes et sur l'indépendance du mouvement -; la combinaison d'actions de masse et de désobéissance sociale; telles sont les garanties indispensables.

Face aux enjeux, la division du mouvement anti-guerre en Belgique n'a que très peu de sens. Le succès de la mobilisation unitaire du 15/02 à Bruxelles est là pour le prouver et il faudra rééditer et amplifier ce succès.