En solidarité avec les syndicalistes colombiens - manif ce mercredi by zumbi Wednesday May 22, 2002 at 08:01 AM |
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Invitation à une action de protestation devant l'Ambassade de Colombie à Bruxelles, ce mercredi 22 mai 2002, de 15 heures à 17 heures. (Photo de zumbi: Impact de balles dans le mur du siège de la USO à Barracabermeja)
« Non aux assassinats de syndicalistes en Colombie, liberté d'action pour le syndicat du pétrole : USO ! »
L'ICEM et l'USO Colombie, ainsi que la FGTB (la Centrale Générale et le SETCa) et la CSC (la Fédération Bruxelloise des Syndicats Chrétiens et la CNE) ont décidé d'interpeller le gouvernement de Colombie suite aux nombreux assassinats, enlèvements, agressions et menaces dont des syndicalistes colombiens sont victimes, en particulier dans les régions pétrolières.
Au cours des 15 dernières années, 4.000 militants syndicaux de toutes les organisations syndicales, ont été assassinés en Colombie, presque toujours par des escadrons de la mort paramilitaires. 191 syndicalistes ont été tués en 2001, et depuis le début de cette année 2002, plus de 60 autres responsables syndicaux ont payé de leur vie, leur engagement dans la lutte pour le respect des droits des travailleurs.
Le syndicat du pétrole, Union Sindical Obrera (USO), paye un très lourd tribut dans cette répression violente. Les exemples les plus récents parlent d'eux-mêmes :
· Décembre 2001 : Aury Sara Marrugo, président de la subdirectiva USO Cartagena et Enrique Arrellano qui l'accompagnait , ont été enlevés, torturés et assassinés ;
· Le 25 février 2002 : Gilberto Torres Martinez, secrétaire général de la USO de la Subdiretiva Unica del Oleoducto - USO a été enlevé ;
· le 20 mars 2002, assassinat de Rafael Jaimes Torra, trésorier du syndicat USO à Barrancabermeja.
· le 25 mars 2002, les travailleurs d'Ecopetrol, José Antonio Perez et Hernando Silva, ont été enlevés par un groupe armée.
· le 1er Mai Jesùs Antonio Gonzalez Luna, membre de l'exécutif National du Sintraunicol CUT est violemment arrêté par la police
Le Rapport présenté à l'OIT à Genève sur les Violations des Droits Humains en Colombie dénonce une stratégie persistante et systématique de répression envers les activités syndicales. C'est en particulier vrai dans les régions pétrolières comme Barrancabermeja, Cartagena, Casanare, *
Les syndicalistes sur place, dénoncent une situation de répression où ils sont comme prisonniers dans leurs locaux syndicaux où ils reçoivent des menaces de mort par téléphone, dehors des voitures blindées les suivent où qu'ils aillent, il sont systématiquement menacés et poursuivis, ce qui rend tout travail syndical et même le contact avec les travailleurs des raffineries périlleux.
La USO souligne aussi comment certains dirigeants de la USO ont été détenus (probablement après enlèvement). Certains d'entre eux suivent toujours des processus pénaux (sûrement des procès) concernant les violations graves et récurrentes des principes élémentaires du droit à la défense. Il est également important de signaler comment la USO et en particulier son président Hernando Hernandez a été plusieurs fois déclaré comme objectif militaire des groupes paramilitaires.
Nous tenons à développer une campagne syndicale internationale pour que les travailleurs du pétrole puissent librement s'organiser dans des syndicats qui défendent leurs intérêts comme le fait l'USO. Le syndicat doit obtenir le droit de pouvoir s'adresser directement aux travailleurs concernés pour les informer, les affilier, les former, les réunir et mener avec eux des activités et actions syndicales nécessaires pour faire respecter leurs droits et faire aboutir leurs revendications légitimes. C'est au gouvernement colombien, au patronat, aux dirigeants d'Ecopetrol et aux multinationales impliquées dans l'exploitation et le raffinage du pétrole comme la BP, TotalFinaElf, mais aussi Shell, Exxon Mobil, Chevron et autres, à respecter et à garantir les droits syndicaux prévus par les conventions de l'OIT.
Nous avons suivi de près l'évolution du « Plan Colombie » et ses effets négatifs dans l'escalade du conflit. Nous sommes également préoccupés par le soutien que certaines entreprises multinationales d'extraction et de raffinerie de pétrole apportent à la mise en *uvre des aspects militaires du « Plan Colombie ».
Il est tout à fait inacceptable et intolérable que l'argent et les fonds prévus par les Conférences de la Paix initiées par la Communauté Européenne, par les sociétés pétrolières pour assurer la sécurité de leurs installations, * servent en fait à financer des groupes para-militaires. Ceux-ci se transforment en véritables escadrons de la mort à l'encontre des syndicalistes. En même temps cela entraîne une militarisation de la société Colombienne où la violation des droits humains et syndicaux devient la règle.
La Colombie est en Amérique du Sud, avec ces quelques 42 millions d'habitants, un pays ou le gouffre riches-pauvres est énorme : les 3% les plus riches du pays possèdent 70% des terres cultivables, alors que les paysans pauvres, qui représentent 60% de la population, doivent se contenter de 3%. La moitié des enfants souffre de faim, la moitié de la population vit en dessous du seuil de pauvreté. Toute forme de résistance contre cette injustice flagrante est réprimée sans merci.
La Colombie bat tous les records sur le plan des assassinats, de la torture, des disparitions et de la détention politique. Les dirigeants paysans, les défenseurs des droits de l'homme, les journalistes et en particulier les syndicalistes vivent dans l'insécurité permanente.
Le but de l'action est de dénoncer publiquement cette situation révoltante en Colombie. Une demande sera adressée à Monsieur l'Ambassadeur par le Secrétaire Général de l'ICEM, Fred Higgs, pour qu'une délégation puisse être reçue qui transmettra une lettre de protestation à l'intention du Président de Colombie et de son gouvernement.
Nous demandons clairement au gouvernement Colombien que les responsables de ces assassinats et de la répression contre des syndicalistes soient poursuivis, arrêtés et condamnés et qu'en même temps la vie et l'intégrité physique des syndicalistes, et en particulier ceux de l'USO, soient garanties. Nous demandons instamment au Président actuel et au Président prochainement élu de la Colombie de tout mettre en *uvre pour rechercher une solution au conflit par la voie politique, basée sur la justice, et non par la voie militaire.
Nous espérons nous retrouver nombreux à cette action : rendez-vous le mercredi 22 mai dès 15 heures devant l'Ambassade de Colombie, Avenue Franklin Roosevelt, 96 A, 1050 Bruxelles.
L'action est organisée par l'ICEM ( Fédération Internationale des Travailleurs de la chimie, de l'énergie, des mines et des industries diverses) et l'USO Colombie (Union Sindical Obrera de la Industria del Petrolo), ainsi que la FGTB (la Centrale Générale et le SETCa) et la CSC (la Fédération Bruxelloise des Syndicats Chrétiens et la CNE), et la Coordination belge pour la Colombie : CNCD (Centre National de la Coopération au Développement, 11.11.11 (NCOS) - OXFAM-SOLIDARITÉ - SERPAJ-EUROPA - Broederlijk Delen - Red Europe de Comités « OSCAR ROMERO » - FIAN-BELGIUM - Amnesty International (VL et FR), Social Alert - Commission "JUSTICE ET PAIX" - FUJA - Opération Monde Nouveau (OMN) - Mouvement des Citoyens - Comité pour les Droits Humains « DANIEL GILLARD » et Socialisme Sans Frontières (SSF).
Vous pouvez contacter:
Paul Lootens, 26-28, Rue Haute, 1000 Bruxelles - Email : paul.lootens@accg.be
Guy Tordeur, 19, Rue Pletinckx, 1000 Bruxelles - Email : guy.tordeur@acv-csc.be