arch/ive/ief (2000 - 2005)

105e mort dans les prisons de Type F (Turquie)
by DHKC International Monday March 03, 2003 at 01:22 PM
bruksel@post.com www.dhkc.info

Un prisonnier en Turquie, Orhan Ogur, s'est immolé à la suite de la torture et harcèlement systematique dans une prison d'isolation, selon le DHKC (Front Révolutionnaire de Libération du Peuple).

Date: Le 28 février 2003 Communiqué: 295

Les prisons de type F sont maintenant plus "paisibles"...
Une personne qui se plaint de moins...
L'ISOLEMENT CONTINUE DE TUER!

Un nouveau décès est arrivé dans les cellules des prisons de type F.
La semaine dernière, le ministre de la justice avait déclaré "nos prisons sont extrêmement calmes et paisibles".
Maintenant, c'est encore plus vrai (!). Un prisonnier que l'on a essayé de rendre fou par l'isolement, a fini par craquer et s'est immolé par le feu!

Orhan Oður était confiné dans une CELLULE INDIVIDUELLE dans la prison de type F de Tekirdað. Il aurait successivement subi la séquestration, des peines disciplinaires, des agressions physiques jusqu'au 16 février où il aurait décidé individuellement de mettre un terme à ses supplices quotidiens en se boutant le feu. Orhan Oður est alors emmené à l'hôpital Numune à Haydarpaþa et le 27 février, il succombera à ses brûlures.
Dans toutes ses déclarations de ces trois derniers mois, le ministre de la justice Cemil Çiçek que l'on ne peut plus qualifier de "nouveau", n'a cessé de cacher avec acharnement la vérité sur LES CELLULES INDIVIDUELLES. Dans toutes ces déclarations, il a veillé à ne jamais prononcer les termes "cellule" et "individuel".
Il est prié de donner des explications à propos du décès d'Orhan:
- Où se trouvait Orhan Oður quand il s'est immolé?
- Qu'il s'explique; puisque ces prisons sont si "paisibles", pourquoi Orhan Oður s'est-il immolé?
- Qu'il s'explique; s'il n'y a pas de mesures d'isolement, pourquoi les occupants de ces cellules en arrivent à de pareils actes ?
AKP applique le fascisme; Si un détenu s'immole des suites de ses mauvais traitements, tout ministre de la justice digne de ce nom, respectable, responsable et respectueux, démissionerait dans la minute. Mais dans un pays comme la Turquie où règne le fascisme, il ne faut pas s'attendre à de pareils actes.
Pour eux, finalement, qu'est-ce qu'une vie?
Avec Orhan Oður, depuis le 19 décembre 2000, ils ont déjà tué 105 personnes.
Finalement, qu'est ce que 105 personnes pour ces laquais des Américains qui collaborent dans des carnages visant des centaines de milliers de personnes.
Le pouvoir assassin continue d'assassiner!
L'isolement continue d'assassiner!

Isolement, torture, peines disciplinaires...
Orhan Oður était un jeune homme de 22 ans.
Orhan Oður est né le 3 mars 1981 à Istanbul. Il fréquentait l'école et en même temps, il travaillait: soit dans les restaurants, soit dans le textile, dans la manutention, les pâtisseries, les supermarchés. Il fit connaissance du système là où son exploitation était la plus intense. A l'âge de 16 ans, il commença à s'engager dans les activités militantes. Fin 1998, il rejoint notre organisation. Il prit part au travail militant et à la lutte populaire dans les quartiers bidonvilles de Nurtepe, Güzeltepe et Armutlu.
Il était révolutionnaire. C'est pour cela qu'il fut arrêté le 6 novembre 2001 et embastillé dans la geôle de Tekirdag de type F.
En captivité, il subit en permanence des agressions et autres mesures avilissantes portant atteinte à sa dignité et à son identité. A chaque fois, il prit part à la résistance avec ses camarades.
En juillet 2002, les tortionnaires ont envahi la cellule d'Orhan Oður et de ses deux co-détenus avec le motif de perquisition. Tous les trois ont été violemment torturés. Suite à ces tortures, Orhan Oður était couvert d'ecchymoses. Les tortionnaires lui avaient arraché un ongle. Il était recouvert de sang.
Les tortionnaires ne se sont pas contentés de ce raid. Malgré la plainte pour tortures qu'Orhan et les deux autres détenus ont introduite, ils ont été jugés "coupables" par la direction et même châtiés: 6 mois de peine disciplinaire, 45 jours de confiscation de lettres!
La plomberie étant défectueuse, pendant plusieurs jours, ils ont été privés d'eau. Ils n'ont donc pu nettoyer leur cellule. N'ayant plus de vaisselle propre, ils n'ont pu prendre leur repas. Leurs sanitaires étaient devenus infectes. En raison de l'insalubrité et des odeurs, ils n'ont pas pu utiliser les toilettes.
C'est cela, les paysages des prisons "calmes et paisibles" de Cemil Çiçek.

Prisons des ministres de Susurluk (*): Mesures d'isolement pour Orhan Oður et ses camarades,
Service de luxe pour Sedat Peker et consorts!
Ensuite Orhan Oður a été séquestré dans une cellules individuelle.
Il y a peu, sous prétexte de fouilles de cellules, il a été passé à tabac.
Cependant, les conditions dans lesquelles ces "fouilles" ont été menées sont assez troublantes.
En effet, à proximité de la cellule individuelle où se trouvait Orhan Oður, il y avait les cellules du maffieux fasciste Sedat Peker et d'autres criminels. Lors d'une fouille effectuée dans les cellules des maffieux, on aurait trouvé un ordinateur et un téléphone. (on ne pouvait naturellement pas concevoir que les maffieux du réseau Susurluk dont l'avocat n'est autre que le ministre Cemil Çiçek lui-même, ne disposât pas de téléphones portables en prison... Si ce téléphone a été découvert malencontreusement, ne craignez rien, ce téléphone a été remplacé depuis bien longtemps.) Les soldats ont fouillé la cellule d'Orhan précisément parce qu'ils ont retrouvé un ordinateur et un téléphone dans la cellule des maffieux. Or, ce sont Orhan et ses camarades qui ont été agressés à cause de ces découvertes fortuites effectués chez les maffieux.
Suite à ce passage à tabac, Orhan aurait dit "je n'en peux plus, il faut faire quelque chose" avant de s'immoler. Ne supportant plus toutes ces pressions, il s'est donné la mort, indépendemment de notre volonté. Mais il a fait de sa mort un acte de protestation.
L'isolement tue... Nous allons résister jusqu'à la mort! Après le suicide d'un prisonnier de droit commun de la prison de type F de Sincan et de celui de Volkan Aðýrman dans la prison de Kandýra, c'est maintenant Orhan Oður...
L'isolement est une réalité inoccultable. Car les morts ne peuvent plus être cachés.
Ces décès sont des giffles qui éclatent sur la face de Cemil Çiçek et de son nervi Ertosun dont plus personne ne croient les mensonges. Chaque mort leur crache à la figure. Cependant, ils n'en rougissent pas. Ils se sont en effet complètement imprégnés de mentalité nazie. Les bourreaux n'ont pas honte.
Nos camarades prisonniers continuent leur résistance du jeûne de la mort dans les cellules de type F.
Nos camarades qui progressent vers la mort au sein de la 9e équipe du jeûne de la mort "Zehra Kulaksýz" incarnent l'abnégation dans la résistance contre la répression du pouvoir AKP.
Cette résistance continuera jusqu'à l'abolition de l'isolement.
Orhan Oður rappelle à tous les patriotes et démocrates qu'il faut nous unir et lutter contre l'Américanisme et la tyrannie du pouvoir AKP.
Peuple, patriotes: tout près de nous, les gens meurent dans l'isolement. Ceux qui font mine de ne pas le voir ne peuvent s'opposer contre les autres avatars de la collaboration et du fascisme !


Devrimci Halk Kurtuluþ Cephesi

(*) Susurluk est le nom de cette ville de l'ouest de la Turquie où le 3 novembre 1996, un accident de voiture avait révélé les collusions entre le gouvernement, la police, la contre guérilla et la mafia fasciste.