Arequipa? connais pas : MR, PS & ECOLO de + en + favorables à la mondialisation by Vincent DECROLY Monday June 24, 2002 at 09:24 AM |
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La Chambre a tenu ce jeudi deux débats d'une actualité brûlante au vu des émeutes anti-privatisation d'Arequipa. La mondialisation surfe sur deux processus-clefs, la révision de l'Accord général sur le commerce des services - que le gouvernement belge accompagne complaisamment - et la prolifération d'accords bilatéraux sur l'investissement - qu'il encourage avec la frénésie d'une équipe de foot en période de prolongations.
"Arequipa?
'connais pas ..." Vincent
Decroly, 20 juin 2002. La Chambre
a tenu ce jeudi deux débats d'une actualité brûlante
au vu des émeutes anti-privatisation d'Arequipa. La mondialisation
surfe sur deux processus-clefs, la révision de l'Accord général
sur le commerce des services - que le gouvernement belge accompagne complaisamment
- et la prolifération d'accords bilatéraux sur l'investissement
- qu'il encourage avec la frénésie d'une équipe de
foot en période de prolongations. Le but
? Des facilités encore plus grandes, juridiquement protégées,
précisément pour les opérations de privatisation,
fusion-acquisition, concentration et délocalisation des sociétés
multinationales, où qu'elles investissent sur la planète. Au Pérou,
ce 14 juin, deux entreprises publiques de production d'électricité
(EGASA et EGESUR) ont été rachetées aux enchères
pour 167,4 millions US$ par Tractebel - basé à Bruxelles,
ce fournisseur d'électricité est l'un des dix plus gros
au monde. Toute la population de la région d'Arequipa (sud de Lima)
et ses élus se sont soulevés contre cette privatisation.
Fournie trois
jours plus tôt (le 11) par Mme NEYTS, ministre VLD du Commerce extérieur,
la réponse du gouvernement à mes interpellations sur le
projet de nouvel Accord général sur le commerce des services
(AGCS) et sur la politique du gouvernement en matière d'Accords
bilatéraux sur l'investissement (ABI) n'en prend que plus de relief
Tout comme le rejet, ce jeudi, de deux motions de recommandation déposées
à l'issue de ces discussions. C'est que
la ministre n'avait pu s'empêcher de vanter les bienfaits du libéralisme
tout en promettant que ni l'AGCS, ni les ABI ne porteraient atteinte aux
droits des gouvernements de protéger leurs travailleurs, leurs
habitants, leurs écosystèmes ou leur économie. Le moins
que l'on puisse dire, c'est qu'à Arequipa comme ailleurs, ceux
dont ces évolutions sont censées faire le bonheur n'en sont
pas convaincus du tout. Ils savent que quand le secteur privé fait
main basse sur une entreprise publique, c'est d'abord pour en tirer du
profit et non pour en améliorer la qualité ou l'accessibilité
du service au public. Mme NEYTS
a brillé par le flou de sa réponse sur les enjeux concrets
et sa grande clarté sur les enjeux idéologiques. LE GOUVERNEMENT
DISCUTE DEPUIS DIX-HUIT MOIS A L'OMC, MAIS IL N'A RIEN A DIRE AU PARLEMENT Pour la fin
de ce mois de juin, tous les Etats membres de l'OMC (dont la Belgique
ou, en son nom, l'Union européenne) sont censés communiquer
au secrétariat de l'AGCS leurs demandes d'accès à
de nouveaux marchés. Sont convoités, des services jusqu'ici
protégés en tant que services publics répondant à
des besoins humains vitaux. Qu'a demandé la Belgique, quelle position
a-t-elle défendue au sein du Conseil de l'UE à ce sujet
? Quels devraient être à ses yeux les critères d'appréciation
des demandes formulées par d'autres pays ? La ministre
n'a rien voulu dire : "les ONG et la société civile
ont été consultées", mais pour ce qui est
de l'information du Parlement, "soit la masse de texte à
transmettre serait trop importante, soit certains d'entre eux revêtent
un caractère confidentiel", a-t-elle déclaré.
Les parlements seront mis en possession de toutes les données nécessaires
pour ratifier les résultats des négociations en cours
Toujours
rien à signaler en dehors des onze propositions sectorielles faites
par l'UE début 2001 , il y a donc dix-huit mois ! Se voulant rassurante,
Mme NEYTS a précisé que le projet d'AGCS dans sa version
actuelle ne touche pas aux droits des Etats de réglementer et de
subventionner des services qu'elle a qualifiés en termes tantôt
de "services d'intérêt général",
tantôt de "service universel". Elle s'est en outre
félicitée des résultats (?) de ses démarches
auprès des exportateurs belges pour s'enquérir de leurs
desiderata, mais n'a rien voulu communiquer sur ces revendications, ni
sur ce que le gouvernement en a fait ! Sur Internet, sont pourtant
disponibles des informations extrêmement inquiétantes : à
l'occasion de la révision de l'AGCS, l'UE exigerait actuellement
la libéralisation de secteurs comme l'énergie, l'eau, les
déchets, la poste, les télécoms, le tourisme (cfr
http://www.gatswatch.org/requests-offers.html)
!... Concluant
sur une tirade "contre le monopole d'Etat", la ministre
a loué un projet de la Commission européenne visant à
" analyser minutieusement l'effectivité des services d'intérêt
général "
La motion
de recommandation rejetée ce jeudi par la majorité MR-ECOLO-PS
(avec les habituelles 2 abstentions vertes et 4 abstentions PS) demandait
tout simplement que l'article I.3 de l'AGCS soit amendé de façon
à exclure explicitement tous les services publics du champ d'application
de l'accord projeté. Le libellé actuel de l'Accord est en
effet dangereusement ambigu : il introduit des distinctions rendant l'AGCS
applicable à tout service public fourni contre paiement ou en concurrence
avec une entreprise privée. "On voudrait bien un débat",
ont répété Verts et Socialistes. Comme depuis trois
ans, on le leur a une fois de plus promis pour bientôt
A suivre
avec le résultat du débat et le vote sur la motion relative
aux Accords bilatéraux sur l'investissement
MR
, ECOLO ET PS
DE PLUS EN PLUS FAVORABLES A LA MONDIALISATION LIBERALE
"ON VOUDRAIT UN DEBAT"
MAIS ON CONTINUE A VOTER
POUR !