Culture et Forum Social Européen by anonyme (posted by protesta) Saturday December 28, 2002 at 01:02 PM |
Ce qui caractérise ce mouvement et ce qui le condamné c'est une abscence de pensée sur l'art et plus sur la place de la culture dans les processus de transformation de la société. Quelques question pour un débat quel esthétique pour un monde meuilleur ?
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La culture n'est pas une marchandise. Mais peut-on dire qu'elle est l'expression d'un groupe humain face au monde auquel il est confronté ? Ou que toute culture comporte une dimension symbolique (valeurs et croyances) ; une dimension sociale (organisation et coutumes) et une dimension technique (savoir-faire).
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Qui admettra (avec nous) que la culture (dont nous parlons) est un art de vivre et l'art l'expression esthétique de celui-ci.
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Cependant la culture peut produire des marchandises. Dans un monde marchand (mondialisation) les marchandises culturelles suivent les mêmes cours que les autres. En investissant les moyens techniques, l'art devient une matière première industrielle, susceptible de reproduction en série. Quel est donc le statut de l'artiste dans ce contexte ? Quelle fonction est la sienne dans l'univers des représentations symboliques et sociales ? Comment préserver, face à la technicité intimidante d'une expression artistique achevée (et transformée en marchandise), la créativité et la spontanéité nécessaires à l'émergence de formes nouvelles, leur pratique collective, le plaisir de créer pour soi, pour les autres et avec les autres ? Comment préserver une pratique artistique dans un monde où la pratique culturelle se résume souvent à la consommation de produits marchands ?
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Culture et consommation Si l'on considère que le néolibéralisme tend à opposer les hyperconsommateurs (ceux au profit desquels fonctionne le système) aux hypoconsommateurs (les exclus), peut-on dire que la consommation culturelle échappe à ce clivage quantitatif ? L'hypoconsommateur ne doit-il pas consommer suffisamment de culture de la soumission à la marchandise pour désirer être intégré dans la société des hyperconsommateurs ? N'est-ce pas à ce schéma que correspond la production massive de culture gratuite (télévisuelle, publicitaire) ? . En ne désirant que ce qui s'achète, le consommateur culturel se prive des espaces et du temps de sa propre créativité
Quelle est, dans ce schéma, la fonction de l'école, qu'on pourrait appeler culture obligatoire là où cela est vrai (ou encore vrai) ? L'école n'est-elle pas trop souvent l'apprentissage de la docilité, de la subordination hiérarchique, de la résignation ?
Nos conceptions de la culture, dans ces conditions, si elles tendent à développer la personnalité et l'autonomie créative des individus et des groupes, vont évidemment à l'encontre de la consommation culturelle de masse, même si elles ne peuvent ignorer, et même doivent savoir utiliser, pour les détourner, les productions culturelles de masse dans lesquelles baignent quotidiennement ceux dont nos sommes en charge.
Ce que nous appelons formation ne peut évidemment avoir pour fonction de neutraliser le désir et l'imagination des personnalités que nous contribuons à former, bien au contraire. Nous pouvons au contraire contribuer à l'émergence d'autres désirs que ceux d'être de simples consommateurs. Le champ culturel devient alors le terrain d'investissements personnels et collectifs très formateurs, parfois essentiels dans la construction d'une personnalité. La culture de la soumission, la recherche de la paix sociale ne sont donc pas notre problème, même si cela est souvent le problème de nos commanditaires.
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La production artistique devenue marchandise est-elle assimilable à de la publicité ? La culture des best-sellers, les stéréotypes médiatiques entrent bien entendu dans le champ de nos activités culturelles, mais pour y être soumis à l'esprit critique, au débat (pour lesquels ils ne sont pas faits et auxquels ils résistent rarement) Ce que nous appelons culture peut contribuer à inventer des désirs nouveaux sur les décombres de désirs anciens.
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Nous rencontrons souvent de nouvelles formes de vie sociales et politiques qui se cherchent : associations culturelles et artistiques, conseils de quartier, mouvements de défense des droits, organisations de femmes , de chômeurs , de sans-toit , de sans-terre, etc. Une mosaïque de petites organisations, une foule d'initiatives issues des "quartiers", mais aussi des O.N.G. ou du caritatif religieux, remplissent des espaces laissés vacants par les organisations de masse, par l'État, en perte d'identité. Nous rencontrons souvent le refus de la pauvreté, de la dictature du marché, du fatalisme de la ségrégation sociale, de la perpétuation d'une misère incompréhensible. Des réseaux se créent, qui affirment le caractère multiculturel et multiethnique de la société des citoyens. C'est dans ce mouvement de société que s'inscrit la démarche des Gamins de l'art rue (GDLAR) et d'un réseau comme FANFARE.
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Nous situant dans un courant ancien baptisé « éducation populaire », nous essayons d'y agir en tenant compte des données nouvelles, des évolutions sociales extrêmement importantes si l'on remonte à l'apparition de ce concept et des organisations qui s'en réclament. Le citoyen d'aujourd'hui n'est plus le même que celui d'hier. Des actions de nature culturelle peuvent permettre au citoyen d'aujourd'hui de transformer l'expérience qu'il a de sa situation en expression, puis en savoir. L'individu et le groupe peuvent trouver dans l'expression culturelle un moyen d'action efficace, formateur et gratifiant d'agir sur l'environnement socio-économique. Il modifie ainsi les données d'un rapport de force qui lui est trop souvent défavorable.
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Nous proposons qu'une association faisant appel à des fonds publics ne puisse être considérée comme non lucrative et se distinguer d'une entreprise commerciale que si : sa principale activité ne réside pas dans la simple mise à disposition d'un lieu de spectacle à des artistes et/ou l'achat ou la vente de spectacles, elle ouvre des espace d'expérimentation pouvant déboucher sur des créations culturelles, mais sans en faire un préalable (nous ne nous situons pas dans le champ de la productivité) elle ouvre des espaces de pratique et de création artistique (sans distinction hiérarchique entre amateurs et professionnels), momentanément dégagés des contingences économiques et politiques. elle accueille principalement des projets artistiques dépourvus de moyens techniques et financiers. elle propose essentiellement, dans le cadre d'un projet global artistique et culturel identifié, des créations artistiques qui ne sont pas diffusées habituellement dans les circuits commerciaux, de par leur caractère innovant ou expérimental ou de leur très faible notoriété ; son activité d'aide ou d'accompagnement des émergence est Indispensable. elle développe et organise des activités d'éducation populaire ou d'action culturelle dans le cadre d'un projet culturel et artistique identifié, où la mission d'éducation est clairement signalée avec un travail en particulier en direction de populations spécifiques, telles que scolaires, rurales, ou des quartiers défavorisés ; elle fonctionne grâce au soutien de bénévoles qui ont une participation active dans le fonctionnement de l'association si les fonds publics qui lui sont alloués soient utilisés très majoritairement pour l'expérimentation et la création ou le suivi de ces expérimentations, ou la diffusion de ces créations ainsi que l'accompagnement d'émergences. si le réinvestissement des moyens financiers, éventuellement issus des actions, est systématique .L'enrichissement économique personnel doit être impossible : les salaires et revenus divers sont définis par un bureau indépendant auquel les bénéficiaires de ses salaires et revenus ne participent qu'a titre consultatif .
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Les ateliers résidence ne sont ni un travail social ni une création artistique . Ils sont un travail artistique et une création sociale qui donne lieu à une oeuvre collective et/ou qui ouvre des processus de création artistique et de transformation sociale.
L'atelier -résidence est un espace de recherche et d'expérimentation. On peut définir plusieurs formes d'atelier dans une même résidence, à partir des populations qui y participent. L'atelier de sensibilisation qui s'adresse à toute personne, quelle que soit son niveau de compétence . I L'atelier de création qui s'adresse à des populations qui pratiquent couramment une forme esthétique, aux émergences artistiques d'un espace social donné. L'atelier implique une pratique régulière.
Les « workshops », « master classes » n'en sont que des traductions
L'œuvre collective, telle que nous la pratiquons, est une création qui intègre un collectif par un acte esthétique, quel que soit le niveau de compétence des individus.
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La culture doit être centrale et permettre de restituer au citoyen ce qui lui a été retiré. Des projets de refondation de l'éducation populaire ne sont-ils pas indispensables cette restitution ?
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Des échanges internationaux entre les émergences sont indispensables. Ils permettront de rompre avec la solitude et la marginalisation, qui sont le lot des initiatives sociales et culturelles, isolées par définition.