Deux syndicalistes se désengagent de l'action judiciaire lancée par Faust by Marco Louvier Wednesday July 31, 2002 at 10:24 PM |
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Dominiek De Crem et Laurent Van Hees figuraient parmi les membres du comité exécutif du Setca-Bruxelles qui se sont joints à l'action judiciaire du secrétaire général de la section, Albert Faust, suite à la mise sous tutelle de celle-ci par le Setca national. Depuis, ils se sont désengagés de la procédure. Ils expliquent pourquoi.
Quand j'ai donné ma signature, je n'avais pas encore lu le dossier. Depuis, je l'ai lu de A à Z et
il me reste encore des questions. D'abord, si Faust est innocent, va-t-il récupérer son
emploi? Ensuite, je n'ai pas pu voir le dossier de la Cofi (commission de contrôle interne de la FGTB)
mais seulement le résumé qu'en a fait la président Mia De Vits.»
De Crem réagit vivement lorsqu'il apprend que le retrait de sa signature n'a (pour l'instant)
pas été accepté par le tribunal, ayant été introduit en néerlandais alors que la procédure est engagée
en français. «C'est malheureux. Moi je suis Belge, pas Flamand, j'essaye de m'exprimer comme
je peux, selon mon interlocuteur, en français - comme avec vous - néerlandais ou anglais.»
Pour Laurent Van Hees, délégué à TotalFina, c'est la même demande de Faust à la Justice
qui pose problème: «Un administrateur indépendant, c'est intolérable. A la limite, on pourrait tomber
sur quelqu'un comme Zenner (le curateur de la faillite de Clabecq).
Par ailleurs, on me convainc de plus en plus de malversations de Faust. Il y a notamment le fait qu'il ait signé lui-même qu'il
acceptait une certaine tutelle du national. Faust a aussi vendu des actifs, comme l'ancienne maison
syndicale du livre. C'est très grave. Et il y a les cotisations des affiliés qui allaient sur un compte de la
banque Nagelmakers, laquelle se servait directement à la source. Une telle intimité avec les banques est
un peu spécial pour un syndicat...»
Pourquoi avoir cosigné l'action judicaire?
«Je trouvais intéressant que tous les documents
soient saisis et mis sous scellés. En fait, il faut choisir entre la peste et le choléra: un
administrateur indépendant ou une tutelle du Setca national. Mais la situation financière est tellement grave que
je ne vois pas comment faire autrement. Je n'ai pas encore vu les comptes, mais si le trou est
tel qu'on le dit, il vaut peut-être mieux que le Setca national le prenne en charge. Un chose est
sure: beaucoup de ceux qui ont signé veulent en savoir plus...»