17/11 : Un groupe de la base radicalise la manif by Pol De Vos Monday November 18, 2002 at 12:09 AM |
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Manfestation contre la guerre en Irak - Bruxelles 17/11/2002 Un groupe de la base radicalise la manif Dix mille personnes ont manifesté ce dimanche à Bruxelles contre la guerre en Irak. Peu après le départ, un groupe de centaines de manifestants combatifs, surtout d'origine immigrée, a pris la tête du cortège.
«Bush, Sharon, assassins!» «Sharon, t'es foutu, l'intifada continue!» Les manifestants combatifs ayant pris la tête de la manif ont laissé derrière eux des gens comme Elio di Rupo (PS), qui a très rapidement disparu du cortège. Entre-temps, cet individu avait cependant réussi à attirer à lui les caméras.
Han Soete, un des initiateurs de la coordination Stop USA constate: «Indymedia interviewe beaucoup de manifestants. Leurs réponses sont quasi chaque fois radicalement opposées à la plate-forme d'aujourd'hui. Ils viennent manifester contre Bush et la guerre d'agression américaine. Ils démasquent la manipulation des USA au sein de l'Onu.»
De nombreux manifestants voient les inspections en désarmement uniquement comme une préparation à la guerre. «Non aux inspections de l'Onu», affirmait ainsi la banderole du comité anti-guerre de l'ULB. «Hier le Vietnam, aujourd'hui l'Irak, et demain nos enfants!» lisait-on sur un panneau faisant le lien entre les guerres d'agression successives des USA.
La CSC-Bruxelles manifestait sur les mots d'ordre de «Stop embargo, Stop USA» et «Libérez la Palestine». La CSC Liège proclamait «Pas de sang pour le pétrole». Des délégués, surtout progressistes, de la FGTB étaient également présents. Les deux syndicats avaient mobilisé en tout 1.500 personnes.
La manifestation a montré que la coordination STOP USA, qui avait mobilisé 5.000 personnes la semaine dernière, reflète mieux les points de vue des manifestants pacifistes. Derrière la plate-forme fortement affaiblie du 17 novembre, même les différents partis du gouvernement pouvaient se rassembler, dans le but de récupérer le mouvement.
Par exemple le Parti Socialiste: «Si le régime anti-démocratique de Saddam Huissein est fort condamnable, a écrit le PS dans son appel à manifester, dans l'état actuel des choses, une nouvelle intervention militaire dans ce pays est injustifiable. Elle risque de déstabiliser la région entière, surtout à un moment où les positions se radicalisent au Proche-Orient.» L'Irak souffre depuis dix ans de la guerre et d'un embargo, la Palestine connaît une occupation vieille de cinquante ans. N'est-ce pas suffisant pour provoquer un soulèvement anti-impérialiste radical contre l'Occident? Di Rupo veut voir partir Saddam mais désire maintenir la région sous contrôle occidental. C'est pourquoi, il ne veut certainement pas de guerre «dans la situation actuelle», car cela pousserait une frange de plus en plus large des peuples arabes à se révolter contre l'Occident et contre les intérêts européens dans la région.
L'hypocrisie va plus loin. Alors que quatre partis de la majorité gouvernementale manifestent contre la guerre, le gouvernement donne aux Etats-Unis l'autorisation d'utiliser le port d'Anvers pour des transports militaires. Cela, les gens ne l'acceptent plus. «Faisons la guerre à l'hypocrisie des socialistes et de verts», proclamait l'une des banderoles de la manif. Un délégué syndical de Flandre Occidentale était en grande discussion avec un représentant du SP.a: «Comment manifester avec nous et permettre en même temps d'utiliser le port d'Anvers? Anne-Marie Lizin (PS) a encaissé un tel reproche.
Avec les deux manifestations des 10 et 17 novembre, le mouvement pour la paix a fait un grand pas en avant. Une bonne base pour continuer, dans les prochains mois, à mobiliser pour la manifestation du 19 janvier, à l'occasion du 11ème anniversaire de la première guerre impérialiste contre l'Irak.