Bolivie: Coca no es cocaína, Coca-Cola non plus! by RISBAL Monday January 06, 2003 at 10:35 AM |
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En Bolivie, en décembre 2002, l'exportation de 60 tonnes de feuilles de coca à la compagnie Coca-Cola crée la confusion sur les normes en vigueurs d'exportation du produit.
Coca no
es cocaína, Coca-Cola non plus! Par
Eric Leeuwerck. En
Bolivie, en décembre 2002, l'exportation de 60 tonnes de feuilles
de coca à la compagnie Coca-Cola crée la confusion
sur les normes en vigueurs d'exportation du produit. L'Organisation
des États Américains (OEA) décrétait il
y a quelques décennies la feuille de coca comme étant
une drogue - ce qui implique l'interdiction de sa culture, commercialisation
et consommation (sauf dans le cadre d'une utilisation traditionnelle
au sein du territoire bolivien) et son exportation -, sur l'appui d'arguments
forts contestables: la feuille de coca est hallucinogène, crée
de la dépendance, diminue l'espérance de vie du consommateur
et détériore la santé. Donc,
la feuille de coca serait une drogue dangereuse, selon la OEA... Mais
il est intéressant d'apprendre qu'en pleine «guerre contre
la drogue» et la culture illégale de la feuille de coca
dans le Chapare en Bolivie, le gouvernement bolivien propose une étude
de marché pour la commercialisation de la feuille de Coca, cette
étude servirait aussi entre autres, à évaluer la
demande en termes de consommation légale nationale. Naît
un malentendu quand soixante tonnes de feuilles de coca sont vendues
à l'entreprise d'import-export ALBO export: la feuille
de coca aurait-elle été légalisée pour permettre
son exportation? Non, juste soixante tonnes ont été vendues
à ALBO export cette année (204 Tonnes en 1995,
114 Tonnes en 1996, 49 Tonnes en 1999, d'après le CELIN, Centro
Latinoamericano de Investigación Científica). ALBO
a exporté durant 26 ans de la coca aux États-Unis et par
l'intermédiaire de la Stephan Chemical Co. uniquement,
import-export pharmaceutique, malgrés que les exportations de
la feuille de coca soient interdites depuis 1971... En
réalité, ALBO export vend la coca à la compagnie
Coca-Cola. Il serait intéressant de connaître quels
sont les arguments utilisés par la multinationale quand ils se
défendent farouchement en disant dans les médias boliviens
«Mais, il n'y a pas de cocaïne dans nos produits!». Coca-Cola
Company affirme donc sans équivoque que «Coca no
es Cocaína». Mais selon la Drug Enforcement Administration
- service anti-drogues étasunien, la coca est une drogue. La
coca, au même titre que la consommation de café, est tout
au plus une drogue de société, nous permettant de supporter
un rythme de production imposé, à la grande différence
que la feuille de Coca est véhiculée par une tradition
ancestrale. Deux remarques
: - COCA
: Erythroxylum coca , les feuilles sont mâchées, riches
en vitamines, minéraux et oligo-éléments, sa
mastication apaise la fatigue et la faim. - COLA
: Cola acuminata, nitida ; graine africaine, provenant du «colatier»,
«le plus souvent, la graine est mâchée, la cola
constitue un tonique du coeur, elle apaise la faim et la fatigue
(...)» Sans
aucun doute, les arguments de la OEA appuyant l'hypothèse que
la coca est une drogue sont douteux. La
coca est prétenduement «hallucinogène» : même
la cocaïne (alcaloïde qui est extrait des feuilles de coca
macérées en grandes quantités avec, entre autres,
du kérosène et de l'acide sulfurique) ne provoque aucun
effet hallucinogène, de plus, le peu de cocaïne contenue
dans la feuille de coca libérée lors de sa mastication
est hydrolysée entièrement dans le système digestif,
en aucun cas elle n'arriverait au système nerveux central.
La
OEA affirme aussi que la consommation des feuilles de coca est «responsable
d'une diminution de l'espérance de vie et d'un effet négatif
sur les indices de santé» : ce ne sont pas les personnes
les plus riches qui consomment quotidiennement la feuille de coca, les
effets sur la santé des personnes qui la consomment régulièrement
sont d'origine sociale. Des
propositions d'étude sur la feuille de coca et sa consommation
sont émises par la «defensoría del pueblo»
(défenseurs du peuple). Le député Evo Morales,
appuyé par le ministre du gouvernement A.Gasser, propose que
ce soit l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS), qui mène
à bien cette étude. En
attendant que l'on se décide sur les études à mener
sur la feuille de coca et par quelles institutions, quelle solution
est offerte directement aux cultivateurs/trices «cocalero/a»
du Chapare? Alors
que de nombreuses organisations et institutions internationales, financées
par les banques multilatérales de «développement»
ont tenter d'implanter des cultures «alternatives» , ce
qui a été jusqu'à présent un cuisant échec
à cause de la quasi nulle ouverture du marché à
ces produits. Pour
terminer, l'opinion des États-Unis grâce à Stanley
Schraeger, chef du NAS, Division des Narcotiques en Bolivie n'a émit
aucun commentaire sur le thème, juste que «le sujet
de l'étude est une affaire entre le gouvernement (bolivien) et
les cocaleros (cultivateurs de la feuille de Coca) (...) ».
Telle fut sa déclaration à la fin d'un championnat de
football juvénil dédié à promotionner le
sport et le refus des drogues, à El Alto (La Paz), où
étaient présents le Vice-ministre de la Défense
Sociale et le chef du NAS. Peut-être ce dernier aurait-il été
plus bavard sur l'arrivée de soldats américains sur le
territoire bolivien, qui sont soit-disant venus pour construire des
écoles? Bibliographie:
*Moreau
(F) : Alcaloïdes et plantes alcaloïfères «
Que sais-je ? », presses Universitaires de France. Sur
l'exportation de la feuille de Coca: *
«La Prensa» (La Paz), sábado 14 de diciembre 2002,
Pg. 2a « Empresa ALBO pide toneladas de coca para la exportación.
»
El Alto, décembre 2002.
Eet alors: combien de consommateurs de Coca-Cola, donc de drogués
dans le monde?
Pour enfin en finir avec l'obscurantisme pseudo-scientifique de la OEA?
*Manuel de Lucca D., Jaime Zalles A. ; « Flora Medicinal Boliviana
», Editortial Los Amigos del Libro.
* «El Alteño» (El Alto), sábado 14 de diciembre
2002, Pg. 6 « Gobierno niega que legalizará exportación
de Coca, sólo a Coca-cola. »