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Refus de coopération avec les inspecteurs d'armes de destruction massive aux Pay
by For Mother Earth - Magali Fontanel Sunday January 19, 2003 at 05:52 PM
magalifontanel@yahoo.fr

Une équipe internationale d'inspecteurs indépendants s'est vue refuser l'accès à la base militaire de l'OTAN à Volkel, dans les Pays-Bas, soupçonnée d'abriter un stock d'armes nucléaires illégales appartenant aux États-Unis. Les inspecteurs indépendants se sont attelés à la rédaction d'un rapport détaillé sur le déroulement de l'inspection qui sera remis la semaine prochaine aux membres du Conseil de Sécurité des Nations Unies.


Refus de coopération avec les inspecteurs d'armes de destruction massive aux Pays-Bas
Remise d'un rapport sur l'inspection au Conseil de Sécurité des Nations Unies prochainement.

Volkel, Pays-Bas, 18 janvier 2003 – Une équipe internationale d'inspecteurs indépendants s'est vue refuser l'accès à la base militaire de l'OTAN à Volkel, dans les Pays-Bas, soupçonnée d'abriter un stock d'armes illégales de destruction massive appartenant aux États-Unis. Informées de l'imminence d'une inspection, les autorités hollandaises ont pris la décision d'arrêter immédiatement toute personne se trouvant dans un périmètre de cinq mètres autour de la base militaire. Finalement, ce sont 104 inspecteurs civils tentant d'accomplir leur mission qui ont été arrêtés « comme des criminels ». Après avoir été relâchés dans la nuit, les inspecteurs se sont attelés à la rédaction d'un rapport détaillé sur le déroulement de l'inspection qui sera remis la semaine prochaine aux membres du Conseil de Sécurité des Nations Unies. Le rapport donnera des preuves accablantes sur la non-coopération et l'attitude répressive des autorités des Pays-Bas à propos de la présence d'armes de destruction massive sur leur territoire.

Selon des rapports non officiels, onze bombes nucléaires américaines sont stockées illégalement sur la base militaire de Volkel. Lors de l'inspection, aucun des militaires interrogés n'a voulu coopérer en répondant aux questions, déclarant qu'ils avaient reçu l'ordre de ne parler à aucun civil. De même, les policiers hollandais délégués en renfort sur la base ont gardé le silence. Toutefois, certains policiers ont avoué qu'eux-même n'avaient aucun droit d'accès à cette information gardée secrète, d'autres n'étant même pas au courant.

Une fois arrêtés, les inspecteurs furent parqués comme du bétail dans un entrepôt glacial à l'intérieur de la base de l'OTAN, fouillés, photographiés, leurs effets personnels confisqués. « Nous avons été traités comme des criminels », a déclaré Pol D'Huyvetter, l'un des inspecteurs. « Un traitement similaire à l'égard des inspecteurs des Nations Unies en Iraq aurait immédiatement engendré des bombardements de la part des États-Unis et du Royaume-Uni. Nous condamnons dans notre rapport l'usage de deux poids, deux mesures vis à vis des armes de destruction massive par le Conseil de Sécurité des Nations Unies. Pour la sécurité de l'humanité, nous recommandons vivement à l'Assemblée Générale des Nations Unies de réformer le Conseil de Sécurité afin de faire barrage aux intérêts nationaux des États-Unis, du Royaume-Uni et des autres membres permanents qui dominent le Conseil. »

Il y a déjà eu des entreprises similaires conduites par des parlementaires et des groupes de citoyens pour dénoncer l'existence de semblables stocks d'armes de destruction massive dans les pays membres de l'OTAN : en Allemagne, en Belgique, dans les Pays-Bas et au Royaume-Uni. Mais, comme à Volkel, aucune information officielle ne leur a été communiquée alors que les armes de destruction massive sont à l'encontre de la loi internationale humanitaire et des Articles I et II du Traité de Non Prolifération nucléaire. Le 8 juillet 1996, la Cour Internationale de Justice a statué que l'emploi ou la menace d'emploi d'armes nucléaires est généralement contraire aux règlements de la loi internationale. La Cour a aussi confirmé à l'unanimité qu'il existe une obligation juridique selon laquelle les États-Unis, le Royaume-Uni, la France, la Russie et la Chine doivent négocier un traité de désarmement global interdisant toutes les armes nucléaires.

Selon les recherches menées par des parlementaires et des groupes de citoyens, des armes de destruction massive sont stockées dans plusieurs bases militaires sur les territoires des pays membres de l'OTAN : en Allemagne (la base militaire Bûchel), en Belgique (Kleine Brogel), en Italie (Aviano et Ghedi Torre), au Royaume-Uni (Lakenheath) et en Turquie (Inçirlik). L'usage par les États-Unis de deux poids, deux mesures est plus qu'évident dans le cas de la Turquie où des avions américains sont déjà prêts à décoller pour bombarder l'Iraq, souspçonné de produire et de posséder des armes de destruction massive. « Cette situation est tragiquement absurde", a déclaré Magali Fontanel, un des inspecteurs libérés. "Bien sûr, nous avons besoin d'inspecteurs pour chercher des informations précises concernant d'éventuelles armes de destruction massive en Iraq. Cependant il est injuste que dans des pays dits démocratiques, il n'y ait pas la même exigence politique de transparence et de désarmement telle qu'elle existe en ce qui concerne l'Irak. En usant de deux poids, deux mesures, les États-Unis et le Royaume-Uni perdent toute crédibilité vis à vis de l'opinion internationale lorsqu'ils menacent l'Iraq de guerre et de changement de régime. Allons-nous maintenant menacer les Pays-Bas avec une campagne de bombardements massifs ? Finalement, il n'y a aucune raison fondée de faire la guerre contre l'Iraq » .

Le rapport de l'inspection sera disponible sur le site http://www.motherearth.org la semaine prochaine.



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