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Nous sommes au Togo du tyran Eyadéma!
by L'Exilé Saturday June 22, 2002 at 07:09 PM
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Ce que veut dire ,: vivre dans un pays où un Tyran règne avec l'appui des garndes puissances.

Nous sommes au Togo du tyran Eyadéma!

Un événement survenu tout récemment résume à lui tout seul la situation que subit et vit notre pays, le Togo. Il y a quelques semaines, on nous annonçait la mort du frère aîné d'Eyadéma, Gnassingbé Koromsa, décédé le 4 janvier 2002. Le défunt, la plupart des compatriotes ignoraient jusque-là son existence. Rien de plus banal donc. Chaque jour des gens meurent et sont enterrés. Et c'est un sort qui nous attend tous. Mais nous sommes au Togo d'Eyadéma, et les choses ne se passent pas comme on devrait s'y attendre . Cet inconnu a été enterré avec «tous les honneurs dûs à son rang»; son cercueil était recouvert du drapeau national. Bref, il a eu droit a des funérailles officielles ! Cinq préfets, n'ont pas fait le déplacement et n'étaient donc pas présents à cette étrange cérémonie: ils ont simplement été virés sans autre forme de procès. Tout ceci s'est passé alors que le défunt n'a jamais, au cours de son existence, occupé aucune fonction officielle. II n'était ni un ministre ni un préfet . Son seul «mérite», son «rang», si l'on peut s'exprimer ainsi, c'est d'être le frère d'Eyadéma. Il y a dans cette célébration quelque chose de grotesque. A tel point que même les compères de l'autocrate, sans doute pour éviter de se couvrir de ridicule, ont , semble-t-il, décliné l'invitation qui leur avait été adressée. Mais au Togo d'Eyadéma, le ridicule ne tue pas. Et on se rappelle d'ailleurs, que quelques années auparavant, Maman Ndanida, «la mère de la nation», «la mère de tous les Togolais», avait déjà eu droit à des funérailles nationales. C'est comme le disent certains, une habitude de la maison. Mais ce n'est pas ce côté ridicule, ce comportement grotesque qui nous intéresse réellement.

Au Togo, tout part de lui, tout aboutit à lui, et rien ne se fait sans lui!

Ce qui nous importe surtout; c'est combien de telles pratiques sont révélatrices de la nature du système. Elle nous confirment, une fois de plus, que le Togo d'Eyadéma, est d'abord et avant tout la personne d'Eyadéma. Tout part de lui, tout aboutit à lui, et rien ne se fait sans lui. Tout ce qui touche à sa personne devient en quelque sorte sacré. Sans doute a –t-on, du fait des circonstances, abandonné, du moins officiellement, les qualificatifs du genre «Le grand Timonier», «Le Père du Togo nouveau» etc. Sans doute ne parle-t-on plus d'Eyadémaïsme un terme jadis galvaudé par Eklo et consorts, mais ce n'est là qu'une apparence, et d'ailleurs, le maintien du 13 janvier, date anniversaire de son accession au pouvoir comme célébration nationale, nous rappelle que les choses n'ont pas vraiment changé. C'est ainsi que fonctionne le système, et notamment le RPT[1]. Le culte d'Eyadéma c'est sa doctrine, son fond de commerce. Enlevez lui cela, et il perd sa raison d'être.