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Bush donne à la C.I.A le feu vert pour tuer Saddam Hussein

David Teather - New York - lundi juin 17, 2002 - The guardian < http://www.guardian.co.uk >

Les forces spéciales des USA et la C.I.A ont reçu l'autorisation d'utiliser la "force létale" (NDT: le surnom Bushien pour "meurtre") afin d'aider à la capture ou à l'assassinat du président irakien, Saddam Hussein. Les détails ont été dévoilés hier lors de la révélation d'un ordre signé par le Président George Bush demandant à la C.I.A de conduire des opérations secrètes visant au renversement du chef irakien. L'ordre, signé au début de cette année, démontre à l'évidence que les USA projettent un assaut global pour supprimer le responsable irakien, dont le pays fait partie du prétendu "axe du mal" tel que défini par Bush.

Les responsables du gouvernement US ont refusé tout commentaire, mais Tom Daschle, le leader de la majorité sénatoriale, a confirmé que le congrès avait été consulté à ce sujet. L'ordre, une extension d'une autorisation présidentielle précédente, conçue pour évincer Saddam, a été divulgué par Bob Woodward, un des hommes du Washington Post qui ont révélé le scandale du Watergate.

Le Président Bush a ordonné à la C.I.A d'employer tous les moyens disponibles. Ceci inclut l'appui accru aux groupes et aux forces irakiens d'opposition, dans et en dehors du pays, que ce soit avec de l'argent, de l'équipement, de la formation ou de l'information.

La C.I.A augmente aussi ses efforts pour rassembler des renseignements sur l'Etat et la population irakiens.

L'ordre autorise aussi l'usage par la C.I.A de forces spéciales semblables à celles déployées en Afghanistan depuis le 11 septembre, forces qui seraient autorisées à tuer le chef irakien si elles agissent en légitime défense.

Le Président Bush à parlé de frappes préemptives (NDT: comprenez sans provocation, sans motif et totalement illégitimes, genre Blitzkrieg) pour la première fois il y a deux semaines, lors d'un discours à l'académie militaire de West Point, bien qu'il n'ait pas nommément désigné l'Irak.

"Si nous attendons que les menaces se matérialisent, nous aurons attendu trop longtemps," a-t-il déclaré. "La guerre contre la terreur ne sera pas gagnée en restant sur la défensive. Nous devons porter la bataille chez l'ennemi (NDT: comme au Viet-Nam, Mr Bush?), perturber ses plans et confronter les pires menaces avant qu'elles n'émergent."

M. Daschle a dit que le congrès avait émis quelques réserves au sujet du timing des actions. "Il y a un large soutien au changement de régime en Irak" a-t-il dit (NDT: où ca, en Irak ou aux Etats-Unis??). "La question est de savoir comment nous le faisons et quand nous le faisons (NDT: pas "si" nous le faisons?). Je pense que la synchronisation de tout ceci est quelque chose de très important, mais nous voulons travailler avec l'administration."

Le cabinet de guerre du Président Bush a convenu en janvier que la politique de blocus avait échoué. Selon le Washington Post, le directeur de la C.I.A, George Tenet, a dit à Mr. Bush qu'une action des services secrets sans l'appui d'une action militaire n'avait que 10 à 20 pourcent de chances de réussite.

Mais une action des services secrets est vue par certains comme une préparation pour une action militaire. Elle aurait comme but d'identifier les cibles, d'intensifier la collecte d'informations et d'établir des contacts avec de possibles futurs dirigeants, a indiqué une source au journaliste.

Des rapports suggérant que M. Bush ait approuvé des actions secrètes ont été dévoilés dès fin février, mais ils ne contenaient que peu de détails. Le Guardian a indiqué au même moment que le Pentagone et la C.I.A avaient commencé des préparatifs pour un assaut pouvant inclure jusqu'à 200.000 hommes. Ce plan, cependant, n'est pas encore définitif, et pourrait impliquer des forces plus faibles, en tirant profit de l'expérience afghane (NDT: expérience? Je croyais qu'il s'agissait d'une guerre avec des vrais morts, pas d'un truc avec des éprouvettes:-).

Dans une interview en avril, le Président Bush a déclaré: "j'ai décidé que Saddam Hussein doit disparaître (NDT: La, j'ai pas changé une virgule à son texte!!). Je refuse d'en dire plus (NDT: traduction littérale: c'est tout ce que je suis disposé à partager :-). La politique de mon gouvernement est de s'en débarrasser."

Washington craint que, s'il est attaqué, Saddam Hussein puisse utiliser des armes chimiques et biologiques sur les forces US et sur Israël. En même temps que les actions secrètes, Bush a donc intensifié la pression diplomatique et économique sur l'Irak( NDT: ben tiens, le blocus, c'est pas assez de morts tous les jours?).

La guerre secrète de la CIA implique également d'armer et de former les combattants Kurdes en Irak du Nord. La C.I.A a eu de mauvais rapports avec l'opposition principale, le congrès national irakien (INC), mené par Ahmed Chalabi (basé à Londres). Mais elle a commencé des consultations intensives au sujet de la formation et de l'armement de ses partisans.

L'Irak a indiqué hier qu'il voulait que toutes les sanctions de l'ONU contre Bagdad soient levées avant qu'un accord ne puisse être conclu sur le retour des inspecteurs de l'ONU dans le pays, selon l'agence de presse officielle irakienne.