arch/ive/ief (2000 - 2005)

Antwerp 29 november 2002

Afscheid van Mohamed Achrak,
op 26 november in Borgerhout vermoord

Hommage à Mohamed Achrak,
sauvagement abattu le 26 novembre à Borgerhout

Ceremony for the funeral of Mohamed Achrak,
who was shot dead in Borgerhout on 26 November 2002

Des milliers de personnes à l'hommage de Mohamed Achrak. Tout le monde le connaissait lui ou sa famille ou ses voisins : «C'était un bon gars, calme, un professeur, un éducateur qui raisonnait les jeunes»

«Pourquoi la commune n'a-t-elle pas ouvert le Sportpaleis qui peut contenir 7000 personnes ?». L'endroit choisi n'est pas approprié : beaucoup de gens doivent prier dans la pluie et la boue.

Le Sporthall est quand même accessible mais beaucoup trop petit pour la foule restée sous le choc du meurtre de Mohamed. L'atmosphère est au recueillement.

Quelques jeunes d'origine belge avaient tenu aussi à exprimer leur soutien à la famille du défunt.

Le sentiment général est clair : «Les médias disent que le meurtre est l'œuvre d'un déséquilibré. La justice ne veut pas dire que c'est un crime raciste alors que c'est bel et bien un crime raciste.»

«Les responsabilités de tout ce qui s'est passé ces derniers jours sont à chercher chez les autorités belges. J'ai moi-même porté plainte pour racisme contre 3 policiers qui m'ont agressé sans raison mais 3 ans après, je n'ai pas toujours pas de réponse» m'explique un étudiant en criminologie de 28 ans.

«Responsables ? Les dirigeants politiques et les médias qui diffusent un discours assimilant l'islam à l'intégrisme et au terrorisme alors que l'islam est une religion comme les autres» me dit un électromécanicien de 31 ans.

Après la prière, le cercueil est emmené par la foule. Le silence est impressionnant. Un groupe de jeunes reprend : «Liberté pour Abou Jahjah».  «Ils ont arrêté Jahjah mais ce n'est pas un criminel. Les autorités ont fait ça car ils avaient peur que Jahjah sorte au grand jour des dossiers sur la police d'Anvers.»

Emotion et respect total lors du transport du cercueil

La foule accompagne le corps de la victime jusqu'à la route qui l'emmènera vers Zaventem où il sera rapatrié au Maroc.

«Il y a des gens comme vous qui ne divisent pas les gens entre eux» affirme un jeune, voyant mon «Solidaire». Tout le contraire des hommes politiques qui, par un changement d'horaire, s'était mis aux premières loges. Et qui pour beaucoup étaient venus récupérer un drame dans lesquels ils avaient une part de responsabilités.