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Chili: A propos de la rencontre des peuples originaires à l'ONU
by Mapuche Stichting | FOLIL Tuesday July 30, 2002 at 09:18 PM

Des lointaines et froides terres du canton Suisse de Genève , des sympathisants avec la lutte de notre peuple ont fait parvenir à notre site web une copie du discours que l'insigne représentant du Gouvernement Chilien, Camilo Quilaman a prononcé à la Rencontre des Peuples originaires qui s'est déroulée aux Palais des Nations le 24 Juillet dernier.

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A propos de la rencontre des peuples originaires à l'ONU
QUILAMAN au pays des merveilles
Par Carlos Millahual Résistance Mapuche - 29 juillet 2002
http://www10.brinkster.com/mapuche/

Des lointaines et froides terres du canton Suisse de Genève , des sympathisants avec la lutte de notre peuple ont fait parvenir à notre site web une copie du discours que l'insigne représentant du Gouvernement Chilien, Camilo Quilaman a prononcé à la Rencontre des Peuples originaires qui s'est déroulée aux Palais des Nations le 24 Juillet dernier.
Le discours du frère Quilaman, optimiste récurant rend compte des notables avancées en matière de politique indigène réalisées par les gouvernements successifs de la Concertation depuis l'année 1990, date qui marque la fin de la tragique dictature militaire et le début d'une époque qui ouvre d'appétissants horizons politiques et sociaux.
Durant cette dernière période, signale Quilaman, les peuples originaires du Chili ont réalisé une série de "conquêtes", entres lesquelles il distingue, la création par le Gouvernement de Patricio Aylwin de la Corporacion Nacional de Desarrollo Indigena (CONADI), organisme indigène qui fut créé par l'état, dirigé par l'état et dont les représentants dans leur grande majorité sont élus par le même état, constitue actuellement un outil efficace pour le développement et la promotion, tant de nos droits fondamentaux, que de ceux qui ne le sont pas. Bon d'accord, plus efficace concernant ces derniers, mais il faut bien commencer par quelque chose reconnaît le toujours très optimiste frère.
L'autre point qui retient l'attention aiguisée de notre frère délégué, est en relation avec les 16 fameuses mesures promises par Ricardo Lagos (actuel président du Chili NDT) au début de son mandat et par l'intermédiaire desquelles, même s'il reconnaît que les choses ne peuvent se faire du jour au lendemain, il nous serait possible à nous Mapuches d'être libres et auto gouvernés vers le milieu de l'année 2495. C'est à dire à quelques mois des célébrations du V centenaire de la fondation de la république Chilienne. Tout ceci constituant un réel succès, sans aucun doute.
Pour terminer, en même temps qu'il remarque les millions investis dans le domaine de l'éducation qui devraient en théorie nous profiter à nous justement les remarquables étudiants de notre peuple, et pourquoi ne pas le dire futur de l'humanité, le frère Quilaman se retire de l'honorable assemblée faisant des souhaits pour que ces réunions tellement importantes pour le futur de nos peuples, continuent de se développer dans le temps puisqu'elles sont d'une importance vitale pour l'élaboration de propositions dans cette ville de Genève tellement accueillante, et puis ça ne fait de mal à personne un petit voyage en Suisse où les montres sont tellement bon marché.... Enfin bref, pourvu que ça dure conclue -t il .

A grands traits, voici la teneur du discours de notre frère Quilaman durant le Futra Trawun (réunion, assemblée en mapudugun langue du peuple Mapuche NDT) réalisé à Genève la semaine dernière. Bien sur, ce qu'il n'a pas mentionné dans son discours c'est la situation que vivent nos prisonniers politiques, la constante militarisation des communautés, l'intervention de l'état par l'intermédiaire des programmes d'assistance économique dérivés du BID et les persécutions qui affectent des dizaines de nos chefs traditionnels et habitants des communautés, mais ce n'est pas de la faute de notre remarquable frère délégué. Tant bien que mal, durant les deux minutes et demie assignées à notre délégué pour présenter devant l'assemblée, peu ou prou c'est ce qu'il pouvait dire, n'est ce pas frère ?

Pour finir et pour que nos lecteurs y visiteurs ne croient pas que cet article est le résultat de notre humour et pour l'importance historique qu'aura l'optimiste discours de notre frère pour les futurs chercheurs sur notre peuple (j'entends par là anthropologues, sociologues, professeurs de sciences politique, promoteurs de la BID, agents de JIPOL, humoriste de "Venga conmigo", etc...) Nous le reproduisons, plus bas, intégralement. Les photos elles, si sont de notre propre initiative, quelque chose qui ne s'est pas vu durant le discours du frère Quilaman à Genève au pays des merveilles.....


Discours devant l'assemblée des peuples originaires de l'ONU
.
"Monsieur le Président, messieurs les représentants, mesdames et messieurs les délégués.

Je veux présenter mes salutations à cette importante rencontre au nom du Gouvernement et au nom du Directeur National de la commission nationale de développement indigène (CONADI). J'en profite aussi pour féliciter Monsieur, ALFONSO Martinez pour sa nomination comme Président de cette importante assemblée.
Monsieur le Président, il y a précisément 10 ans j'ai été désigné pour prendre la parole au nom des organisations indigènes du Chili qui avaient signé le pacte avec celui qui fut le premier Président du Chili en période démocratique : Patricio Ayllwin Azocar.

Dans ces circonstances nous avons exprimé notre préoccupation et nos efforts pour faire avancer nos propositions. Avec le temps, le chemin que nous nous sommes proposés du dialogue et de la compréhension n'a pas été sans difficulté, pourtant aujourd'hui nous pouvons dire qu'il existe une commission nationale de développement indigène, instance d'état décentralisée avec ses ressources propres et ce qui est plus important un Conseil supérieur composé de huit représentants indigènes élus démocratiquement et huit représentants du gouvernement et de ses ministres.
Actuellement, le dit conseil est composé majoritairement par des membres provenants des différents peuples originaires de notre pays .L'implantation de la loi indigène comme l'installation de la CONADI n'ont pas été des tâches faciles, plus encore quand reste en suspens l'approbation par le parlement de la convention 169 de l'OIT et la reconnaissance constitutionnelle de nos peuples.
Il y a des thèmes qui restent en attente, nous avons des limites et des difficultés; les choses ne peuvent se faire du jour au lendemain, notre processus est un long chemin. Nous avons commencé il y a peu de temps à sortir d'un processus de marginalisation qui dure depuis des siècles, il y a des injustices depuis des années et face à ce qu'il s'est passé il y a des opinions différentes, des réactions particulières, il y a des émotions et très souvent de la douleur.

Pourtant et malgré tout, malgré les différences qui peuvent exister, malgré l'immense demande pour les terres, malgré les demandes de participation et de gestion de notre propre chemin de développement, dans notre pays nous sentons les bases pour avancer et améliorer notre gestion avec pour but le futur de nos peuples.

Les demandes pour la récupération du patrimoine territorial constituent une aspiration très sensible pour les peuples originaires. C'est bien comme ça que l'a compris Ricardo Lagos qui a assumé l'engagement de restitution de 150 000 hectares aux communautés. Il est important de signaler qu'entre les années 1994 et 2001 ont été restitués 215 449 hectares au bénéfice de 5 milles familles.
En éducation il est important de noter le programme des bourses indigènes du gouvernement, implantées au travers du Ministère de l'Education pour les jeunes en primaire, secondaire, enseignement professionnel et technique, universitaire. De 5000 bourses attribuées en 1994 nous sommes passés à 18000 bourses en 2000 pour les étudiants indigènes.
En 2001 ont été attribuées plus de 25000 bourses et ceci sans inclure les ressources attribuées pour les locaux indigènes, l'appui à l'éducation inter culturelle, la construction de collèges etc..
Pour terminer Monsieur le Président au nom du gouvernement et de la Commission nationale de développement indigène, nous réitérons notre salut affectueux et nous faisons des voeux pour que ce type de rencontres continuent de se réaliser, puisque les résultats en ont été très bénéfiques pour le respect de nos droits et le développement de nos peuples.

Merci beaucoup Monsieur le Président.
CAMILO QUILAMAN TURRA

Chargé des relations internationales
Gouvernement du Chili, CONADI
Genève 24 Juillet 2002

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