Beit Sahour sous couvre feu... et la vie continue by Mohamed Doukkali / The 8-team Thursday August 08, 2002 at 11:50 AM |
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Chronique de la vie quotidienne d'un village sous couvre feu.
Nous avons passe plusieurs jours a Beit Sahour, petit village de 13000 habitants dans l'entite de Bethleem entoure par plusieurs colonies israeliennes.
Ces quatres derniers mois le village a connu 88 jours de couvre feu. Sans veritable raison. Il n'y a ici aucun activiste recherche, ni terroriste et aucun kamikaze n'etait originaire de ce paisible village.
Malgre tout les dangers du couvre feu la vie ici n'a pas cesse. On est certes beaucoup plus prudent mais on refuse de ceder plus a l'oppresseur que ce qu'il s'est deja approprie. Personne ici ne se resigne a rester enfermer dans sa maison a attendre que l'un ou l'autre officier decide, au gre de son humeur, a lever le couvre feu pour quelques heures. Les rues ne sont jamais vraiment vides. Les seuls moments ou elles le sont sont ceux ou les gens se precipite la peur au ventre dans leur maison car ils ont entendu les rappels du couvre feu a travers les hauts parleurs des jeeps militaires qui traversent les rues girophares allumes. Ils n'hesitent pas a ouvrir le feu si ils appercoivent quelqu'un.
A Beit Sahour on le sait. Et on sait aussi comment se proteger. Des gosses de 7 a 10 ans sur leurs bicyclettes sont toujours aux aguets et previennent de l'approche d'une patrouille en criant " Soldats ! Soldats !".
L'approvisionnement en aliments frais est aussi un probleme croissant. Les magasins sont parfois contraints de ferme plsusieurs jours de suite et le stockage sous cette chaleur n'est pas aise. Mais neanmoins la debrouillardise a cree des alternatives et a chaque repas nous avons notre ration de fruits et legumes.
Le couvre feu n'a aucune incidence sur la vie sociale de la communaute. On continue a rendre visite a sa famille comme avant. Et on connait ses voisins beaucoup mieux qu'avant.
Cette situation a cree une solidarite entre les gens et un reseau de "systeme D" qui feraient palir de jalousie les commumautes hippies de nos parents.
A Beit Sahour on nous dit, avec cet humour qui les caracterisent : " Si les soldats ne veulent pas voir des gens dans les rues ils n'ont qu'a pas venir ".
Loin d'avoir reussi a casser la societe Sahouri le couvre feu en a fait un modele d'entraide et de solidarite.
CA aussi c'est la RESISTANCE PALESTINIENNE !