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Les jeunes du PTB occupent l'Hôtel de Ville d'Anvers
by Thomas Blommaert [posted by kitty] Saturday November 16, 2002 at 11:48 PM

Les jeunes du PTB occupent tout un temps l'Hôtel de Ville d'Anvers: «Nous exigeons la présence au port d'inspecteurs en armements!» «Pas de troupes américaines au port». C'est ce qu'indiquait la banderole déployée par une délégation des jeunes du PTB et accrochée à l'Hôtel de Ville d'Anvers.

(16 novembre 2002)
«Guerre à la guerre, les troupes hors des docks!», «Inspections d'armes au port : tout de suite!» Samedi après-midi, quelques dizaines de jeunes ont manifesté bruyamment contre la présence possible au port d'Anvers d'armes et de militaires américains. « Nous avons quatre exigences à faire valoir », explique Peter Mertens, l'un des organisateurs de cette action ciblée, « l'envoi d'inspecteurs en armements au port d'Anvers, l'éloignement immédiat de la totalité des troupes et du matériel américains, investir dans la sécurité des conditions de travail des dockers et non dans celle des fauteurs de guerre et, enfin, le retrait de la Belgique de l'Otan. »

On ne peut pas dire que la clarté existe vraiment à 100%, pour l'instant, sur ce qui se passe exactement au port d'Anvers. « Mais plusieurs dockers nous ont dit qu'il se passait effectivement quelque chose », ajoute encore Peter Mertens. « D'ailleurs, nous avons contacté six membres des autorités et on nous a raconté six versions différentes de l'affaire. Ca nous inquiète. C'est pourquoi nous voulons organiser un débat de société sur la présence d'armes américaines dans notre port. »


Occupation de l'Hôtel de Ville

Pour utiliser un euphémisme, ce « débat de société » a reçu un fameux coup de pouce, avec l'occupation d'un bureau de l'Hôtel de Ville d'Anvers. Le trio du mouvement de jeunes du PTB, auteur de ce petit exploit, a déroulé une banderole sur laquelle on pouvait lire «Pas de troupes américaines au port ». Pendant quasiment deux heures, tous les passants de la place du Grote-Markt ont clairement vu qu'il se passait « quelque chose ». Discussion et débat assurés! Jusqu'au moment où un impressionnant déballage policier a mis fin à l'occupation. « Et ils ont besoin de toute cette démonstration de force pour sortir trois jeunes gars ? » faisait remarquer narquoisement un vieux monsieur, qui avait apprécié l'action.

Des réactions positives

Etalage de force ou pas, le bilan de l'action a été positif. Tout comme les réactions des passants qui se trouvaient là par hasard. «C'est nécessaire, de telles actions », estime Jan van Droogenbroeck (22 ans), de Louvain. « De cette façon, les militants démasquent les ministres des partis de la coalition gouvernementale. Car ceux-ci ont bel et bien signé une plate-forme de manif (celle du 17.11 prochain, à Bruxelles, ndlr) contre la guerre en Irak et dans laquelle il est dit qu'ils n'accorderont aucun soutien logistique. Or, il s'avère quand même qu'ils trompent la population.» «Super, l'action ! », déclare Nadine (42 ans), d'Anvers. « C'est surtout l'accrochage de cette banderole, que je trouve réussi. Ca amène l'affaire sous le nez de l'opinion publique. Le démarrage n'est peut-être pas très spectaculaire, mais enfin, la guerre n'a pas encore commencé, hein? La guerre du Vietnam durait déjà depuis cinq ans quand les protestations ont commencé. (elle rit) On peut aussi voir les choses sous cet angle, bien sûr. » « En tant qu'Américain, ça donne une mauvaise impression. Pas l'action en soi, naturellement, car je ne peux qu'y applaudir», grince Adam Trelatisky (17 ans), un Américain qui étudie aux Pays-Bas. « Mais bien le fait que mon pays utilise d'autres nations pour préparer sa sale guerre.»

« Je suis un personnage public, je ne vais donc pas me laisser aller à des déclarations politiques», explique le réalisateur TV Paul Jambers pour conclure. «Mais restons-en au fait qu'ici, toute ma sympathie vous est acquise. D'ailleurs, je suis abonné à Solidaire et je suis un ami de Kris Merckx. »