Venezuela: réaction à un article de La Libre B. sur les médias communautaires by RISBAL Thursday December 26, 2002 at 11:26 AM |
risbal@collectifs.net Bruxelles, Belgique |
Réaction à l'article d'Olivier Mouton "Les médias pro et anti-Chavez: un mur de Berlin à Caracas" de LA LIBRE BELGIQUE ", 26.12.02.
Réaction
à l'article d'Olivier Mouton "Les
médias pro et anti-Chavez: un mur de Berlin à Caracas"
de LA LIBRE BELGIQUE ", 26.12.02. Bonjour Monsieur
Mouton, Je vous écris
suite à votre article «Les médias pro et anti Chavez:
un mur de Berlin à Caracas», pour vous apporter quelques
précisions quant aux télévisions communautaires.
J'ai passé
5 mois dans l'une d'elle à Maracay. Teletambores
(Maracay) est née au sein de l'école populaire de cinéma
qui existe depuis plus de 8 ans, Catia TVE (Caracas) est née au
sein d'un ciné club qui diffuse et produit des reportages depuis
1989, TV Rubio (dans un village des Andes) existe comme télévision
culturelle et communautaire depuis 1994, et la quatrième «télévision»
communautaire , Canal Z, produit des reportages à Maracaibo, mais
ne peut les diffuser par voie hertziennes, car toutes les fréquences
de la région appartiennent aux médias privés. La Constitution
bolivarienne du Venezuela, a permis un espace pour ce type de média.
Mais rien n'existait pour réguler ces télévisions
et radios communautaires. Un règlement a donc été
mis en place et négocié entre les acteurs des médias
communautaires (qui jusque-là transmettaient de façon pirate)
et la CONATEL (Commission nationale des télécommunications).
Cela a été fait dans un souci de respecter la démocratie
participative, et après plusieurs mois de négociations (pas
toujours très faciles) un règlement dont 80% a été
proposé par les médias communautaires a été
accepté par le gouvernement, le 3 novembre 2001. Vous pouvez
consulter ce règlement sur le site : Lorsque vous
dites que c'est l'Etat qui subventionne les TV communautaires, vous avez
raison, mais là n'est pas la principale ressource (de plus, les
demandes de subventions se font comme en Belgique. Vous savez bien que
certaines télévisions et certains journaux reçoivent
d'énormes subventions - européennes, de l'Etat, ou locales
- dans notre pays et ce n'est pas pour cela que se sont des rouages efficaces
au service du projet politique belge!). En effet,
ce type de projet favorise l'autogestion. C'est pour cela qu'il est autorisé
5 minutes de publicités à destination des petites ou micros
entreprises qui travaillent dans la zone de diffusion. Beaucoup de personnes
s'impliquant dans ce type de projet mettent aussi la main à la
poche. Par exemples, les cassettes servant aux reportages sont achetées
par les équipes de production indépendantes (donc les habitants
des quartiers) ainsi que pour certaines leur caméras. Comment font-elles
? En trouvant des parrainages, en organisant des tombolas, en organisant
des repas de soutiens, en vendant des tartes, etc.bref en s'organisant. Pour ce qui
est des subventions de l'Etat, elles ne sont vraiment pas énormes,
de plus pour les avoirs cela fonctionne comme en Belgique (mais c'est
«un peu» plus lent). Il faut introduire un dossier auprès
du ministère de la culture, qui l'accepte ou ne l'accepte pas.
Si le dossier a été accepté, il faut encore attendre
au moins 8 mois avant de recevoir la première moitié de
la subvention (qui soit dit en passant n'est vraiment pas énorme,
comparé, par exemple aux subvention que reçoivent certaines
TV commerciales en Belgique ou aux moyens dont disposent les médias
privés au Venezuela. Je ne pense pas que la subvention de Teletambores
reçue pour une année pourrait couvrir les frais de production
d'un seul JT d'une TV commerciale vénézuélienne !). Pour participer
à ce type de média, je peux vous affirmer que ces télévisions
sont bien indépendantes et que tout le monde a le droit de s'y
exprimer (qu'il soit pour ou contre la politique gouvernementale, ce qui
n'est pas le cas dans d'autres types de médias locaux !). De plus,
tout types de programmes ont droit de citer, il y a aussi bien des débats,
que des reportages culturels, des reportages sur la santé, de l'humour,
etc. Si En espérant
que cet éclaircissement vous aura permis d'en savoir un peu plus
sur les médias communautaires au Venezuela, je suis à votre
disposition si vous avez des questions, Merci de
m'avoir lu, Autres lettres
à la presse: Sur les médias
communautaires vénézuéliens: sur les médias
commerciaux vénézuéliens:
Tout d'abord, les télévisions communautaires n'ont pas été
mises en place par le président Chavez, mais sont bien le fruit
du travail de groupes d'habitants. Pour le moment il existe au Venezuela
4 télévisions communautaires, qui proviennent de projets
existant avant l'arrivée de Mr Chavez à la présidence
de la république.
http://www.conatel.gov.ve/ns/index.htm
ces médias existent, c'est bien grâce à la volonté
de citoyens qui ont compris qu'ils pouvaient donner leur point de vue
en participant directement à la production et à la diffusion
de l'information (qu'elle soit télévisée, radiophonique,
ou écrite).
Bonnes fêtes de fin d'année,
Pierre-Alain Vandewalle
http://www.collectifs.net/risbal/agir/lettre.htm
http://www.collectifs.net/risbal/ven/medioscom.htm
http://www.collectifs.net/risbal/ven/medioscoml.htm
© COPYLEFT RISBAL
2002.