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Guerre et plaies.
by Gaby NASR . Friday November 15, 2002 at 06:09 PM

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Plus ça se corse et plus tu te dis qu'on a vraiment du pot de vivre au Proche-Orient. Espère un peu : une brochette de pays gorgés de brut et dirigés par des brutes, un ennemi commun piloté par un paquet de lessive qui lave encore plus rouge, des populations hystériques qui ne carburent qu'aux appels au meurtre. Et cerise sur ce gâteau gâté : un président américain agité de la coiffe, qui a juré de se payer son premier dictateur, celui-là même que son père a été infoutu de ratiboiser il y a une dizaine d'années.
En Irak, le cinéma est bien parti : inaugurant un nouveau concept de sciences politiques, Saddam invente la présidentielle à 100 pour cent. Normal, il n'allait pas singer les 99,9 de ses compères du voisinage. Des résultats trop suspects, à son goût… Mais ça reste quand même autre chose que les 2,5 pour cent de notre dernier neuneu du Metn.
Puis il a fallu vider les geôles de Bagdad. Du balai ! Prisonniers politiques et de droit commun, même vidange. Cette fois, la moto n'est pas offerte, comme pour le mollah Omar et ses sbires en Afghanistan, mais une Kalach et des munitions suffiront pour la réinsertion sociale des taulards.
Reste la stratégie : le Parlement a fait son numéro d'héroïsme et le Führer irakien s'est assis dessus en ricanant. Refrain connu. Au paradis de la moustache, George Dobbelyou n'a qu'a bien se tenir. Prépare-t-il l'après-Saddam ? Saddam, lui, mijote déjà l'après-Bush.
Travelling arrière sur un autre cinéma, mais cette fois du genre superproduction. Pendant que l'armada US fait des ronds dans l'eau au large d'Arabie, ses satellites, ses avions, ses radars et ses sonars scrutent et reniflent tout ce qui bouge en Mésopotamie. Les Américains, tu connais. À l'heure qu'il est, ils ont dû compter un à un les poissons du Tigre et de l'Euphrate, et sauvegarder sur disque dur toutes les marques de havanes tétés par Tarek Aziz.
À Washington, le fiston Bush attend son heure, tapi dans le bureau ovale de la Maison-Blanche. Celui-là même où, en des temps plus heureux, Bill Clinton titillait sa stagiaire. Machinalement, il ressasse ce dicton romain démodé : « Si tu veux la paix, prépare la guerre ».
Manque de bol, l'auteur n'a rien prévu pour celui qui veut « d'abord » la guerre.