Pour l'application de la nouvelle Loi des Terres au Venezuela - Appel by Th.Deronne, Fr.Léveque, Glenn Felix Wednesday August 28, 2002 at 01:49 AM |
teletambores@yahoo.fr Maracay, Venezuela |
"Terre et hommes libres" - Appel a la solidarité internationale - Pour l'application de la nouvelle Loi des Terres au Venezuela Pour l'arret immediat de la repression contre les paysans par les gouverneurs de l'opposition.
Le 12 juillet, sur ordre du gouverneur de l'Etat de Yaracuy, Eduardo Lapi Garcia, la brigade de choc des "pantaneros" attaquait violemment quelques 850 paysans occupant en toute légalité, et pacifiquement, 665 hectares de terres, et les repoussait par des tirs de tout calibre jusqu'a la communauté Camunare Rojo, municipalité d'Urachiche.
Les centaines de paysans, réunis au sein du Comité pour la Récupération des Terres de San Juan Guayebo occupaient ces terres avec l'intention d'exercer un droit légitime consacré par la Constitution bolivarienne du Vénézuela, et qui affirme dans son article 307 que tout régime latifondiste est contraire aux droits sociaux des peuples, droit confirmé par le décret-Loi des Terres et de Développement agraire adopté par le gouvernement national et l'Assemblée Nationale.
Le droit, le gouverneur Lapi n'en a que faire puisque, tel un seigneur féodal, il a chargé ses "pantaneros" de déloger violemment les paysans. "Ils ont brûlé les bras d'une paysanne, l'ont piétinée en la menacant de la violer". Lors de l'agression, les "pantaneros" ont fait usage de gaz lacrymogènes et de balles réelles, frappant, torturant et blessant plusieurs paysans. Bilan: plus de 20 blessés, 8 hospitalisés et 8 détenus. Il est aussi fait état de la disparition de trois personnes. Munies d'une liste de dirigeants populaires, les forces de sécurité ratissent en ce moment la zone, arretant et torturant des paysans.
A la demande du Comité pour la Récupération des Terres de San Juan Guayebo, le bureau régional de l'Institut National des Terres (INTI) - le nouvel institut vénézuélien chargé de la réforme agraire - avait enqueté sur les 665 hectares en question concluant a leur état de friche. L'INTI démontrait également, comme l'affirmaient les paysans, que ces terres sont propriété de l'Etat et que la raffinerie sucrière Matilde les occupe illégalement. En fait, l'entreprise en question n'a jamais acheté ces terres mais les a accaparées illégalement avec la complicité des politiqueros de l'ancien régime, dont le gouverneur Lapi est un survivant.
L'Institut National des Terres a donc octroyé aux paysans le droit d'occuper la terre préventivement durant dix mois et d'y développer des cultures temporaires (mais, céréales, ...). La Premiere Cour des contentieux dministratifs du Tribunal Supreme de Justice a confirmé cette décision le 13 juin dernier. Au bout de cette période, le sort définitif des terres sera tranché, l'entreprise sucrière ayant le droit, selon les dispositions de la loi, de contester la décision.
Forts de leur droit, les paysans ont occupé la terre dès le 4 mai 2002 et ont commencé a la semer. Le 7 mai, par la voix de son président, l'organisation patronale FEDECAMARAS, instigatrice du coup d'Etat avorté du 11 avril, dénoncait l'action paysanne et appelait a réviser en profondeur la Loi des Terres, "menace pour la propriété privée". Le 24 mai, les paysans sont délogés des terres suite a une décision d'un tribunal local non compétent dans cette affaire. La Premiere Cour des contentieux administratifs du Tribunal Supreme de Justice réaffirme le 1er juillet le droit des paysans a occuper la terre. La reprise des terres par les paysans provoque la répression féroce des pantaneros le 12 juillet dernier.
"A Urachiche, nous menons une lutte qui dure maintenant depuis de nombreuses années et aujourd'hui, nous sommes a nouveau frappés par la répression bestiale et démesurée d'un gouverneur qui est l'incarnation vivante du capitalisme répressif, par son refus de toute justice. (...) Nous menons ici un projet de changement, nous disons au monde qu'on viole ici-meme nos droits humains, individuels, collectifs d'une manière sauvage. Nous lancons cet appel depuis la terre que nous occupons pour y produire l'alimentation de notre peuple" .
Alors qu'ils mènent un combat pacifique et absolument légal, comme ils l'ont réaffirmé en marchant dans les rues de Chivacoa le 25 juillet dernier, les paysans sont victimes d'une campagne systématique de dénigrement et de criminalisation par une grande partie des organes de presse, des autorités locales et des organisations patronales et de propriétaires terriens. Leurs ennemis les accusent de violer le droit de propriété, de disposer "d'armes de guerre" et de former un groupe guérillero pour assassiner le gouverneur de l'Etat. "Il semble que les personnes réunies dans la communauté de Camunare aient mis en place un plan de terreur dans lequel ils prévoient d'assassiner le mandataire régional" (El Yaracuyano, 06.08.02) affirme Victor Perez Ceballos, allié du gouverneur, qui qualifie de mensonges les dénonciations des violations des droits de l'homme portées par les paysans et reprises par un reportage qu'ils ont réalisé avec la télévision communautaire Teletambores et diffusé par la chaine publique nationale Venezolana de Televisión (El Yaracuyano, 23.08.02). Quant au gouverneur Lapi, c'est de "salauds" et d'"envahisseurs" qu'il qualifie les paysans (El Yaracuyano, 07.08.02).
Déterminés a résister et a réoccuper les terres qui leur reviennent de droit, alors que le gouvernement national hésite a faire appliquer la loi dans ces enclaves controlées par l'oligarchie vénézuélienne, les paysans ont besoin de votre soutien. Les menaces, les harcèlements, les perquisitions et les tortures se poursuivent dans l'impunité totale. Votre solidarité est d'autant plus importante qu'il s'agit d'une des premières applications concrètes de la réforme agraire au Venezuela, et c'est bien pourquoi les forces conservatrices veulent empecher son extension par TOUS les moyens.
Signé :
Glenn Felix (Zalea TV, Paris),
Frédéric Léveque (RISBAL, Bruxelles),
Thierry Deronne (Teletambores, Maracay).
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Vous pouvez agir!
Nous vous demandons de téléphoner, d'envoyer un fax ou un courrier électronique
aux personnalités suivantes en leur demandant de prendre des mesures d'urgence
pour protéger l'intégrité physique des paysans de San Juan Guayebo, pour
demander que soit ouverte une enquete sur les nombreuses et repetees violations
des droits de l'homme menees par les forces de sécurite du Gouverneur de l'Etat
de Yaracuy, Eduardo Lapi, et que soient retablis les droits constitutionnels des
paysans, pour qu'ils puissent bénéficier de la Loi des Terres. Les lettres
signées par des médias ou des représentants politiques auraient toute leur
utilité.
Lettre-type a envoyer aux personnes suivantes :
Hugo Chávez Frías
Presidente de la República
Palacio de Miraflores
Av. Urdaneta Esq. Bolero
58 212 806 31 11
58 212 806 31 19
58 212 806 33 25
58 212 806 32 94
Diosdado Cabello
Ministro del Interior y Justicia
Edificio Banco Construccuión
Piso 3, Av. Urdaneta
Esq. de Animas a Platanal
58 212 506 10 02
58 212 506 10 06
58 212 506 10 14
fax:
58 212 506 15 57
58 212 506 15 58
Julián Isaías Rodríguez
Fiscal General de la Répública
Misericordia a Pelelojo
Av. México Frente a la plaza Parque Carabobo
58 212 577 27 44
58 212 509 81 34
58 212 509 80 80
fax:
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Le escribimos para comunicarle nuestra profunda preocupacion a raiz de los hechos ocurridos en la Comunidad de Camunare Rojo, Urachiche donde fuerzas del orden bajo la responsabilidad directa del gobernador Eduardo Lapi siguen reprimiendo a numerosos campesinos indefensos y beneficiados por la Ley de Tierras. Ya fueron documentadas por multiples testigos y observadores internacionales (entre ellos de los medios abajo firmantes) las numerosas violaciones de derechos humanos. El mismo Edurado Lapi prometio publicamente, en varias reuniones de su "Bloque de Seguridad", "mano dura contra los invasores", como si los intereses de grupos economicos locales pudieran estar por encima la Ley y la Constitucion Nacional de Venezuela.
Le rogamos que intervenga para restablecer el derecho en Yaracuy y para asegurar la proteccion urgente de los campesinos del Comite Pro-Rescate de las Tierras del Fondo San Juan Guayebo y detener los responsables de muertes, torturas, allanamientos contra los campesinos del Comite Pro-Rescate de las Tierras del Fondo San Juan Guayebo, que se han vuelto los blancos directos de las fuerzas que se oponen a la Ley de tierras, asi como tantas comunidades reprimidas y desalojadas en este momento en el resto de Venezuela
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Vous pouvez aussi envoyer un mail aux adresses suivantes
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