arch/ive/ief (2000 - 2005)

Réglementer l'illégalité ?
by Samuel Mussen Monday September 02, 2002 at 03:31 PM
futurewf@wol.be

Après la France, la Belgique s'attaque aux frees.

En France, l'amendement Mariani a eu les conséquences que l'on sait sur les free parties: d'une part la rentrée dans le rang d'une série d'organisateurs, qui se sont même mis à faire des free payantes (!), d'autres part une radicalisation d'autres, qui ne voulant pas jouer le jeu des paperasseries et des autorisations, se plongent encore plus dans l'illégalité. En Belgique, l'exemple français fait son effet sur les politiciens, qui , rentrant en pré-campagne électorale, flattent comme ils se doit les instincts sécuritaires de nos cher citoyens.
Une circulaire du ministre de l'Intérieur, Antoine Duquesne, devrait arriver pour la rentrée. Elle rappellera aux communes frontalières les moyens dont dispose les forces de l'ordre pour empècher les raves, notamment l'échange d'informations avec leurs collègues français, et la coordination entre zones de polices différentes. Le ministre devrait également inviter les bourgmestres à prendre des ordonnances interdisant ce type de manifestations sur leur commune.
Ce qui dérange visiblement l'état dans ces fêtes semble moins la question de la sécurité des participants ou même les désagréments possibles pour les voisins, mais bien la perte de rentrées financières. Pour preuve un extrait de la Note politique du gouvernement fédéral relative à la problèmatique de la drogue: "... la législation en vigueur ne serait pas respectée. Il y aurait ainsi des infractions à la législation environnementale, fiscale et sociale ainsi qu'à celle sur les droits d'auteur, de même que des infractions aux obligations administratives,... Il en serait de même pour la législation sur l'alcool et la drogue." Ils rajoutent également "qu'en raison du caractère semi-secret de ces initiatives, la prévention est difficile." mais rapellons que le ministre de la justice Marc Verwhilgen considère le pill-testing, une des meilleure manière de faire de la prévention, puisque qu'elle touche directement les consommateurs, comme illégale, et ne compte pas la tolerer (voir http://archive.indymedia.be/front.php3?article_id=27453&group=webcast).
Ce double language concernant la prévention cache en fait une volonté générale de criminaliser les organisateurs et les associations de prévention. Ces événements incontrôlés ne rentrent visiblement pas dans le cadre de leur vision de la culture, qu'ils semblent considèrer comme une activité commerciale comme une autre. Que les organisateurs se le tiennent pour dit...