Grève Européenne dans les chemins de fer

Le 15 mars 2003 est une date importante pour les chemins de fer européens. C'est le moment choisi par les gouvernements, le Parlement Européen, la Commission Européenne pour ouvrir à la concurrence le trafic fret, c'est-à-dire faire entrer les trains d'entreprises privées sur nos réseaux publics.

Et ce n'est là que la première étape puisque après l'application de ce « premier paquet ferroviaire » (c'est le nom des textes adoptés) sont déjà prévus un « deuxième paquet » qui accélère le processus de libéralisation et un « troisième paquet » qui l'étend au trafic voyageurs.

Les exemples des réseaux où la privatisation a été mise en œuvre sont pourtant éloquents.

 En dehors de quelques technocrates dogmatiques de la Commission Européenne, personne ne nie plus aujourd'hui dans quelle situation catastrophique le rail britannique a été mis : Maintenance des installations et du matériel quasiment abandonnée car « non rentable », correspondances non assurées pour des relations désormais attribuées à des compagnies différentes, et surtout la sécurité qui passe au second plan car contraire aux intérêts financiers immédiats des capitalistes qui investissent un moment dans le chemin de fer avant d'aller voir ailleurs …
 En Italie, des compagnies privées sont autorisées à faire rouler leurs trains depuis quelques mois maintenant : Elles le font en dépit des consignes de sécurité, parfois même sans avoir satisfait aux contrôles d'une agence qui constate les dégâts, faute de moyens pour faire respecter les règles.

Ce modèle, ils veulent l'appliquer à tous nos pays.

 En Espagne, le gouvernement a réaffirmé sa volonté de privatiser les chemins de fer.
 En France, les gouvernements préparent depuis des années le terrain, à travers la casse de l'entreprise publique (création de RFF, régionalisation, gestion par activités).

Cette politique se traduit par des drames à répétition, des centaines de blessés, des dizaines de morts (cheminots et usagers) au nom de « l'efficacité économique » et une remise en cause des droits sociaux obtenus par les luttes syndicales des précédentes générations.

Une autre Europe ferroviaire est possible !

Nos syndicats CGT (Espagne), CUB (Italie), ORSA (Italie), RMT (Grande Bretagne), SUD Rail (France), UCS (Italie), ont décidé d'organiser une action internationale concrète, d'ampleur, visant à faire reculer les appétits capitalistes sur notre secteur professionnel qui est un des domaines où le service public doit s'exercer si nous voulons garantir le droit au transport pour tous.

Nous disons qu'une autre Europe ferroviaire est possible, une Europe dans laquelle on respecte les acquis sociaux, les conditions de travail, la sécurité, le service public, le droit de grève et les libertés syndicales.

Notre démarche est ouverte à toutes les forces syndicales européennes et n'oublie pas la situation spécifique de nos camarades des pays d'Afrique, Asie, Amérique latine et centrale dans lesquels nos entreprises européennes interviennent trop souvent comme les bras armés du colonialisme.

Le 14 mars,
la fédération internationale des syndicats des transports (ITF) organise sa journée annuelle d'action, sur le thème de la sécurité.
Nos syndicats CGT (Espagne), CUB (Italie), ORSA (Italie), RMT (Grande Bretagne), SUD Rail (France), UCS (Italie) considèrent qu'au vu des enjeux, des attaques, il faut aller au-delà d'actions symboliques :
Dans les chemins de fer, en Europe, nous devons organiser une grève unitaire internationale.

Revenir au service public ferroviaire, là où il a été démantelé
Le renforcer, là où il est attaqué
Nous pouvons gagner

arch/ive/ief (2000 - 2005)