Depuis 14 ans, Nathalie Ménigon, Joëlle Aubron, Georges Cipriani et Jean-Marc Rouillan sont incarcérés pour " association de malfaiteurs " et pour les " assassinats " du Général Audran et de Georges Besse, PDG de Renault.
Les membres d' Action Directe ont été condamnés à la réclusion criminelle à perpétuité avec une peine de sûreté de 18 ans. Depuis leur arrestation, l'Etat a utilisé ou mis en place un ensemble de mesures visant à les détruire. Condamnés en vertu de lois d'exception (les " lois antiterroristes de Pasqua ", maintenues par Miterrand, Rocard, Cresson, Bérégovoy et Jospin) alors qu'ils n'avaient pas commis d'attentats aveugles, ils croupissent depuis 1987 dans les geôles de la République.
Conséquence d'années d'isolement, un processus planifié de destruction physique et mentale, les états de Santé de Georges Cipriani et de Nathalie Ménigon sont alarmants. Nous dénonçons cette situation depuis plusieurs années.
En août 2001, Georges Cipriani a été transféré de la centrale d'Ensisheim à l'Hôpital psychiatrique de Sarreguemines dans une " Unité pour Malades Difficiles " qui reçoit les prisonniers dont l'état mental est incompatible avec le maintien en détention. Un premier pas vers une libération (pour raison médicale ?) ou bien une mortelle oubliette qui change de dénomination ? Il n'en reste pas moins détenu…
Dans sa prochaine loi de réforme pénitentiaire, la Gauche plurielle prévoit la construction d'établissements différenciés dont des " Maisons centrales à effectifs réduits ". Le député P.S. Floch, rapporteur du projet et également membre d'Amnesty International, précise : " Il faudra spécialiser les établissements pénitentiaires pour y mettre des gens dangereux pour lesquels les mesures de sécurité sont plus importantes que les mesures de réinsertion ".
En somme des super-QHS où, sans témoins, les techniciens de la Chancellerie et de l'Administration pénitentiaire tenteront tout type d'expérience pour briser les détenu(e)s qui refusent de se plier à l'ordre carcéral, " droits communs " ou " politiques " qui de plus refuseraient de se renier. Ce qui est arrivé et arrive aux prisonniers et prisonnières d'AD sera reproduit et élargi à plus de détenus.
Le gouvernement (PS, PC et Verts) nous informe par médias interposés que les comportements délictueux seront sévèrement réprimés, que la " sécurité des citoyens " et la " cohésion sociale " sont la préoccupation première des élus de gauche.
Pourtant le policier Henri Bois, auteur du meurtre à Toulouse en décembre 98 du jeune Habib, 17 ans, vient d'être (le 6 septembre 2001) condamné à 3 ans de prison avec sursis. C'est cela le laxisme de la magistrature, c'est cela la permissivité de l'appareil judiciaire.
Et si ce verdict est juste, et si nous sommes tous égaux face à la Justice, les 4 d'AD, par exemple, n'auraient dû être condamnés qu'à deux fois 3 ans avec sursis.
L'enjeu de la mobilisation pour la libération des militantes et militants d'AD va bien au-delà de leur histoire particulière. La solidarité à développer sur leur cas n'est pas simplement " en leur faveur ". C'est un pan de notre combat contre l'extension du flicage et de la répression dans des domaines de plus en plus quotidiens de notre vie. C'est un pan de notre combat contre l'exploitation sous toutes ses formes.
Il n'est pas question d'attendre une nouvelle greve de la faim ou pire la disparition d'un militant pour prendre enfin de vraies mesures.
Nous demandons la liberation immediate de Georges Cipriani et son transfert dans un lieu non penitentiaire pour recevoir des soins adaptes.
Nous demandons la liberation immediate de Nathalie Menigon dont l'etat de sante n'est plus compatible avec la detention, afin qu'elle puisse obtenir un suivi medical serieux.
Nous demandons la reduction de peine de surete pour Joelle Aubron et Jean-Marc Rouillan, afin q'ils puissent etre liberes au plus vite