Agent 5.1 ‘Con Furore' Komodo / Nocturne Cette chronique est parue précédemment dans le mensuel gratuit "RifRaf"
‘Con Furore', c'est un peu comme la musique d'un film… L'intrigue débute ici sur des notes de contrebasse et se termine sur un délire sonore caché, comme si cette histoire demandait une suite… Entre les deux, cette fiction mélodique peut se concevoir comme beaucoup de récits, avec des moments romantiques, ou des moments plus tristes et ensuite, pourquoi pas, des moments de poursuites ou de bagarres. Cet album aux allures de soundtrack, oscillant entre jazz atmosphérique et musique électronique, tient de ce que l'on peut communément appeler du Trip Hop. Les compositions y sont tantôt chantée par Johanne Lovera, d'une voix cristalline et, quelque part, au timbre enfantin et tantôt, les nappes de cordes, les strings de synthés, les basses, les petits sons de guitares et les beats s'expriment dans leur seule instrumentalité. Dans ce second cas, les structures sont souvent agrémentées d'un petit dialogue de film, trouvé au détour d'un bon vieux Barbarella, ou de films de Louis Defunes. Cédric Guffens, le compositeur de ces morceaux, ne cache d'ailleurs pas son attachement pour les séries cultes des années septante, comme Chapeau Melon et Botte de cuir ou Le Saint, ou pour plein de choses dans le cinéma français, surtout avec des dialogues de Michel Audiard. On peut aussi déceler des influences du cinéma italien, notamment au niveau du travail de Dario Argento. On passe donc du convivial au hargneux, tant dans les influences cinématographiques et donc, les atmosphères, que dans les tempos utilisés. Ainsi, vous passerez du downtempo de ‘Cake Song' ou de ‘Robert', ce dernier vous accueillant d'ailleurs sur de sympathiques ronronnements de chat, aux beats plus rapides et marqués de ‘Bronchio Experience' et plus loin, de ‘Movie Kisser'. Notons au passage que les morceaux plus durs feront penser à l'excellent ‘Fly Fishin', le premier maxi de Monk & Canatella, influence marquante d'Agent 5.1. Pour conclure, voici donc un premier album fort prometteur qui a quelque peu souffert des affres du business musical et qui sort en fait pas mal de temps après sa conception, ce qui peut donner une légère impression de déjà entendu pour les spécialistes du genre. On espère donc que cette opiniâtre formation aura plus de chance pour la suite, c'est vraiment tout le mal qu'on leur souhaite !