"Humaniste,
mais ferme" (ou vice-versa). On connaît le leitmotiv du
ministre DUQUESNE pour résumer sa politique d'asile. Comment s'est
traduit le volet "humaniste" de cette équation pour Tabita,
une petite Congolaise de 5 ans qui ne demandait rien à la Belgique,
si ce n'est l'autorisation de poursuivre sa route vers le Canada où
l'attendait sa maman ? On l'ignore toujours. Elle a dû subir deux
mois d'enfermement et une expulsion. Un condensé des "worst
practices" (les pires pratiques) comme l'analysait, mardi, Fabienne
DRUANT, représentante de Défense des Enfants International
lors d'une conférence
de presse au Parlement à ce sujet.
Après le coup de gueule d'Anne-Marie LIZIN au Sénat et ceux
des députés, le 23 octobre, à la commission de l'Intérieur
de la Chambre, ("un traitement vraiment scandaleux",
"un fonctionnement tout à fait aberrant", "une
faute tout à fait inacceptable"...), on a assisté
cet après-midi à une nouvelle rentrée au bercail
de députés résignés.
La séance
plénière de la Chambre avait pourtant débuté
sous les meilleurs auspices. Le Parti socialiste s'était opposé
au Vlaams Blok et à la prise en considération de sa proposition
de loi d'amnistie pour les actes d'incivisme commis en 1940-45. Soucieux
des dérives d'hier, pouvait-on laisser perdurer celles d'aujourd'hui
?
Il faut hélas
croire que oui.
Joindre
le vote à la parole?
Sur ce dossier
des mineurs étrangers non accompagnés, les coups bas ont
pourtant plu ces derniers jours au sein de la droite plurielle: maintien
de l'option "centre fermé pour enfants de l'exil"
(Antoine DUQUESNE), projet d'instaurer une tuteur dépendant de
l'Office des étrangers et au bénéfice des seuls enfants
en centres d'accueil ouverts (Johan VANDE LANOTTE), circulaire aux parquets
(Marc VERWILGHEN) qui va déboucher, au nom de la lutte contre la
criminalité des "jeunes allochtones", sur une systématisation
de la suspicion et de l'acharnement dont Tabita a fait les frais...
En dépit
de la Convention des droits de l'Enfant et de recommandations du Haut-Commissariat
pour les Réfugiés, chaque année, des centaines de
mineurs étrangers disparaissent, sont refoulés, expulsés
ou exploités dans notre pays, faute de procédure spécifique
d'examen de leur demande de séjour (ou de transit).
Cela n'a
pas empêché PS et Verts de reculer une nouvelle fois au moment
de joindre le vote à la parole. Le MR n'a même pas dû
intervenir et le ministre de l'Intérieur n'est pas venu s'expliquer
devant la plénière. Il aurait eu bien tort: il vient encore
d'être conforté dans ses options par 68 député(e)s
"arc-en-ciel", contre 50 et 14 abstentions.
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