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Ambassade Universelle : violence policière
by Christophe Monday December 02, 2002 at 05:02 PM

Compte-rendu des faits concernant la descente de police à l'Ambassade Universelle, le samedi 30 novembre 2002.(transmis par Gérald)

Compte-rendu des faits concernant la descente de police à l'Ambassade Universelle, le samedi 30 novembre 2002.

Le 30 novembre, à 7 heures du matin, la police a opéré une descente avec deux fourgons et une voiture au 66 de l'av. Franklin Roosevelt, à l'Ambassade Universelle. Ils ont sonné à la porte d'entrée, mais avant que quelqu'un ait le temps de s'habiller et leur ouvrir, ils ont défoncé la porte du garage et sont entrés. A ce moment les deux personnes qui dormaient dans une chambre située à l'entresol ont entendu du bruit (les policiers etaient entrain de fouiller les autres pièces). Ils ont demandé qui était là. Un des policiers a répondu "C'est Ahmed.". Quand ils ont dit qu'ils ne connaissaient pas d'Ahmed (ils croyaient qu'il s'agissait de voleurs), la police a alors frappé violemment à la porte de leur chambre, avant de la défoncer. Ils ont immédiatement menotté les mains dans le dos des deux habitants. Lorsque ceux-ci ont demandé à voir un mandat, un agent leur a présenté un papier, qu'il a directement repris, empêchant la lecture de celui-ci.

La police les a laissé là sous la garde d'un agent, et sont montés au rez-de-chaussée. Les policiers étaient entre sept et dix, dont au moins quatre habillés en civil et trois en uniforme. Ils ont frappé violemment à la porte de la chambre où se trouvait Monsieur Abdelwahab Hakem et un ami à lui qui venait d'Allemagne. Monsieur Hakem a ouvert la porte et s'est trouvé face à un homme braquant à bout portant un revolver vers son visage. L'homme a crié "A genoux et les mains sur la tête!". Monsieur Hakem et son ami se sont agenouillés sur place. Ils ont été menottés, les mains dans le dos, et on les a obligés à avancer à genoux dans le hall d'entrée.

Les agents sont alors montés aux étages, frappant violemment à toutes les portes, et défonçant trois d'entre elles.

Au premier vit une famille d'origine équatorienne, un couple et ses trois enfants (2, 5 et 7 ans). Lorsque la mère a ouvert, elle s'est fait également braquer un revolver à bout portant vers son visage. La police a examiné leurs papiers et inspecté les trois pièces qui composent leur appartement, réveillant et effrayant les enfants au passage. La police leur a alors ordonné de s'enfermer dans leur chambre.

Une autre famille, d'origine algérienne, un couple et deux enfant (4 et 9 ans) vivant au deuxième étage ont également été braqués à bout portant (le père). Après contrôle des papiers, on leur a également ordonné de s'enfermer chez eux. L'enfant de neuf ans qui a déjà été hospitalisé pour un souffle au cœur, a crié et pleuré en disant "Papa j'ai peur".

Ils ont pénétré de la même manière violente partout, et ont rassemblé en tout quatorze personnes dans le hall d'entrée. Ces personnes ont été menottées les mains dans le dos et la police les a numérotés à l'aide d'un gros marqueur indélébile à l'avant-bras. On les a ensuite obligées à rester à genoux durant trois heures, pendant que la police fouillait la maison. Lorsque les habitants ont voulu savoir la raison de tout ça, on leur a ordonné de se taire. La seule explication fournie après une heure, fut qu'ils cherchaient un certain "Aïssa" d'abord, qu'ils cherchaient "quelque chose" ensuite. Certaines personnes ont demandé à se rendre aux toilettes, cela leur a été refusé.

Monsieur Hakem, souffrant d'une fièvre due à un abcès buccal et une angine, était vêtu d'un t-shirt. Il a demandé à se couvrir d'un pull, ce qui lui a été refusé.

Remarques

-Les policiers étaient armés de revolvers et de fusils mitrailleurs.

-L'un des policiers, apparemment le plus gradé, habillé en civil portait un chapeau de "cow-boy", une veste en cuir et des bottes.

-14 personnes arrêtées, 11 personnes relâchées au compte goutte dans l'après-midi et la soirée.

Contacts :

Gérald : 0498/85 43 79

Mohamed : 0479/75 90 07