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DHKC 270: Pourquoi résister en prison? Gülnihal raconte
by DHKC Sunday September 01, 2002 at 01:21 PM
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Personne n'échappera au jugement de conscience présidé par nos morts...

Date: Le 26 août 2002 Communiqué: 270

POURQUOI RESISTONS-NOUS?
POURQUOI NOUS SACRIFIONS-NOUS?

GÜLNIHAL YILMAZ RACONTE:

"Notre peuple ne mérite pas d'être ainsi dépossédé dans notre propre patrie, d'être méprisé et humilié. Nous révolutionnaires, nous voulons éradiquer à jamais toute trace de tyrannie et toute forme d'exploitation.
Nous voulons vivre dans la dignité, le bonheur et la justice. Nous voulons beaucoup, certes, mais notre peuple en a droit. Nous voulons simplement récupérer ce qui nous a été volé."

GÜLNIHAL YILMAZ RACONTE:

« Actuellement, une grande guerre fait rage dans les cellules d'isolement. ...
Nous savons que ce n'est pas uniquement un rêve que de vivre dans un pays sans répression, sans spoliation, où l'on peut créer librement et partager. ...
Ils veulent nous éliminer parce que nous représentons un exemple de partage et de sacrifice, parce que nous sommes invincibles lorsque nous défendons avec acharnement les causes justes et nos convictions, parce que nous sommes pleins d'espoir et nous avons soudé cet espoir à notre vie. Ils n'arriveront jamais à nous vaincre. Ils n'y arriveront jamais. »

Gülnihal Yilmaz était une des résistantes qui a fait partie de la 5e équipe de jeûne de la mort.
Le 18 juin 2001, elle entama une grève de la faim à la prison de Kütahya.
Elle s'est immortalisée en tant que martyr au 95e jour de la résistance..

Notre guerre de résistance a donné sa quatrième martyre en un mois.
Toute la presse bourgeoise, plusieurs partis qui se disent de gauche et un grand nombre d'associations démocratiques ignorent cette réalité. Ils ignorent la résistance et font mine de ne pas voir les morts parce que notre guerre de résistance brise le jeu démocratique de l'oligarchie. L'acte le plus concret qui montre que les « lois d'adaptation à l'UE » sont un jeu et une tromperie est sans aucun doute, la résistance dans les prisons de type F.
La presse bourgeoise impose le black-out. Les nouvelles des décès n'apparaissent même plus sous forme de "dépêches" parce que s'ils parlent de la résistance dans la presse, leurs barratins sur leur prétendue « démocratisation » et toute leur mise en scène électorale serait sérieusement mise à mal.
Une grande partie des milieux de gauche et des organisations de masse n'en soufflent mot car s'ils le font, la fausseté de leur gauchisme et leur démocratisme va apparaître au grand jour.
Certains milieux nous en veulent d'ailleurs parce que nous ne voulons pas faire partie de ce jeu. Nous réaffirmons que nous n'avons que faire des « décors de western » du système.
Notre tâche est sérieuse. Nous nous battons dans les cellules et dans tous les fronts de la vie pour l'avenir de notre pays et de notre peuple.

Certains considèrent que notre guerre de résistance est sans but, inefficace et insensée.
Semra, Fatma, Birsen, Gülnihal et les autres sont là pour ceux qui ne comprennent pas.
Ceux qui malgré tout ne comprennent pas sont ceux qui ne veulent pas comprendre.
Il n'y a rien de secret.
Cette situation a été expliquée 94 fois avec nos morts.
Gülnihal Yilmaz l'a expliquée une 95e fois. Ses propos mentionnés au début de ce communiqué sont très clairs.

Dans les cellules, on veut anéantir les convictions révolutionnaires et l'espoir. En riposte, nos résistants disent « nous allons mourir mais nos idéaux vivront ».
En effet, nos convictions sont la seule source d'espoir pour notre pays mais aussi pour le monde entier. Si l'ennemi parvient à éliminer nos idéaux de la surface de la terre, le monde sera celui de l'empire américain. C'est pourquoi, nous n'allons pas leur permettre de nous éliminer. Semra, Fatma, Birsen et Gülnihal sont les combattantes dont la détermination ne leur permettra pas.
C'est la conscience, la détermination et le courage qui résistent dans les cellules. Les bâtisseurs de ces cellules veulent éliminer ces vertus. Ils ont peur de cette conscience, de cette détermination et de ce courage. Ils savent que lorsque ces vertus invesissent le cœur du peuple, sonne alors le glas pour leur jeu électoral et leur programme du FMI. Ils savent que personne ne se laissera envoûter par les bobards minables de ses agents du FMI présentés comme des hommes de gauche.

"Le Parti-Front a ouvert l'école de la foi et du sacrifice où nous enseignons l'esprit de dévouement et l'inflexibilité révolutionnaire." (Gülnihal Yilmaz)

Notre camarade Gülnihal Yilmaz milite depuis 13 ans. Elle avait 34 ans lorsqu'elle devint martyre. D'origine tcherkesse, notre camarade s'est d'abord engagée dans les rangs de la jeunesse étudiante à la faculté de droit de l'université d'Ankara. En peu de temps, elle a assumé le rôle de direction de l'unité où elle se trouvait. Elle avait la capacité de s'atteler à sa mission de tout son coeur. Durant ces années de lutte, elle connut la torture à plusieurs reprises. Mais elle est chaque fois ressortie des salles de torture la tête haute, sans lâcher le moindre mot.
Elle assuma des responsabilités tant dans la terrain légal que dans la clandestinité.
Le 17 juillet 1993, elle est arrêtée. Commence alors, sa longue vie en captivité.
En prison aussi, elle poursuivit la tradition de résistance et assuma des responsabilités de dirigeante dans diverses organisations de détenus. Au cours du massacre du 19-22 décembre, elle était détenue à la prison de Çanakkale. Elle aussi, était prête à se sacrifier. En effet, dès le début de l'action, elle était volontaire pour le jeûne de la mort. Elle rejoint les 5e équipes de jeûne de la mort.
Durant toute sa vie, elle ne s'est défilée devant aucun sacrifice pour ses camarades, son peuple et son parti. Ce dernier sacrifice est plus qu'un sacrifice, c'était une mission. "Au bout de notre sacrifice, il y a le bonheur de tout le peuple. Cela va hausser le moral des peuples du monde entier. Dans notre résistance, il y a le scintillement des yeux de ceux qui en Union soviétique, au Vietnam, en Chine, à Cuba et dans les quatre coins du monde ont crée l'espoir et versé leur sueur et leur sang pour faire vivre la révolution. Il y a tout le poids de leur combat de l'espoir.".
En se consummant cellule après cellule, en marchant jous après jour vers la mort, en pensant au bonheur et au moral des peuples, elle était heureuse et paisible.

Gülnihal et les autres nous lancent un appel. Ceux qui ne tendent pas l'oreille seront demain, dans le rang des perdants. Tous ceux qui vivent sur notre sol se doivent de bien lire les propos de Gülnihal.
La guerre de résistance est en quelque sorte, une pierre de touche dans l'histoire de la Turquie. Chaque institution, depuis l'Etat jusqu'aux associations démocratiques, de la droite à la gauche, tout le monde prendra place dans l'histoire selon son attitude en regard de notre résistance. Par crainte des représailles de l'Etat, certains milieux de gauche ont la langue de bois à propos des massacres et de la résistance. Top ou tard, ils seront amenés à en discuter. Personne n'échappera au jugement de conscience présidé par nos morts. Personne n'échappera au bilan de leur sacrifice.

Devrimci Halk Kurtulus Cephesi