Coca-cola: boisson universelle, droit syndical bafoué. by peuples solidaires Tuesday June 18, 2002 at 07:39 PM |
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La multinationale américaine, sponsor officiel de la Coupe du Monde de Football cherche à soigner son image. C'est le moment de lui rappeler ses responsabilités pour qu'elle prenne des engagements internationaux afin de garantir le respect des normes sociales fondamentales dans tous ses sites de production.
La recette du Coca-Cola est l'un des secrets les mieux gardés de l'industrie agro-alimentaire. La multinationale américaine y tient beaucoup et elle est très attachée à la qualité de sa production quelqu'en soit le lieu de fabrication. Elle est visiblement moins soucieuse des conditions sociales de travail dans ses usines et chez ses sous-traitants. Les syndicats des différents sites de production lancent une campagne internationale pour que
cesse la répression contre leurs militants et pour que Coca-Cola signe un protocole d'accord garantissant le respect des normes fondamentales dans toutes les usines travaillant pour la multinationale. De nombreuses associations de défense des droits économiques et sociaux sont déjà mobilisées aux États-Unis et partout dans le monde pour une campagne très symbolique qui va probablement durer.
Le 17 avril 2002, à l'occasion de l'assemblée générale de Coca-Cola, une étape importante a été franchie dans la campagne internationale pour le respect des droits de l'Homme dans les sites de production de Coca-Cola. Les
syndicats des salariés de la multinationale, venant de Colombie, du Venezuela, du Zimbabwe et des Philippines, ont joint leur efforts pour faire connaître aux actionnaires leurs situations respectives.
TÉMOIGNAGES ACCABLANTS
Javier Correa, secrétaire général du Syndicat National des Travailleurs de l'Industrie de l'Alimentation de Colombie (SINALTRAINAL) a témoigné de la violence exercée à l'encontre de plusieurs membres de son syndicat au cours de ces dernières années. Son organisation s'est portée partie civile dans la plainte déposée par plusieurs associations et syndicats américains contre Coca-Cola et son fournisseur colombien, Panamco Colombia S.A. Cette plainte qui fait état de mauvais traitements, enlèvements et meurtres devrait
pouvoir être prise en compte prochainement, mais elle a déclenché, en Colombie, une nouvelle vague de répression à l'encontre des syndicalistes de la multinationale.
De son côté, José Francisco Argueta de la Cruz, responsable du Syndicat des ouvriers de Coca-Cola au Guatemala (STECSA), a fait état des menaces qui pèsent sur son syndicat, de la précarisation extrême de l'emploi et de la
forte pression pour faire baisser les salaires.
Au sein de l'assemblée générale de Coca-Cola, des membres de congrégations religieuses et d'associations de solidarité (1), actionnaires minoritaires, ont soumis une résolution au vote pour demander l'adoption d'un code de
conduite garantissant le respect des normes fondamentales du travail dans tous les sites de production de Coca-Cola. Le nombre de voix obtenu par ce texte a évidemment été très faible, mais sa répercussion a été très importante pour faire connaître la situation des salariés de Coca-Cola dans
le monde.
COCA-COLA SE DÉFEND MAL
Pour se défendre la société Coca-Cola, souligne que la plupart des ouvriers qui fabriquent et mettent en bouteille la fameuse boisson gazeuse dont elle détient la licence ne sont pas employés directement par elle, mais travaillent chez des sous-traitants. Elle dit qu'elle ne peut être tenue
pour responsable de la manière dont ces entreprises traitent leur personnel.
Pourtant, la multinationale américaine, basée à Atlanta, possède des parts de capital dans beaucoup de ses entreprises franchisées. Elle est d'ailleurs capable de faire respecter un cahier des charges très strict à ses
fournisseurs pour tout ce qui concerne les procédés de fabrication et les critères de " qualité " du produit. Il n'y a donc pas de raison que ce qui est possible dans ces domaines, ne le soit pas dans celui des conditions
sociales de production ?
L'Union internationale des travailleurs de l'alimentation, de l'agriculture, de l'hôtellerie- restauration, du tabac et des branches connexes (UITA) a appelé Coca-Cola à négocier un protocole d'accord global qui pourrait concerner l'ensemble des sociétés et des sous-traitants. De telles initiatives existent. Dans l'agro-alimentaire notamment, Starbucks, l'un des leader de l'industrie américaine du café, a signé depuis longtemps un tel
accord. Plus récemment la multinationale Chiquita, la Coordination des Ouvriers de la Banane d'Amérique Latine et UITA en ont fait de même dans le domaine de la banane.
DES PRÉCÉDENTS ENCOURAGEANTS
Déjà, en 1984, Réseau-Solidarité avait participé à une campagne internationale dans laquelle étaient impliqués les mêmes partenaires (syndicats du Sud, associations américaines, UITA). Il s'agissait déjà de répression syndicale dans une filiale de la société américaine, au
Guatemala. Coca-Cola avait cherché à esquiver ses responsabilités, de la même manière qu'elle le fait aujourd'hui, prétextant qu'elle n'avait aucun poids sur les décisions de son sous-traitant. Après une large campagne
internationale un accord partiel avait néanmoins été obtenu.
Dans la déclaration qu'elle a préparée pour la 58éme session (2) de la Commissions des Droits de L'Homme des Nations Unies, la CISL (3) souligne à propos de la Colombie : " 160 syndicalistes ont été assassinés dans le
courant de l'année 2001. Comparé aux chiffres des années précédentes, le total des victimes est en augmentation constante. Rappelons que, depuis 1987, ce sont plus de 3500 syndicalistes colombiens qui ont connu une mort violente. Et lorsque les syndicalistes ne sont pas purement et simplement éliminés, ils sont menacés de mort, enlevés ou disparaissent. Dans ce dernier cas, leurs corps réapparaissent en général après quelques jours ou
quelques semaines, portant le plus souvent des traces de tortures abominables infligées avant le décès. Précisons aussi que de nombreuses femmes se retrouvent parmi ces victimes ". Parmi les dirigeants syndicaux assassinés récemment, 7 travaillaient pour la société Coca-Cola.
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DISTRIBUTEURS D'INFORMATION
Pour faire connaître notre campagne, nous avons imprimé des planches d'autocollants en papier sur lesquels figure le dessin placé au début de cette page. Ces autocollants sont destinés à être collés partout où l'information
peut sensibiliser les consommateurs, notamment sur les distributeurs de boissons situés dans les lieux publics, le métro, les stations-services, etc
...
Vous pouvez nous commander les planches (8 autocollants par planche) en complétant, imprimant et en nous envoyant le bulletin de commande accesible ci dessous.
Bon de commande à imprimer et à renvoyer à Réseau-Solidarité
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Cette campagne est réalisée en lien avec :
US Labor Education in the Americas Project Campaign for Labor Rights Pour en savoir plus : http://www.cokewatch.org
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(1) Interfaith Center for Corporate Responsability, Centre oeucuménique pour la responsabilité sociale des entreprises.
(2) Session qui s'est tenue du 18 mars au 26 avril 2002.
(3) Confédération Internationale des Syndicats Libres qui rassemble une grande partie des organisations syndicales dans le monde.
QUE FAIRE ?
Ecrire à Madame Dominique REINICHE, ( Affranchir à 0,46 ? ) :
Madame Dominique REINICHE
Coca-Cola Services - France
27, rue Camille Desmoulins
92784 ISSY LES MOULINEAUX CEDEX
Délai : A faire immédiatement en ce qui vous concerne. Mais pour donner plus d' ampleur à cette protestation, vous pouvez diffuser cet appel jusqu'au 15 juillet 2002.
TEXTE PROPOSÉ : (Cliquez ici pour télécharger la lettre au format WORD 6/95 / 4 ko )
Nom - prénom
Adresse
Code postal - Ville
A............, le.........
Madame la Présidente,
J'ai été alerté(e) par Réseau-Solidarité (10, quai de Richemont, 35000 RENNES - FRANCE) à propos de la répression exercée sur les syndicats dans plusieurs sites de production de Coca-Cola dans le monde et notamment en
Colombie.
Puisque la société Coca-Cola sait contrôler la qualité de sa production chez ses sous-traitants, elle doit savoir aussi assumer sa responsabilité pour le respect des normes sociales fondamentales sur tous les sites de production.
Je demande instamment à votre société de négocier des accords d'entreprise avec les syndicats concernés et un protocole d'accord global avec l'UITA. J' exige également que vous preniez toutes les mesures pour que cessent les
violences à l'encontre des ouvriers de votre entreprise dans le monde.
(signature)