arch/ive/ief (2000 - 2005)

Venezuela: appel à solidarité
by ATTAC Venezuela Saturday December 28, 2002 at 05:16 PM

ATTAC Venezuela fait un appel à la vigilance devant l'attitude dont la Commission interaméricaine des droits de l'homme (CIDH) a fait preuve tout au long de l'année vis-à-vis de la situation au Venezuela. D'après ATTAC Venezuela, la CIDH agit en marge de ses missions, favorisant les intérêts de secteurs réactionnaires détenteurs d'un grand pouvoir économique et médiatique, et qui portent atteinte à la stabilité du système démocratique vénézuélien et du gouvernement légal, légitimement issu des urnes.


Faites savoir à la Commission interaméricaine des droits de l'homme que vous refusez qu'elle devienne l'instrument d'intérêts antidémocratiques.

Envoyez un message à la Commission pour empêcher qu'elle ne continue à être l'instrument d'intérêts antidémocratiques. Cette action vise à défendre la démocratie vénézuélienne, ainsi qu'à protéger l'institution de l'ingérence d'intérêts ouvertement anti-démocratiques.

ATTAC Venezuela fait un appel à la vigilance devant l'attitude dont la Commission interaméricaine des droits de l'homme (CIDH) a fait preuve tout au long de l'année vis-à-vis de la situation au Venezuela.
D'après ATTAC Venezuela, la CIDH agit en marge de ses missions, favorisant les intérêts de secteurs réactionnaires détenteurs d'un grand pouvoir économique et médiatique, et qui portent atteinte à la
stabilité du système démocratique vénézuélien et du gouvernement légal, légitimement issu des urnes.

Fidèle à ses principes directeurs et plus particulièrement aux quatrième, cinquième, sixième et onzième principes (cf. Charte des principes d'ATTAC Venezuela, http://www.geocities.com/attac_vzla), basés sur
le respect des intérêts des peuples, en conformité avec les
commandements de l'éthique politique, des droits internationaux, sociaux et individuels ; en défense des droits établis par la Constitution nationale et par la Déclaration universelle des droits de
l'homme et en opposition aux groupes qui baffouent ou violent ces droits en vue d'intérêts particuliers, ATTAC Venezuela invite tous ceux qui croient qu'un Autre Monde est possible à se joindre à cette ACTION URGENTE.

VOUS TROUVEREZ CI-APRES UN MODELE DE LETTRE. COPIEZ LA LETTRE DANS UN NOUVEAU MESSAGE, SIGNEZ DE VOTRE NOM OU DE CELUI DE VOTRE ORGANISME, AJOUTEZ LA DATE ET LA VILLE ET ENVOYEZ-LE AUX ADRESSES FIGURANT A LA
FIN. SI VOUS REDIGEZ UNE AUTRE LETTRE, SOUVENEZ-VOUS QU'IL EST NECESSAIRE DE S'ADRESSER AUX COMMISSAIRES EN TERMES RESPECTUEUX.

Tandis que la communauté internationale soutient la démocratie vénézuélienne au milieu d'une grève infructueuse, antidémocratique et insurrectionnelle, la CIDH favorise ouvertement les intérêts des
secteurs qui misent sur le renversement du gouvernement légitime de Hugo Chavez.

Depuis le début de l'année, l'action de la CIDH au Venezuela a été récupérée par des secteurs antidémocratiques. A l'occasion du coup
d'état en avril, son Secrétaire Exécutif s'empressa de reconnaître le gouvernement de facto, rejeté sans ambiguïté par la communauté internationale. De même, la CIDH a contribué en diverses occasions à criminaliser l'exercice du droit à manifester pacifiquement contre
l'utilisation criminelle de la communication sociale par des médias privés.

Le 12 décembre dernier, au milieu d'une grève déstabilisante menée par des minorités privilégiés, la CIDH a publié un communiqué reproduisant entièrement une vision déformée de la réalité vénézuélienne,
trompeusement élaborée avec la partialité politique de ceux qui cherchent à renverser le gouvernement démocratique.

Comme l'ont reconnu au cours des derniers jours diverses institutions et nations du monde, la principale menace à laquelle l'Etat de droit et la démocratie vénézuéliens doivent faire face vient de l'action déstabilisante de groupes minoritaires, et non pas des pouvoirs
publics. Pourtant, la CIDH grossit les inquiétudes légitimes en matière de droits de l'homme, et passe sous silence celles soulevées par les tactiques antidémocratiques, violentes et intolérantes que
divers secteurs de l'opposition déploient dans le but de renverser le gouvernement démocratique.

Ledit communiqué appelle l'OEA à utiliser "tous les mécanismes disponibles", dans ce qui peut être considéré comme une légitimation générique et téméraire de n'importe quel mode d'intervention étrangère . L'esprit de cet appel est en ouverte contradiction avec la Charte
démocratique interaméricaine, qui prévoit des mécanismes concrets pour aider à la sauvegarde des régimes démocratiques.

Faites savoir à la Commission votre refus de son action partiale et de sa récupération par des intérêts déstabilisateurs, et votre exigence d'une action impartiale et pondérée, qui respecte les droits de l'homme et la démocratie de tous les peuples, et non les intérêts de
groupes minoritaires et antidémocratiques.

Cette ACTION URGENTE ne prétend pas disqualifier le rôle important de protection que joue cette institution, ni méconnaître l'importance et la gravité de certains faits critiques concernant la situation des
droits de l'homme dans notre pays, ni la gravité de la crise politique en elle-même. Cependant, l'approche biaisée de la CIDH face au processus politique actuel, déjà perceptible avant, pendant et après
le coup d'état raté d'avril, loin de contribuer à une cohabitation pacifique et démocratique, favorise l'exacerbation du conflit en
reflétant unilatéralement les intérêts des secteurs antidémocratiques.
C'est pourquoi nous devons faire savoir à la CIDH que cette attitude partiale doit cesser, au nom de la démocratie au Venezuela et sur le continent, et pour la préservation des objectifs du Système interaméricain des droits de l'homme.

Attac-Venezuela.

LETTRE TYPE

A : cidhoea@oas.org
CC : cidhrela@oas.org, corteidh@corteidh.or.cr,
attac-venezuela@cantv.net

Commission interaméricaine des droits de l'homme

OEA

Washington DC

Messieurs les Commissaires,

Je m'adresse à vous respectueusement pour vous faire part de mon inquiétude concernant l'attitude de la Commission interaméricaine des droits de l'homme vis-à-vis de la situation que traverse le Venezuela, et le fait que les précieux efforts de l'institution que vous
représentez ne soient mis au service d'intérêts antidémocratiques.

A plusieurs reprises, divers organismes ont eu précédemment l'occasion de manifester leur inquiétude concernant des faits tels que : la contribution de votre institution à préjuger de faits non avérés, censés incriminer des secteurs qui soutiennent le gouvernement
démocratique ; l'empressement du Secrétaire exécutif à reconnaître le gouvernement de facto qui renversa brièvement le gouvernement démocratique vénézuélien, et le procédé par lequel a été rendu public
le rapport produit lors de votre visite in loco du mois de mai.

Inquiétude aggravée, le 12 décembre dernier, lors de la publication d'un communiqué sur la situation politique au Venezuela, où la flagrante partialité du diagnostic de l'Etat de droit et des droits de l'homme dans ce pays semblerait un appel à outrepasser ce que la
Charte démocratique interaméricaine recommande pour préserver la démocratie.

Nous sommes d'accord avec la CIDH pour reconnaître que le pays traverse en ce moment une situation de crise politique où les plus grands efforts sont nécessaires pour éviter qu'elle ne s'aggrave. Sans préjudice des accusations qu'on peut porter sur l'action des pouvoirs
publics et sur la situation des droits de l'homme, il est avéré que cette crise découle en grande partie d'agissements antidémocratiques de divers secteurs de l'opposition politique, qui se sont engagés dans
la voie du non respect des institutions constitutionnelles et des autorités démocratiquement établies.

Dans ce contexte il est très inquiétant que la Commission, en faisant état des dangers qui menacent l'Etat de droit au Venezuela, se limite à rapporter les plaintes et les accusations en grande partie infondées
mises en avant par les secteurs adverses au gouvernement démocratique de Hugo Chavez. Au lieu d'apporter des solutions pacifiques et démocratiques à la situation actuelle, ce procédé pourrait contribuer
à l'aggravation du conflit politique, en favorisant la cristallisation d'une vision déformée de la réalité nationale élaborée dans le but explicite de légitimer le renversement illégal d'un gouvernement qui
jouit d'une entière légitimité démocratique.

Concrètement, il semble inexplicable que dans l'actuel contexte d'instabilité politique la CIDH ne fasse aucunement mention des stratégies de l'opposition politique pour ignorer les autorités légitimes, de la mise sur pied d'une grève insurrectionnelle dûment condamnée par le Secrétaire général de l'OEA, du sabotage illégal de
l'économie nationale, notamment de l'industrie pétrolière, ainsi que des constants appels à l'insurrection militaire De même, en évoquant les causes de la violence, le communiqué reproduit de manière irresponsable et floue la tactique de l'opposition qui consiste à criminaliser l'exercice du droit à manifester, et rapporte des faits de violence déplorables, qui ont été manipulés par l'opposition dans le sens de ses intérêts ; tandis qu'elle omet de mentionner de nombreuses violences menées par des secteurs adverses au gouvernement, dont l'assassinat d'un grand nombre de leaders paysans ou les récents
attentats contre deux hauts représentants du gouvernement
démocratique.

De plus, on ne peut qualifier que de téméraire l'appel que la CIDH lance aux pays de l'OEA d'utiliser "tous les mécanismes disponibles" pour éviter une aggravation de la situation, sans mentionner explicitement l'art. 17 de la Charte démocratique interaméricaine, qui
est le seul mécanisme adapté aux circonstances d'atteinte
antidémocratique à un régime constitutionnel et démocratique.

S'il est vrai, nous le soulignons, que dans ses déclarations
ultérieures le Président de la CIDH, Juan Mendez, a nuancé ses accusations et invoqué l'art. 17 de la Charte démocratique - qui prévoit de soutenir l'Etat démocratique dans la sauvegarde de la démocratie -, le caractère officiel du communiqué en fait un élément
de doctrine de votre organisme et devient un dangereux précédent, se faisant l'écho d'intérêts antidémocratiques.

C'est pourquoi j'estime nécessaire de presser la CIDH pour qu'elle s'efforce autant que possible de respecter les principes de base d'indépendance et d'impartialité. Dans le cas contraire, sa volonté de contribuer réellement à la cohabitation démocratique et pacifique de
tous les Vénézuéliens et au respect des droits de l'homme dans ce pays serait mise en doute.

Dans cette perspective, je saisis l'occasion pour suggérer la publication immédiate d'une déclaration qui rassemble de manière impartiale les principaux sujets d'inquiétude concernant la stabilité démocratique au Venezuela, y compris les menaces émanant de l'action
violente et antidémocratique de certains secteurs de l'opposition politique ainsi que le solde de violence et d'intolérance qui en découlent.

Je vous réitère le respect que m'inspire le rôle inestimable que joue la CIDH au sein du Système interaméricain des droits de l'homme, dans
la protection et la défense des droits de l'homme et de la démocratie dans les pays d'Amérique latine, et j'insiste sur la nécessité de mettre en place des mécanismes additionnels pour garantir l'efficacité
et l'impartialité de votre précieuse contribution. Je vous saurais gré de me tenir personnellement informé(e) des réponses qui seront données aux questions soulevées dans cette lettre.

Dans l'attente de votre réponse, je vous prie d'agréer, Messieurs les Commissaires, l'expression de toute ma considération.

Signature


(Paru dans COURRIEL D'INFORMATION ATTAC (n°391)
Vendredi 27/12/02 - S'abonner ou se désabonner http://attac.org/indexfr - Traduction. Eva Ibanez-Lago. coorditrad@attac.org traducteurs bénévoles)