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DHKC 273: Hamide Öztürk, 97e martyre du jeûne de la mort
by DHKC Thursday September 12, 2002 at 09:19 PM
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LA PLUS GRANDE VOLONTE DU MONDE EST LA VOLONTE REVOLUTIONNAIRE Une grande volonté, une fermeté inébranlable fait flotter le drapeau de la résistance contre le tyrannie. Dans les prisons de type F et les hôpitaux, dans l'isolement, s'écrit l'histoire de l'irréductible volonté révolutionnaire.

Le 10 septembre 2002

Communiqué : 273

C'est le 3 juin 2001 que Hamide Öztürk entama son jeûne de la mort. Le 10 septembre 2002, elle s'immortalisa en tant que 97e martyre du jeûne et en tant que monument de la force révolutionnaire.
Hamide Öztürk faisait partie de la 5e équipe de volontaires du jeûne.
Le 3 juin 2001, les détenus révolutionnaires avaient déclaré ceci en se ceignant le front du bandeau rouge : « Personne ne peut vaincre cette volonté. Personne ne peut l'hypothéquer. Cette volonté nous appartient. »
Le 3 juin 2001, nos camarades (de la 5e équipe) se sont consumés de jour en jour, de seconde en seconde et ils l'ont prouvé dans leur dernier souffle.
Nul ne peut briser ni fléchir cette volonté. Cette volonté, c'est celle du Parti-Front.
C'est la volonté représentée par 75 Frontistes qui se sont éteints dans cette guerre de résistance ; 75 drapeaux tissés avec l'esprit du Parti-Front ; 75 drapeaux qui flottent sur les tours de la résistance ! Qui peut vaincre cette volonté ? Qui peut la tromper avec des manœuvres et des illusions ? Qui peut détourner cet esprit de sa route ?

Tous les plans qui ignorent cette volonté sont condamnés à échouer !
Ni la volonté des tyrans, ni celle de l'Europe, ni celle des usurpateurs de notre volonté n'ont pu nous dévier notre sentier de la résistance. La volonté révolutionnaire est la volonté suprême.
Cette volonté a neutralisé des centaines de méthodes de l'impérialisme et de l'oligarchie et a fait flotter le drapeau de la résistance. Cette volonté est celle du Parti-Front.
Depuis des décennies et à tous les niveaux de la vie, cette volonté reste invincible face aux vents de la contre-révolution, face aux juntes, aux encerclements, aux coups d'état et aux trahisons.
Par notre guerre de résistance, nous rappelons à nos amis et nos ennemis que la volonté du Parti-Front est inflexible.
Ceux qui tablent sur un essoufflement ou une défaite de cette volonté, se fatiguent pour rien.
Ces estimations échoueront comme elles échouent depuis 32 ans.
La ministre de la justice Aysel Çelikel ainsi que toutes les forces de l'oligarchie finiront par reconnaître que les massacres et l'isolement ne briseront pas notre résistance. Tant qu'ils ne le reconnaîtront pas, ils ne cesseront de ressentir le poids de la résistance sur leurs épaules. Le martyr de chaque résistant vient alourdir leurs crimes et vient grossir leur dossier judiciaire.
Vous, les forces de gauche, les forces démocrates: cessez d'attendre que la résistance s'achève d'elle même; cessez spéculer et de diffuser des rêves creux.
La volonté révolutionnaire a montré que ce genre de comptes et d'attentes sont vaines.
Ceux qui, dans ce pays, se sentent responsables face au peuple; ceux qui ne veulent pas que le nombre des martyrs se multiplie, ceux qui se sentent responsables dans la lutte pour la démocratie, l'indépendance, pour la conquête de droits et de libertés doivent faire une chose: reconnaître la réalité de la résistance avec sa volonté et son abnégation.
Toutes les attitudes, les politiques et les plans qui ignorent cette volonté sont condamnés à faire faillite.
Le 19 décembre, Hamide Öztürk était dans le dortoir où 6 femmes avaient été brûlées vives. Le massacre de ses camarades n'a pas affecté sa volonté. Sa colère s'est davantage aiguisée!
Hamide Öztürk se trouvait dans le dortoir C-1 de la prison de Bayrampasa, là où, le 19 décembre 2000, 6 femmes furent brûlées vives. Ce jour-là, Hamide aurait pu être l'une de ses 6 femmes.
Elle s'en est sortie saine mais ses camarades périrent sous ses yeux. Elle aperçut par l'entrebâillement de la porte, Gülser Tuzcu entrain de brûler.
Mais ces massacres n'ont fait qu'accroître sa colère et sa détermination. Hamide Öztürk est donc l'une des témoins qui a fait connaître à la population, le massacre du 19 décembre. Les propos qui vont suivrent révèlent notre abnégation mais aussi l'affolement et la défaite de l'ennemi:
" A la prison de Sagmalcilar, notre résistance du 19 décembre fut un acte de bravoure... Nous avions aucun moyen de défense. Nous n'avions pas dressé de barricades mais malgré une averse de bombes, nous avons pû résister pendant des heures... Notre résistance était grandiose. Mais finalement, l'horreur se passa dans notre dortoir. Ils brûlèrent 6 de nos camarades... Durant l'affrontement, je fis un serment à Gülseren. Je l'embrassai et lui dit: "Ils peuvent nous tuer mais ils ne pourront jamais nous soumettre". Elle me regarda en souriant. Nous allumâmes notre dernière cigarette. Mais moi, je m'en suis sortie... J'étais allongée au sol en attendant de mourir et je n'espérais qu'une seule chose: que mes amies s'en sortent. Puis, lorsque je repris connaissance, je suis ressortie. J'étais dévorée par le remords... Je suis alors remontée. Quand j'aperçus Gülser dans cet état, je me suis sentie impuissante. C'était un sentiment terrible. Je n'ai rien pu faire. Je suis redescendue. Si je vis aujourd'hui, c'est pour venger nos martyrs. Je ne tomberai pas en martyr sans demander des comptes à un contre dix. C'est ce que j'ai crié aux soldats qui étaient dans le corridor et aux ennemis du peuple. Vous le paierez à dix contre un.
Mon seul désir était de pouvoir devenir une bombe et de pouvoir exploser dans la cervelle de l'ennemi. J'étais prête à donner n'importe quel dégât à l'ennemi même en m'immolant. Je salue respectueusement nos martyrs héroïques et je vous salue. Le 24 janvier 2001, Hamide Öztürk"
Lisez et voyez la source de la colère.
Lisez et voyez pourquoi les actions fédaïnes se réalisent.
Lisez et voyez pourquoi les combattants fédaïnes font une bombe de leur corps.
Lisez et voyez la force de notre volonté.

Hamide Öztürk était témoin des tortures. Elle a été arrêtée 11 fois.
Elle a été témoin d'exécutions. Son frère avait été assassiné.
Quand notre organisation des détenus sélectionna les volontaires du jeûne de la mort, il avait été décidé qu'il n'était pas nécessaire d'avoir des combattants du jeûne dans la prison de Bakirköy. Mais cette décision avait été contestée par les camarades de ladite prison. Leur contestation était si forte qu'ils ont eu le dernier mot. Parmi eux, il y avait Hamide Öztürk.
Elle était volontaire car elle connaissait la misère et la tyrannie. Elle les avait vécu et c'est pour cela qu'elle était révolutionnaire.
Elle était volontaire car au dedans ou hors les murs, elle se battait pour mettre fin à cette oppression.
Elle était volontaire car elle pensait ceci: "S'il faut pallier aux besoins de la lutte et si notre victoire a besoin de sacrifices, ce sera un grand honneur pour moi, de m'engager dans une action comme le jeûne de la mort. ".
Notre camarade Hamide Öztürk est née en 1970 à Antakya (Antioche sur Oronte). Elle est arabe et alévie. Sa langue maternelle est l'Arabe. Elle fit des études à l'école supérieure professionnelle d'Antakya et obtint un diplome en comptabilité.
Hamide fit connaissance avec les idées révolutionnaires grâce à son frère Ahmet Öztürk.
En 1990, durant ses études à l'école supérieure professionnelle, elle s'engagea dans la lutte académique et démocratique des étudiants. Dès la première action à laquelle elle participa, elle fut confrontée à la répression: le 6 novembre, journée de boycott pour protester contre le contrôle des universités par l'armée, elle fut arrêtée, mise en garde à vue et torturée.
Ensuite, elle prit part à la lutte pour les droits et les libertés dans la ville d'Adana, notamment dau sein de l'association démocratique Özgür-Der et dans la Plateforme pour les droits et les libertés (Haklar ve Özgürlükler Platformu). Elle participa à de nombreuses actions pour dénoncer les attaques perpétrées contre les prisonniers ou contre la population. Elle s'engagea avec toujours plus d'abnégation. Elle ne se limitait pas à participer. En effet, elle organisait les actions. Durant ses luttes, elle fut arrêtée à 11 reprises.
Le 26 octobre1994, son frère Ahmet Öztürk fut exécuté par la police dans le quartier de Arpaçbahsis à Erdemli, dans la province de Mersin (sud de la Turquie).
Loin de prendre peur, elle s'endurcit et gagna la résistance avec plus d'ardeur. Ses idéaux et ses projets révolutionnaires se sont clarifiés. Désormais toute sa vie et son existence étaient déterminés par sa militance. Elle assuma plusieurs missions dans la région méditerranéenne.
Le 11 avril 1996, elle fut arrêtée à Istanbul puis condamnée à 12,5 ans de prison par la deuxième cour de l'Etat d'Istanbul, sans la moindre preuve.
Peu après son incarcération, le jeûne de la mort de 1996 fut déclenché. Elle fut volontaire et prit part à la 3e équipe du jeûne de la mort. En 2000, elle fut à nouveau volontaire du jeûne de la mort. Elle écrivit alors ceci: "L'action de jeûne de la mort de '96, ma participation à la 3e équipe du jeûne de la mort et le serment que j'ai prêté devant le catafalque de Berdan ont été des moments décisifs pour moi. J'avais alors dit: ‘Vous nous avez confié le drapeau, jamais nous ne le ferons tomber." (Le 3 août 2000)
Jamais, elle ne laissa tomber le drapeau.
Notre camarade était dévouée et obstinée. Elle vécut avec amour et fidélité envers le parti, ses camardes et son peuple. Hamide Öztürk était toujours modeste, hardie au travail et enthousiaste. C'est en confiant le drapeau que Berdan lui confia qu'elle devint immortelle. Elle disait au début de sa longue marche de la faim: "la victoire ou la mort„. Au bout de son parcours, elle dit à nouveau "la victoire ou la mort„ avant de s'immortaliser: Nous voulons terminer ce communiqué avec sa lettre de candidature pour le jeûne:

"En tant que volontaire et candidate pour le jeûne de la mort, je suis fière que mon Parti m'ait considéré à la hauteur de cette mission. Je serai à la hauteur de cet honneur et de cette vertu. Vous pouvez en être sûrs. Je n'ai aucune inquiétude, ni aucune hésitation à embrasser la mort avec le sourire. Ma seule inquiétude, c'est l'éventualité que mon parti ne m'accorde pas cette mission.
...Je serai à la hauteur de nos martyrs et j'élèverai encore plus haut et je protégerai les valeurs pour lesquels ils se sont sacrifiés.
C'est mon devoir que d'offrir une victoire à nos peuples et au peuple arabe à travers une mission aussi honorable. C'est un grand honneur pour moi.
J'aime énormément mon parti, nos martyrs, mon leader, mon peuple et mes camarades. Je suis prête à mourir pour ceux que j'aime. Je suis née avec le Parti-Front et je tomberai en martyr en tant que Parti-Frontiste.
Mes salutations révolutionnaires les plus sincères avec tout l'enthousiasme de notre victoire...
LA VICTOIRE OU LA MORT! VIVE NOTRE RESISTANCE PAR LE JEÛNE!"

La volonté qu'elle a représenté au prix de sa vie ne sera jamais brisé!
Le drapeau qu'elle a porté au prix de sa vie ne tombera jamais!
Devrimci Halk Kurtulus Cephesi