arch/ive/ief (2000 - 2005)

Mobilisation pour Amina, condamnée à mort par lapidation…
by Alex Thursday August 22, 2002 at 06:13 PM

Pour avoir donné naissance à une fille alors qu'elle était divorcée, Amina est condamnée à mort par lapidation…

SOS pour Amina Lawal

Il avait eu Safiya, et aujourd'hui, une autre Nigériane, Amina Lawal âgée de 30 ans déjà mère de deux enfants, vient d'être condamné à mort (elle sera ensevelie vivante et lapidée !) Sa condamnation a été confirmée lundi 19 août. Son crime ? Avoir donné naissance à une petite fille hors mariage. "Arrêtée le 4 mars par des habitants de Kurami, son village, retrace Cybersolidaire, elle a déclaré qu'elle était sortie ces 11 derniers mois avec Yahaya Mohammed qui aurait promis de l'épouser si elle consentait à avoir des relations sexuelles avec lui. Il a admis sa relation avec Amina, mais il a bien sûr nié avoir eu des relations sexuelles avec elle. Le tribunal a retiré les charges portées contre lui, Amina n'ayant pas pu présenter 4 hommes témoins comme l'exige la charia."

Amina sera exécutée, par lapidation début 2004, une fois qu'elle aura élevé sa fillette de huit mois, Wasila.

Grâce au travail des ONGS de défense des droits de l'homme et de la femme, et à une vaste mobilisation internationale, Safiya a été acquittée, aujourd'hui, il est encore possible d'agir, notamment en écrivant à l'Ambassade du Nigeria de votre pays. En ce sens, nous proposons une série de liens pour agir (voir sur notre site).

Cyberhumanisme


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Peine de mort confirmée pour une Nigériane accusée d'adultère

FUNTUA (Nigeria) (AFP) - La Cour d'appel islamique de Funtua (Etat de Katsina, nord du Nigeria) a confirmé lundi la condamnation à mort par lapidation d'une jeune femme pour adultère.

Suivant le jugement en première instance, le juge Aliyu Abdullahi a ordonné que Amina Lawal, 30 ans, soit exécutée par lapidation à partir de janvier 2004, une fois qu'elle aura élevée sa fillette de huit mois, Wasila.

A la lecture du verdict, le public présent dans la salle d'audience s'est exclamé "Allah est grand", tandis que la condamnée fondait en larmes, a constaté un correspondant de l'AFP.

Les avocats de la défense ont annoncé qu'ils déposeront un nouvel appel contre ce jugement. Si cette condamnation est appliquée, Amina Lawal, 30 ans, serait la première Nigériane exécutée par lapidation depuis l'introduction de la Charia (loi islamique) dans douze Etats du nord du Nigeria ces trois dernières années. Amina Lawal avait été condamnée à mort le 22 mars dernier par le tribunal de Bakori, dans l'Etat de Katsina, parce qu'elle avait avoué attendre un troisième enfant alors qu'elle était divorcée et mère de deux enfants.

Selon la charia, une femme mariée une première fois, même si elle a divorcé, commet un adultère si elle a des relations sexuelles sans être remariée. La grossesse est la seule preuve requise. Son cas est la deuxième affaire dans laquelle une femme est condamnée à la lapidation pour adultère aux termes de la Charia, dans un pays où les relations entre communautés chrétienne et musulmane sont extrêmement tendues.

Ses avocats espéraient pouvoir convaincre la Cour d'appel d'infirmer le jugement de première instance, comme l'avait fait une autre Cour d'appel islamique pour Safiya Husseini, 25 ans, condamnée à la lapidation pour les mêmes motifs et acquittée en appel en mars dernier. Ils avaient promis que si la Cour de la petite ville de Funtua, à 300 km au nord de la capitale Abuja, choisissait de confirmer la condamnation à mort, ils intenteraient un nouveau recours - devant la Cour d'appel islamique de l'Etat de Katsina, puis devant la Cour suprême du Nigeria. Mais Amina, malade et sous pression depuis des mois, avait déclaré aux journalistes lors de la dernière audience, le 6 août, qu'elle accepterait le verdict de la cour, quel qu'il soit. "Je m'en remets à Allah", avait-elle conclu, tout en berçant son bébé dans ses bras devant le bâtiment en béton du tribunal.

Plutôt que de remettre en cause la Charia et la compétence de la Cour, les défenseurs d'Amina, un avocat d'Abuja et un expert en Charia, ont préféré arguer que l'accusation était infondée. La défense plaide qu'Amina Lawal a conçu son enfant avant l'instauration de la charia dans l'Etat de Katsina, même si sa naissance, preuve de son "adultère", est survenue après. Le procureur, Isma'il Ibrahim, avait quant à lui, lors de l'audience du 6 août, demandé à la cour de confirmer la sentence prononcée par le tribunal islamique de Bakori.

La Cour d'appel islamique de Funtua a d'ores et déjà décidé que, quel que soit son verdict, l'exécution ne pourrait avoir lieu avant janvier 2004 pour permettre à Amina d'élever sa dernière fille, Wasila, née en décembre 2001. Les défenseurs des droits de l'Homme et certaines organisations internationales ont tiré la sonnette d'alarme, soulignant que le cas d'Amina démontrait clairement que la loi islamique, telle qu'appliquée au Nigeria, discriminait les femmes. Depuis le retour du gouvernement civil en 1999, douze Etats du nord - où les musulmans sont majoritaires - ont remis en vigueur la Charia, attisant les tensions entre communautés chrétienne et musulmane, et provoquant des émeutes qui ont fait plusieurs centaines de morts. Malgré une tentative pour déclarer inconstitutionnelle la loi islamique, le gouvernement fédéral a pour le moment évité la confrontation directe avec les gouverneurs de ces Etats.

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DEMAIN : RASSEMBLEMENT DEVANT L'AMBASSADE DU NIGERIA
VENDREDI 23 AOUT A 12h3O
73, av. Victor Hugo 75116 Paris

(Source : La Marche des Femmes)
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Amina Lawal : envoyez un mail au Président de la République avec Amnesty (formulaire d'expédition en ligne)


Mr.President CHIEF OLUSEGUN OBASANJO GCFR

The Presidency Federal Secretariat, Shehu Shagari Way, Abuja, Nigeria

Monsieur le Président,

J'ai été profondément choqué (e) d'apprendre la confirmation par la Cour d'appel islamique de Funtua de la condamnation àla lapidation d'Amina Lawal.

Je vous demande avec insistance de :

* garantir l'intégrité physique et psychologique d'Amina Lawal et de sa famille ;

* prendre toutes les mesures nécessaires pour assurer la primauté du droit au Nigéria et en particulier le respect de l'interdiction de la torture et des peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants comme les châtiments corporels ;

* garantir aux femmes leurs droits fondamentaux, y compris le droit de ne pas être victimes de discrimination fondée sur le statut social ou le genre, ainsi que le droit de ne pas être torturées ni soumises à des peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants ;

* veiller en toutes circonstances au plein respect des droits humains et des libertés fondamentales, conformément aux normes nationales et internationales ;


* condamner fermement la condamnation à mort d'une femme qui vient juste d'avoir un enfant et qui est la mère de quatre autres enfants ;

* veiller au respect des droits fondamentaux de tous les êtres humains.

Dans l'espoir que vous comprendrez l'émotion et le dégoût qu'une telle condamnation suscite dans l'opinion internationale, recevez, Monsieur le PrÈsident, l'expression de ma considération très inquiète

Formulaire d'expédition Amnesty International :
http://www.amnestyinternational.be/act/article.php3?id_article=96

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Des liens pour s'informer et agir
http://www.cyberhumanisme.org/matiere/femmes/safiya1.html#liens

avec notamment : http://www.cybersolidaires.org/actus/safiya.html#amina (Cybersolidaires, synthèse actualisée)