DHKC 292: Le tortionnaire Mehmet Agar sous un jour nouveau! by DHKC Thursday January 09, 2003 at 01:23 AM |
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La face ensanglantée d'un "démocrate recrépi" MEHMET AGAR VEUT FAIRE OUBLIER SES CRIMES - EST-CE POSSIBLE? -
Date: Le 6 janvier 2003 Communiqué : 292
Mehmet Agar, illustre chef de la contre-guérilla récemment élu président du parti de la juste voie (DYP) a fait une déclaration, pour le moins insolite, à propos du jeûne de la mort qui a entamé sa troisième année. Nous sommes sûrs que toutes les personnes qui liront ou entendront parler de ce communiqué s'en étonneront. Aupravant, quand il ouvrait la bouche, c'était pour défendre les exécutions, les massacres, l'affaire Susurluk (un accident de la route survenu à Susurluk avait révélé les liens entre la police, la mafia fasciste et le monde politique) et ce qu'il appelait les actes « hors routine » de l'Etat. On a donc du mal à attribuer les mots qui vont suivre à sa sinistre personne. Pourtant, Agar dit ceci : "Ceux qui observent le jeûne de la mort sont nos enfants... L'Etat doit leur venir en aide."
Attendez, ce n'est pas fini. Ecoutez ce qu'il dit plus loin:
"Les organes judiciaires ont puni les personnes considérées comme coupable. La vie de ces personnes est désormais sous la responsabilité de notre Etat. La mission qui incombe à l'Etat est de permettre à ces personnes de purger leur peine dans des conditions humaines et de les regagner à la société...."
C'est Agar qui dit cela : le même qui bisoute les « escadrons de la mort », qui fait tirer sur tout ce qui bouge quand il fait une descente dans un domicile ou un lieu de travail et qui « ne laisse aucun survivant », qui évacue des « morts » de ses commissariats (ceux qu'il décrit comme des établissements sous la responsabilité de l'Etat).
Aujourd'hui, il parle comme un « repenti ». Il évoque les principes de droit et la responsabilité de l'Etat
Agar veut faire oublier les atrocités qu'il a commises.
Agar veut faire oublier qu'il était le « directeur » de toutes ces exécutions.
Agar veut faire oublier son implication dans l'affaire Susurluk.
Et pour cause : il est désormais le leader d'un parti de l'ordre établi!
Dans les querelles internes à l'oligarchie, il n'y a pas de morale, de règle ni de principe. Ces crapules peuvent prendre toutes les couleurs et emprunter toutes les apparences qu'ils veulent.
Agar est désormais lui aussi engagé dans la chasse aux bulletins de vote.
Que n'ont pas engendré les soucis électoraux parmi les politiciens bourgeois, criminels, sanguinaires, spoliateurs et laquais de l'impérialisme ! C'est que le scrutin les fait drôlement changer. Par exemple, Mehmet Agar l'assassin peut en un tournemain devenir « Agar l'humaniste ».
Nous verrons quelles apparences il pourra encore prendre.
Cependant sa réputation est telle que, quel que soit le chapeau qu'il porte, il demeure inoubliable.
Il ne peut pas se débarrasser du sang qu'il a versé.
Si Agar veut se repentir, s'il veut faire son mea-culpa, il doit d'abord avouer les « Mille Opérations ».
Il doit s'expliquer sur les activités « hors routine » de l'Etat et sur la création des escadrons de la mort.
Il doit donner des explications sur les provocations, les crimes et les complots de la contre-guérilla dans laquelle il a servi dès la fin des années 70.
Il doit s'expliquer sur les tortures commises dans les « unités » qui ont été sous ses ordres pendant plusieurs années.
Il doit tout dire sur les sales et sanglantes besognes qu'il a accomplies « pour l'Etat » avec les Çatlý, Kýrcý, Bucak, Lütfü Topal et consorts.
D'une part, il défend soi-disant les résistants du jeûne de la mort. D'autre part, il prétend défendre le peuple kurde en organisant la réunion du staff présidentiel de son parti à Diyarbakir!
Agar est l'un des responsables dans la création des organisations de contre-guérilla au Kurdistan et des actions de la contra dans la région.
L'un des principaux architectes des prisons de type F est Mehmet Agar en personne.
Au début du jeûne de la mort de 1996 qui se solda par le martyr de 12 prisonniers révolutionnaires, Mehmet Agar était assis dans le fauteuil du ministère de la justice.
La résistance carcérale de l'époque avait été déclenchée des suites de la "circulaire Agar".
La "circulaire Agar" avait été le premier pas franchi par l'oligarchie dans son adoption du statut de prisons de type cellulaire.
Comment se fait-il donc que les détenus révolutionnaires qu'il tenta d'exterminer dans les cellules à l'époque deviennent aujourd'hui ses enfants.
Si Mehmet Agar pense que la mémoire du peuple est si courte, il se trompe.
Il est vrai que, de Demirel à Ecevit, de nombreux ennemis du peuple qui ont semé l'exploitation et la tyrannie, ont été capables de se revendre au cours des élections successives.
Mais Agar ne peut pas ainsi se disculper.
On se assimile son nom, non pas à un, à un cinq ou à cent mais à des « milliers d'opérations » comme il le reconnaît lui-même. Il a revendiqué Susurluk. Cela lui suffit pour ne plus jamais pouvoir s'innocenter.
Sur ses mains, il y a le sang de tous nos martyrs.
Les propos tels "les prisonniers du jeûne de la mort sont nos enfants " sont les dernières paroles qui peuvent sortir de sa bouche.
Ses enfants, ce sont les Çatlý, Ayhan Çarkýn et autres Kýrcý.
Ses enfants, ce sont les assassins fascistes dont il a été le témoin de mariage.
Ses enfants, ce sont les meilleurs tortionnaires : ceux qui manient le mieux le gourdin durant les séances de falaka, et qui suspendent le mieux ses victimes.
Ses enfants, ce sont ceux qui ont les mains trempées du sang de leur victimes et qu'Agar « embrasse avec fierté ».
Ni la présidence du DYP, ni tout autre titre, ni tout autre déclaration ou manœuvre n'innocenteront son visage sanguinaire. Tant qu'Agar vivra, le sang qu'il aura versé lui restera collé à la peau.
Devrimci Halk Kurtulus Cephesi
Front révolutionnaire de libération du peuple