Liberté pour Youri Bandazhevsky by Comité Stop Nogent-sur-Seine Saturday September 28, 2002 at 07:27 PM |
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Il ne fait aucun doute que le verdict (huit ans de prison à régime sévère) est dû aux conclusions de ses études qui mettent en cause la contamination chronique de la nourriture par les radionucléides rejetés par Tchernobyl, dans la dégradation visible de la santé en particulier celle des enfants.
Liberté pour Youri Bandazhevsky
Le 18 juin 2000, le Pr. Youri Bandazhevsky, ex-recteur de
l'Institut de médecine de Gomel (Bélarus), accusé
de corruption, a été condamné par le tribunal
militaire de Gomel à huit ans de prison à
régime sévère. Aucun des faits reprochés
n'a été prouvé : Amnesty International
considère Youri Bandazhevsky comme un prisonnier de conscience
emprisonné pour avoir exercé son droit à
la liberté d'expression et appelle à sa libération
immédiate et inconditionnelle.
La liberté d'expression exercée par Y. Bandazhevsky
concerne ses travaux scientifiques qui mettent en évidence
l'impact nocif sur la santé des habitants vivant dans des
zones contaminées par les radionucléides rejetés
suite à l'explosion du réacteur nucléaire
de la centrale de Tchernobyl. Impact nocif particulièrement
net chez les enfants.
Le gouvernement du Bélarus demande une aide internationale
pour tenter de remédier aux conséquences de Tchernobyl
alors qu'il emprisonne un scientifique qui apporte des précisions
importantes sur les pathologies subies par la population qui rendent
cette aide nécessaire. Ceci est incohérent.
Situation sanitaire dégradée depuis Tchernobyl
La situation sanitaire est mauvaise au Bélarus et cela
est bien visible : depuis 1985 la natalité a chuté
de près de la moitié, elle était en 1985
de 17,5 et est aujourd'hui de 9,1 alors que la mortalité
a augmenté de 9,2 à 13,5. Elle dépasse la
natalité depuis 1993 dans des proportions qui mettent en
péril l'existence même du pays. Plus de 2 millions
d'habitants dont 500 000 enfants vivent dans des zones contaminées
à plus de 1 Ci/km2. Il y a encore des zones contaminées
à plus de 15 Ci/km2 et dont les habitants n'ont pas pu
être évacués.
Les experts internationaux comme ceux de l'UNSCEAR (1) ne veulent
pas admettre les conséquences de Tchernobyl sur la santé.
Ils ont mis plus de cinq ans à accepter, du bout des lèvres,
que l'épidémie de cancers de la thyroïde chez
les enfants était bien due aux iodes radioactifs émis
par Tchernobyl, mais sinon rien d'autre, à part des effets
"psychologiques". La seule aide internationale va-t-elle
être d'envoyer psychiatres et divans au Bélarus ?
Les experts internationaux n'admettent pas l'augmentation
des malformations congénitales pourtant bien documentée
par Lajzuk (2) et dont l'incidence augmente avec le niveau
de contamination du sol. Parmi ces malformations on observe
une montée des malformations cardiaques. D'après
le Pr. Tchitchko (3) en 1999 près de 6000 enfants souffrant
de cardiopathies congénitales attendaient un traitement
chirurgical en Bélarus. Dans la région de Gomel
parmi 1714 enfants souffrant de cardiopathies congénitales
et examinés en 1999, 95 étaient nouveaux nés
et 39 sont morts dans l'année. Dans la région de
Moguilev, parmi 1169 enfants examinés en 1999, 76 nouveaux
nés et 43 sont morts dans l'année.
Il nous faut insister sur le fait que l'incidence la plus
faible des malformations et cardiopathies congénitales
est enregistrée dans la région "propre"
de Vitebsk, comme cela a aussi été le cas
pour l'incidence des cancers de la thyroïde chez les enfants,
or la région de Vitebsk au nord du Bélarus a été
la plus épargnée par les retombées de Tchernobyl.
Qu'il y ait des cofacteurs autres que les radionucléides
c'est probable, mais ces deux séries distinctes d'observations
ne sont pas dues au hasard. N'est-ce pas suffisant pour montrer
l'influence néfaste des radionucléides alors que
le sol contaminé produit de la nourriture contaminée
responsable de l'irradiation chronique interne des habitants ?
Des mutations minisatellites de novo chez les enfants nés
de parents vivant en zones contaminées sont observées,
plus nombreuses quand le niveau de contamination est plus élevé
et sont la marque qu'il y a bien une action au niveau des gènes
dont on ignore quel peut être l'impact sanitaire dans le
futur (6). Ce n'est pas lié aux radiations disent les experts.
Ils n'admettent pas l'augmentation de morbidité chez
les enfants, qu'il s'agisse d'anémies, de troubles
du système cardio-vasculaire, des systèmes musculo-squelettique,
génito-urinaire, d'asthme, de troubles mentaux, de retard
de puberté, de diabète comme l'a indiqué
le Pr. Tchitchko (3).
Qu'est-ce qu'une "preuve" pour les experts ?
Ce qui importe à ces experts c'est d'avoir une relation
entre les effets observés et la dose d'irradiation reçue
et que tout soit compatible avec ce qui était officiellement
reconnu avant Tchernobyl sur les effets des rayonnements ionisants.
S'il n'y a pas cette relation, ils nient l'effet. Si la dose reçue
calculée d'après les modèles officiels est
trop faible ils nient l'effet. Dans ces modèles bio-cinétiques
et dosimétriques le corps humain est décomposé
en divers "compartiments" constitués d'organes
et tissus (poumons, tractus gastro-intestinal, cur, etc.). Pour
chaque radioélément les doses engagées sont
calculées organe par organe ou tissu. Pour calculer la
dose efficace on applique aux doses-organes des coefficients (dont
la somme vaut 1) et on additionne ces doses. Tous ces modèles
ont été initialement établis par les experts
de la Commision Internationale de Protection Radiologique pour
des travailleurs sous rayonnement afin de calculer
les doses engagées suite à l'ingestion ou
l'inhalation ponctuelle d'un becquerel d'un radioélément
donné. Ces modèles sont obligatoirement
réducteurs, basés sur la bio-cinétique de
rétention du radionucléide pour un homme "standard".
Pour chaque radionucléide il y a des tableaux donnant les
doses à l'organe et la dose efficace qui sont désormais
calculées en fonction de l'âge de l'individu exposé.
Tableaux faciles à appliquer : "tel âge, tant
de becquerels, d'où on déduit telle dose".
Ces experts ne se posent plus la question : comment ont été
établis ces modèles, quelle base expérimentale
les a validés alors que le plus souvent ce ne sont que
des modèles mathématiques. Ils ne se posent pas
non plus la question : quelles doses calculer et comment les calculer
dans les conditions spécifiques et multifactorielles post-Tchernobyl
où un cocktail de radionucléides a été
émis dans l'environnement, où la reconstruction
des doses reçues en 1986 et après 1986 (et à
recevoir la vie durant) est quasiment impossible par une contamination
chronique et non pas ponctuelle avec synergie possible
d'autres polluants. Est-ce que ces calculs ont un sens, sont-ils
adaptés à des ingestions et inhalations chroniques
de plusieurs radionucléides par des enfants, chacun agissant
simultanément sur des organes différents dont les
modèles considèrent a priori qu'ils sont
sans interactions entre eux. C'est là un modèle
purement mécaniste et qui ne peut que nier la complexité
du vivant. Ces doses calculées ne devraient servir que
de repères car on ne sait pas faire mieux.
Les experts ne sont pas infaillibles : ils se sont trompés
pour les cancers de la thyroïde. On est surpris de voir
que d'éminents collègues de Youri Bandazhevsky,
interrogés par l'agence Belta après sa condamnation
aient pu jeter la suspicion sur l'importance des travaux de Bandazhevsky
parce que les doses sont trop faibles pour avoir un effet biologique
et que ses travaux ne sont pas cités dans les rapports
de l'UNSCEAR, alors qu'être cité est le "signe
du professionnalisme de leurs auteurs dans le domaine de la radiologie".
C'est la raison pour laquelle nous allons d'abord démontrer
en annexe la faillite des dogmes qui sous-tendent le consensus
international sur les effets des rayonnements. Ces dogmes
proviennent de l'étude des survivants japonais des bombes
atomiques et ne peuvent pas s'appliquer tels quels à
l'irradiation chronique à laquelle sont soumis les habitants
du Bélarus. Ce que l'on peut attendre de ces études
des survivants c'est la recension de pathologies qui se sont avérées
radioinduites. Par contre la façon dont elles s'expriment
au cours du temps est liée aux conditions spécifiques
d'irradiation. Rappelons que l'irradiation des survivants a été
essentiellement externe et reçue en un temps très
court, la dose moyenne des survivants qui font partie de la cohorte
du suivi épidémiologique a été estimée
à 0,2 sievert.
Ces études ne peuvent pas permettre de prédire
ce qui se passe au cours du temps par irradiation
chronique interne de plusieurs radionucléides où
des pathologies radioinduites pourraient survenir plus tôt
comme pour les cancers thyroïdiens. On ne peut exclure que
la contamination chronique puisse induire des effets nouveaux.
Le "syndrome dû à l'incorporation de radionucléides
à longue période radioactive" (4).
Un grand nombre d'examens cliniques de première main ont
été effectués, des résultats de tests
immunologiques, hématologiques et biochimiques ont été
analysés par le Pr. Bandazhevsky et ses collaborateurs
de l'Institut de médecine de Gomel au sein même de
la population d'une zone très contaminée par les
retombées de Tchernobyl y compris dans les zones rurales
où la consommation de produits locaux aboutit à
une charge corporelle en Césium 137 plus élevée
qu'en ville pour des classes d'âge comparables d'enfants
(le lait est plus contaminé, l'alimentation comporte largement
poisson, baies des forêts, gibier, champignons accumulateurs
de Cs 137). C'est l'état sanitaire de milliers d'adultes
et d'enfants qui a été l'objet d'une investigation
rigoureuse.
Pourquoi cet acharnement contre Bandazhevsky ? N'est-ce pas parce
que dans cet écheveau compliqué de l'ensemble des
causes responsables des pathologies, qu'elles impliquent ou non
les radiations, il a réussi à tirer un fil conducteur,
à savoir la charge corporelle en Cs137 des personnes
examinées d'où leur concentration moyenne corporelle
en Cs1371 ? La charge corporelle est déterminée
à partir d'un examen anthropogammamétrique donnant
l'intensité de la raie d'émission du Cs137 ce qui
est une mesure physique directe et incontestable.
C'est ainsi qu'à partir de données cliniques, de
tests de laboratoire, à partir d'autopsies adultes
et enfants- et d'expérimentations animales, le Pr. Bandazhevsky
trouve que l'incorporation chronique de radionucléides
à longue durée de vie comme le césium 137
joue un rôle moteur dans les processus pathologiques. Le
Cs137 incorporé est pathogène, il conduit à
une détérioration des structures des membranes cellulaires
et aux dysfonctionnements de leurs processus métaboliques,
à des altérations morphologiques et fonctionnelles
interdépendantes entraînant des troubles de tous
les systèmes et organes vitaux (cur, foie, reins, glandes
endocrines). La gravité des désordres créés
augmente avec la concentration en Cs137 dans les organes qui
sont atteints simultanément et d'une façon chronique
par ce radiotoxique dont la répartition n'est pas homogène
entre les différents organes du corps comme le montrent
les mesures faites lors d'autopsies.
Toutes ces altérations découlent d'un processus
pathologique spécifique que Youri Bandazhevsky a appelé
"syndrome de l'incorporation des radionucléides à
longue période", qui, par altération de l'intégrité
de la structure et de la fonction d'organes et des systèmes
endocrinien et immunitaire peut entraîner des maladies nouvelles
pour le sujet ou aggraver les maladies préexistantes. C'est
aussi l'accumulation de Cs137 dans le placenta qui modifie la
production des hormones et est à l'origine des pathologies
survenant au cours de la grossesse et après l'accouchement.
En annexe nous donnons en exemple les anomalies cardiologiques
et de la vision chez les enfants dont la gravité
augmente linéairement avec la concentration moyenne de
Césium 137 dans le corps. Même s'il y a d'autres
cofacteurs ceci prouve leur corrélation au Cs137. Ces maladies
sont bien dues à Tchernobyl.
Ajoutons que certaines de ces pathologies du cur, foie, etc. ont
fini par émerger " avec une précision statistique
" suffisante chez les survivants d'Hiroshima et Nagasaki
bien longtemps après leur irradiation par le flash de la
bombe et sont donc à considérer comme des maladies
radioinduites (voir en annexe). Pour les habitants victimes de
Tchernobyl, le temps s'est "comprimé", ces pathologies
existent depuis des années déjà
Conclusion : les conséquences de Tchernobyl vont
durer longtemps
Les experts, les autorités sanitaires internationales
ont été très surpris par l'irruption des
cancers de la thyroïde des enfants en Bélarus et aussi
en Ukraine et Russie. Désormais de l'iode stable est distribué
près des centrales françaises. Mais il n'y a pas
eu que des iodes radioactifs dans l'environnement. On doit
considérer les cancers thyroïdiens comme des bio-indicateurs
de la contamination. Le Cs-137 va durer encore longtemps
(son activité sera divisée par 1000 en l'an 2286)
tout comme le Sr-90 dont on ne parle guère. Les émetteurs
alpha (comme le plutonium 239, période 24400 ans) commencent
à troubler les scientifiques par les instabilités
génomiques qu'ils induisent, les dégâts collatéraux
qui se manifestent en dehors de la cellule directement touchée
(5). Appliqué à Tchernobyl ceci veut dire une action
plus néfaste que prévu des particules chaudes de
combustible, présentes certes en moins grand nombre que
dans la zone interdite mais tout de même présentes
ailleurs (peut-être au delà de Vietka le long de
l'Ipout, du Beced, du Soj, car là où il y a beaucoup
de strontium 90 il y a vraisemblablement aussi du plutonium2).
Or non seulement des particules chaudes ont été
émises en 1986 lors de l'explosion du réacteur mais
du plutonium 241 a aussi été émis qui se
désintègre avec une période de 14 ans pour
donner de l'américium 241, émetteur alpha
(Et peut-on exclure a priori d'autres effets encore inconnus pour
les rayonnements à faible transfert linéique délivrés
d'une façon chronique en synergie avec des polluants chimiques
?)
Contrairement aux hypothèses initiales des experts, le
césium 137 est toujours dans les couches superficielles
du sol. Les habitants des zones contaminées sont donc soumis
à une irradiation interne chronique par la consommation
d'aliments de production locale, y compris les baies des forêts
et les champignons, ressources lucratives traditionnelles au Bélarus.
Aucune collectivité aussi importante n'a été
soumise pendant longtemps et cela va continuer- à
l'action conjuguée et chronique d'un cocktail de radionucléides
tels que ceux qui polluent la terre et sont remis en suspension
lors des travaux des champs ou du moindre incendie de forêt
comme l'a décrit E. Konoplya dès octobre 1990 lors
du séminaire international de Luxembourg sur l'impact sur
l'environnement des rejets des accidents nucléaires Kychtym,
Windscale, Tchernobyl.
Des pathologies affectent la population. Elles sont observées
par les médecins locaux mais sont niées par les
autorités internationales qui invoquent le "stress"
sans critères scientifiques, car aucune étude épidémiologique
n'a été réalisée ni même tentée
pour corréler des niveaux de stress mesurés et des
niveaux de contamination.
En résumé le problème essentiel, du point de vue de la santé publique, est donc de connaître l'impact sanitaire de cette contamination chronique qui conduit à des pathologies visibles en particulier chez les enfants pour pouvoir y remédier au mieux, ce qui nous amène à formuler les conclusions suivantes :
1) La charge corporelle en Cs137 est exprimée
en becquerels. En divisant cette charge par le poids du corps
on obtient la concentration moyenne de Cs 137 dans le corps, par
kg de poids de l'individu examiné. Elle est donc exprimée
en becquerels par kg (Bq/kg).
Le Cs137 n'est pas réparti d'une façon homogène
dans les différents organes du corps. Youri Bandazhevsky
tient compte de la concentration en Cs137 dans les organes et
tissus exprimée en Bq par kg de poids de cet organe ou
tissu.
2) A Stari Bobovitchi, région de Bryansk en Russie
au-delà de la frontière, la terre renfermait 112
Bq/kg de Pu 238, 239, et 240 (H. C. Chvidko, Radiobiologuiya,
tome 31, vol. 6, 1991. Gazette Nucléaire 157/158.
Depuis Claude Bernard et son Introduction à l'étude de la médecine expérimentale (1865) l'activité scientifique repose essentiellement sur l'observation. Apparemment ce n'est pas le point de vue de ceux qui nient la réalité vécue dans les zones contaminées de l'ex-URSS car pour eux les modèles bio-cinétiques et dosimétriques ne sont pas des modèles, mais des dogmes. On est passé de la médecine expérimentale à la médecine institutionnelle qui n'est pas fiable car celle-ci a l'échine souple vis-à-vis de toute instance officielle et n'a que faire de la réalité des faits.
Confronter les interprétations aux résultats expérimentaux, aux données sur le terrain, les discuter, cela est primordial dans l'activité scientifique. Les interprétations avancées par Youri Bandazhevsky ne sont pas orthodoxes et de ce fait ne sont pas admises par ses pairs. Comment peut s'effectuer cet indispensable débat d'idées alors que le principal auteur de la controverse est en prison ? Ceci est inadmissible du point de vue de la science elle-même, de la progression des connaissances dans le domaine scientifique au cours de l'histoire, là où il est montré que même les théories erronées peuvent être source de progrès des connaissances à condition qu'il n'y ait pas une chape de plomb interdisant le débat d'idées.
Le gouvernement du Bélarus doit faire face à
des problèmes sans précédent. Il a impérativement
besoin de l'aide internationale. Il est immoral que ses habitants
vivent dans ce contexte de dégradation sanitaire où
la mortalité l'emporte sur la natalité d'une façon
aussi tragique pour l'avenir du pays. Il y a un problème
à résoudre à ce sujet : les instances internationales
nient les problèmes sanitaires qui se posent au Bélarus,
comme le montrent les conclusions du rapport de l'UNSCEAR 2000
et n'y trouvent que des problèmes psychologiques à
résoudre. Dès lors :
- comment espérer avoir l'aide d'organismes
aveugles à ce qui se passe réellement si on met
en prison les scientifiques qui sont susceptibles de les éclairer
?
- comment espérer avoir l'aide des ONG qui pourraient
compenser la carence des organismes officiels si les médecins,
les scientifiques du Bélarus n'osent plus dire la vérité
de peur de subir des brimades administratives et, pire, de connaître
eux aussi la prison. Comment espérer l'aide des ONG si
les praticiens sur le terrain restent silencieux ?
La détention en prison du Pr. Youri Bandazhevsky verrouille toute aide réelle possible à votre pays. Il est urgent de le libérer rapidement afin de permettre un véritable "état des lieux" auquel participeraient tous les praticiens locaux, en particulier les pédiatres, témoins de la situation sanitaire des enfants. Il est urgent de le libérer pour qu'il continue ses travaux, utiles non seulement aux habitants du Bélarus, mais à nous tous.
Bella Belbéoch
Informations fournies par l'Association "Enfants de Tchernobyl
Bélarus"
Il y a un an déjà que le Pr. Youri Bandazhevsky ex-recteur de l'Institut de médecine de Gomel croupit en prison à régime sévère : il a été incarcéré le 18 juin 2001 après jugement par un tribunal militaire sur de fausses accusations de corruption. Il ne fait aucun doute que le verdict est dû aux conclusions de ses études et de celles de ses collaborateurs qui mettent en cause la contamination chronique de la nourriture par les radionucléides rejetés par Tchernobyl, en particulier le césium 137, dans la dégradation visible de la santé en particulier celle des enfants. Son avocat vient de saisir le Comité des droits de l'homme de l'ONU.
Suite aux protestations internationales les autorités ont fait croire qu'il jouit de conditions de faveur en ayant accès à une "bibliothèque". En fait c'est un fond de couloir sombre, sans fenêtres avec une table et une chaise contre un mur aveugle où sa vue baisse
Le travail dans les prisons et les camps de redressement est prévu par les lois du Bélarus pour astreindre les personnes condamnées à un travail socialement utile, en tenant compte [] dans la mesure du possible de leur spécialité. (Code d'exécution criminelle du 17/01/2000, chapître 13, article 98, paragraphe 1).
La femme de Youri Bandazhevsky a demandé à la direction de la prison que son mari, pathologiste, puisse au moins être utile dans l'hôpital de la prison : cela lui a été refusé.
1ère action : écrire au directeur de la
prison pour dire que, "conformément à la loi
du Bélarus, Youri Bandazhevsky doit pouvoir être
socialement utile dans sa spécialité. En quoi consiste
exactement et concrètement le travail scientifique que
le détenu Bandazhevsky serait autorisé à
exercer ?"
Lettre à adresser au directeur BAKHUR Ivan Ivanovitch
U. ZH. 15-1
Ul. Kalvarijskaia, 36
Minsk, 220600 BELARUS
2ème action : En citant la même loi, écrire
au comité d'exécution des peines, (KIN), pour soutenir
la requête du Pr Vassili Nestérenko, directeur de
l'institut BELRAD, qui demande que le Pr. Youri Bandazhevsky puisse
servir de consultant scientifique deux fois par mois afin
de conseiller la responsable du secteur médical de l'institut
Belrad, pour l'examen, le traitement et le suivi médical
des enfants habitant dans les territoires contaminés par
la catastrophe, la pédiatre et cardiologue Galina Sergueievna
Bandazhevska, sa femme.
Le directeur du comité KIN :
KOVCHUR Vladimir Alexandrovich
KIN Komitet Ispolnenia Nakasaniy
Ul. Oranskogo, 1- Minsk, BELARUS.
Redonnons l'adresse de l'Association
"Enfants de Tchernobyl Bélarus"
20 rue Principale, 68480 Biederthal.
e-mail s.m.fernex@wanadoo.fr
Compte bancaire 00029876060,
crédit Mutuel, 68220 Leymen, France
Cotisation 16 euros pour 2002.
Dons acceptés avec reconnaissance.
D'après les données du centre de médecine radiologique d'Ukraine et celles de l'Institut BELRAD l'absorption de "pectine" (obtenu à partir de pommes) permet d'éliminer une partie de la charge corporelle en césium 137 chez les enfants. Répétées sur un an, les cures permettent d'abaisser de 2 à 3 fois la dose annuelle chez les enfants et de réduire d'autant les maladies qui en découlent. La CRIIRAD a lancé un partenariat avec l'institut Belrad et le Pr. Nestérenko pour aider 2500 enfants de la ville de Tchetchersk (située à 150 km de Tchernobyl, au nord de Gomel).
Comme le fait remarquer la Criirad "L'administration d'additifs à base de pectine n'est évidemment pas la solution miracle. Mieux vaudrait reloger les familles dans des zones non contaminées ou, à défaut, les approvisionner en aliments non contaminés. Un tel projet nécessiterait une mobilisation sans précédent des Nations Unies. Or, c'est l'indifférence, sinon l'hostilité, qui est la règle. Faute de pouvoir contraindre la communauté internationale à protéger efficacement les victimes de Tchernobyl en les soustrayant à leur environnement radioactif, il faut donc aider les enfants à se décontaminer. Ce n'est pas un choix, mais une nécessité "
Une cure de pectine (traitement pour 1 mois) coûte 15 euros. Si 3 personnes font un don de 5 euros (soit 33 F) une cure est financée. (Reçu pour déduction fiscale).
CRIIRAD
471 avenue Victor Hugo
26000 VALENCE
contact@criirad.com ;
http://www.criirad.com
Tel: 04757418250 Fax: 0475812648