arch/ive/ief (2000 - 2005)

Le discours des politiciens belges est ambigu. "En ce moment la guerre n'est pas du tout justifiée..... Pour le PS c'est: non." Ainsi parlait Elio Di Rupo au congrès du PS du 12 janvier. Avant cela, Dirk Van der Maelen, chef de groupe du SP.A à la Chambre, déclarait dans De Morgen qu'aucun soldat belge n'ira se battre en Irak: "Si le gouvernement doit tomber là dessus, alors c'est ainsi." Di Rupo avait encore une annonce à faire: Pierre Galand, ancien président du CNCD et porte-parole du mouvement pour la paix dans les années 80, est l'un des "candidats surprise" du PS.

par Éric Byl

Les écologistes se sont également montrés déterminé. Ecolo a voté le 20 décembre la motion suivante: "Les écologistes refusent toute forme de collaboration directe ou indirecte du gouvernement belge à l'effort militaire des Etats-Unis." Eddy Boutmans (Agalev), secrétaire d'État, a appelé le gouvernement belge à s'opposer si nécessaire à une initiative de soutien à la guerre de la part de l'OTAN. L'appel de Boutmans résonnait encore que 800 soldats américains et 250 wagons de chemin de fer bourrés de matériel militaire traversaient notre pays en direc-tion du Golfe Persique.

Cela "pèse"comme "collaboration indirecte" ou "initiative de soutien". Imaginons un instant qu'un nombre semblable de militaires Irakiens passent par le port d'Anvers. Il est incontestable que Verhofstadt et le ministre de la Défense Flahaut (PS), étaient au courant de ce transit sans en informer leurs collègues verts. A moins que les verts n'en aient été informés à la réunion restreinte du gouvernement. Mais ils ont prétendu le contraire. Cette fois-ci, pas de Vice-premier ministre pleurnichant, mais rien de moins que 1.750 wagons de matériel militaire ainsi que 2.300 soldats américains. Selon les rumeurs de 10.000 à 20.000 soldats US transiteront par Anvers.

Le gouvernement a essayé de banaliser l'affaire: "Dans le cadre de l'OTAN les américains ont le droit de ravitailler leurs troupes". Mais ici, il ne s'agit pas d'une opération de l'OTAN, mais bien de la préparation d'une guerre unilatérale.

Pourquoi ce double langage? L'incroyable arrogance de Bush et de ses collègues bellicistes a focalisé l'opinion publique contre la guerre. Le gouvernement s'en rend compte. Surtout les sociaux-démocrates et les écologistes qui préfèrent ne pas contrarier leur base pacifiste juste avant les élections. Mais comme l'a déclaré Rumsfeld, - Secrétaire d'État à la Défense américain, et qui a joué un rôle central dans l'armement de Saddam Hussein dans les années 80 -, "l'Europe cédera bien au moment crucial"

Apparemment Rumsfeld fait tout pour démontrer le contraire. La menace d'exclure Paris de tout contrat pétrolier avec un régime de l'après Saddam Hussein et son effort pour diviser l'Europe, ont mené à un fait inédit. Pour la première fois depuis des décennies la France et l'Allemagne résistent ensemble. La Norvège, la Chine et la Russie s'y sont jointes.

Pour le gouvernement belge c'est est une occasion rêvée, il peut s'abriter derrière l'axe franco-allemand. Mais du moment que cet axe cède, le gouvernement belge, verts et sociaux-démocrates inclus, marchera de nouveau au pas américain.