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Tribunal populaire pour la Sabena: une première.

by red kitten Saturday, Nov. 09, 2002 at 8:21 PM

En Belgique on commence a avoir l'habitude: dès que quelque chose a solidement foiré, on utilise la solution miracle pour calmer la population: la sainte 'Commission d'Enquête Parlementaire'. C'est le cas après la faillite retetissante de la Sabena: une faillite manifestement frauduleuse. Alors comme c'est d''usage dans le parlement: on y parle et on y ment. Les milliers de travailleur/s de la sabena avaient droit à mieux que cet enterrements de première classe d'où tout le monde sortirait blanchi et libre: ils ont donc organisé un tribunal populaire, où eux vont enfin pouvoir s'exprimer et condamner les responsables.

* Flash back *

Il y a un an, la faillite de la Sabena était annoncée. Il faut dire qu'il s'agissait d'une faillite annoncée: les travailleurs de la Sabena tirait la sonette d'alarme depuis un bon moment: ils étaient aux première loges pour voir le désastre: la compagnie avait été littérallement vampirisée par un des principaux actionnaire: SwissAir. L'actionnaire principal était totallement aveugle et n'avait rien vu: il s'agissait de l'état Belge. Mais les travailleurs, à la Sabena comme ailleurs, ne doivent pas s'occuper des affaires des 'grands', ils doivent juste travailler et se taire.

* Tribunal populaire *

Ce samedi 9 novembre s'est déroulé à Zaventem un évennement pour le moins inhabituel: un tribunal populaire. Puisque les travailleurs ne sont pas contents de la manière dont la commission parlementaire a pris l'affaire en main, ils se sont dit que finallement, ils feraient mieux de le faire eux-mêmes. C'est aussi simple que ça.

* Trois cent milliards *

A l'origine de ce tribunal, une plainte: celle introduite par Maria Vindevoghel et Patrick Wilputte [ et aujourd'hui co-signée par plus de 700 personnes! ]: quelques jour seulement avant la faillite ils déposaient une plainte en justice, accusant la direction de la sabena de faillitte frauduleuse, et réclamant 30.000.000.000 de francs belges [ 750.000.000 d'euros ]. Cette somme, qui parait énorme, ne correspond en fait qu'à ce que les travailleurs ont accepter de perdre pendant des années, plans de restrictions après plans de restrictions, contre une promesse de sauver la compagnie. Plus de Sabena? Rendez nous l'argent, nous vous rendrons vos promesses [ qui ne valent pas grand chose, c'est sûr! ].

* Passons à la vitesse supérieure *

Malheureusement, la justice étant ce qu'elle est, cette procédure prendra des années. Pas question de se croiser les bras et de se démobiliser en attendant. L'équipe qui s'est formée autout de la plainte de 30 milliard veut aller de l'avant. Ils organisent donc un tribunal pour juger les responsables de la plus importante faillite qu'ai connu la Belgique. Malheureusement ce tribunal n'est que symbolique, mais il permet une chose qu'un tribunal normal ne permet pas: les travailleurs peuvent s'y exprimer, y être écouté et y juger ceux qui sont toujours hors d'atteinte de la justice officielle.

* Besoin de parler *

Durant les quelques heures du tribunal des dizaines de travailleurs prennent la parole, sur le podium ou via la lecture de leur témoignages. Ils peuvent enfin dire ce qu'ils ont sur le coeur, leur colère, leur peines. Deux jeunes doceturs ont fait une étude sur les effets de la faillite sur les travailleur: les conditions de travail et l'incertitude prolongée avant et après la faillite ont causé des ravages: 31 % des personnes intérrogées souffrent du stressdes dépression, 34% de dépressions, avec pour conséquence des insomnies, des maux de dos, de la nervosité et autres maladies.

* L'incertitude qui ronge tout *

Le plus dur a sans doute été l''incertitude qui a pesé pendant les mois précédents la faillite, mais l'incertitude c'est aussi prolongée après: le plan social promis n'a jamais été appliqués et les formulaire C4 [ nécessaires pour le chômage ou un nouvel emploi ] n'arrivaient pas ... De nombreux témoiganges font part des problèmes relationel, familiaux que ce stress permanent à provoqué. Ce n'est pas seulement leur emploi que l'on a détruit, mais aussi leur revenu et leur vie privée.
Cette session du tribunal populaire s'est principallement concentré sur les dommages qu'a subit la santé des travailleurs, la prochaine, en mars, se concentrera sur les questions financières.

* Les politiciens s'en prennent littéralement pour leur grade *

Celles et ceux des Sabéniens qui avaient encore des illusions sur les élus des partis gouvernementaux les ont définitevement perdues dans cettes faillites. Quand elle expose les accusations, l'avocate Riet Vandeputte cite abondemment les déclarations des ministres, démontrant ainsi leur écrasante responsabilité. A la fin du tribunal, le public est appelé a voter pour ou contre des sanctions qui ont été proposés par courrier ou via le site internet de la plainte. La proposition de peine qui aura le plus amusé et enthousiasmé la salle était le banissement avec confiscation des biens. Toutes les propositions, nombreuses exigeant tout simplement que les reponsables se retrouvent aux chômages comme l'ont été tout les Sabéniens, sont approuvées dans le rire et la bonne humeur.

* Mettre les politiciens au chômage, c'est possible *

Plus sérieusement, Maria Vindevoghel, figure de proue de la lutte des Sabeniens, déclare que la meilleure façon de mettre les politiciens au chômage c'est que les travailleurs prennent leurs places! Elle annonce ensuite, qu'après avoir longuement réfléchi aux conseils de nombreuses personnes, qu'elle tentera de le faire lors des prochaines élections. "Certains disent qu'ils faut tourner la page et oublier" déclare-t-elle encore "moi je ne veut pas tourner cette page. La Sabena a connu la plus grande faillite du siècle dernier, je veut que le procès soit le plus grand de ce siècle ci."

* Invités absents *

Les personnes jugées ici ont bien été invitées, mais étrangement aucune d'entre elles ne faisait partie des 200 personnes présentes. Ce vendredi encore, un groupe de Sabenien s'étaient rendu à la commission d'enquête parlementaire, lors de l'audition de Guy Verhofstadt. L'accueil avait plutôt été glacial [ fouille serrée, salle trop petite, injonctions agressives, etc ] mais en tout cas, le premier ministre ne pourra pas dire qu'il n'était pas au courant.

* Solidarité *

Parmi les témoiganges, postiers et travailleurs de la STIB sont venus ammener leur solidarité. La Sabena est un exemple "de privatisation réussie": une catastrophe complète pour les travailleurs. La Poste, la STIB, la SNCB et les autres services publics suivront la même voie si les travaileurs ne s'y opposent pas de manière vigoureuse. Les différents secteurs des services publics doivent absolument lier les différentes luttes pour le maintient d''un service public. Max, de la STIB, rend hommage a Maria Vindevoghel, mais aussi à Maike Segers, une délégué combative de la Sabena, licenciée il y a des années. La délégation de la STIB a aussi récolté 7000 francs lors d'une assemblée générale. "Pour vous aider à continuer votre action" annonce un délégué, puis ému, il annonce "on s'est tout de même permis de ponctionner une petite somme pour apporter un bouquet à Maria, elle le mérite bien!"

* Rendez-vous *

Prochaine séance du tribunal annoncée pour le 29 mars 2003
[ Prochaine réunion du comité le 7 décembre, 14h, Ons Huis, rue de la Station, Zaventem ]
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