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Procès «Bush = Hitler» à Amsterdam: des réactions encourageantes pour Annemie Mels

Mardi prochain, le 10 décembre, la militante du PTB Annemie Mels doit comparaître devant le juge à Amsterdam. Motif de l'accusation: insulte à l'égard d'un chef d'Etat ami. Annemie avait osé distribuer des tracts sur lesquels figurait un dessin comparant Bush à Hitler. Entre-temps, Annemie reçoit beaucoup de soutien. En voici quelques échantillons.

Témoignage de Annemie Mels
04-12-2002
Chouette, de lire tous ces e-mails. Plus de 60 personnes m'ont adressé un mail pour me confirmer leur soutien. Quarante d'entre elles m'ont également envoyé copie de leur lettre de protestation au ministre hollandais de la Justice, Donner, qui leur a fait savoir qu'il l'avait transmise à son tour au ministre des Affaires publiques. Et celui-ci leur a répondu enfin que l'affaire était dans les mains du fonctionnaire de la justice d'Amsterdam. On dirait que tout ce monde veut à tout prix s'en laver les mains

Quelqu'un a traduit spontanément l'appel en anglais (vous pouvez le voir sur http://www.solidaire.org). Les réactions viennent de partout: Pays-Bas, Grande-Bretagne, Canada, Australie En Belgique, le soutien ne cesse non plus de croître. Ainsi, Jef De Loof a signé l'appel au nom de Médecins pour la Paix - Belgique. De même que la Ligue belge des Droits de l'Homme.

Les témoignages viennent de tous les coins du pays: Bart (14 ans), vient de Mol, Guy se présente comme un militant pour la paix et les droits de l'homme, Maisoon est une maman palestinienne qui vit en Angleterre, Hans travaille au ministère flamand de l'Enseignement, Sylvain est prof Adrien écrit: «Il y a de l'argent pour des armes, mais pas pour les gens. Est-ce logique?» Chris, d'Angleterre: «Félicitations parce que tu attires l'attention du monde sur le fait que les Etats-Unis sont tombés aux mains des fascistes.»

Nombre de gens m'envoient des trucs utiles pour ma défense. Roy est originaire des Etats-Unis et habite aux Pays-Bas. Dans l'hebdo De Groene Amsterdammer, il a découvert un article de Gore Vidal, l'éminence grise des critiques qui s'en prennent à la politique de Bush: «Vérifiez, m'a-t-il écrit, Gore Vidal aussi compare Bush à Hitler!»

«Bienvenue à la Gestapo américaine», m'a écrit W.V. Ratsma, en me transmettant également toute une série de liens internet renvoyant à des articles sur les mesures fascisantes de la politique intérieure de Bush. Cet aspect de la politique américaine inquiète mon correspondant au plus haut point. Après le 11 septembre, 1.400 Arabes ont été arrêtés. Des centaines d'entre eux ont croupi des mois en cellule sans le moindre motif d'accusation. En octobre, Bush a fait adopter le «Patriot Act» par le Parlement, une loi qui restreint considérablement les droits démocratiques. La semaine dernière, un département de la Sécurité intérieure a vu le jour. Il s'agit en quelque sorte d'un super-ministère de la sécurité qui emploiera 170.000 personnes et au sein duquel aucune représentation syndicale ne sera tolérée. Les agents de ce ministère disposeront de compétences très vastes. Ils n'auront plus besoin d'autorisation judiciaire pour écouter vos appels téléphoniques, contrôler votre compte en banque, éplucher vos activités sur internet, bref, espionner qui bon leur semble. Ils peuvent vous incarcérer pendant trente jours sans motif ou sans permission de donner le moindre coup de fil. La comparaison avec la «loi sur les pleins pouvoirs» de Hitler (1933) est évidente. Après l'incendie du Reichstag, Hitler avait supprimé toute une série de droits démocratiques. Bush a fait de même après les attentats du 11 septembre.