arch/ive/ief (2000 - 2005)

L'Europe des Droits de l'Homme...d'Affaires
by ATTAC-Bxl Sunday May 19, 2002 at 02:31 PM
posted by boadicea@chello.be

Anti-UNICE 2002 : Vendredi 7 juin 2002 à 18h: pique-nique et spectacles de protestation à la Bourse. On ne veut pas d'une Europe aux ordres du « grand capital ». Nous réclamons une Europe où les simples citoyens et citoyennes peuvent véritablement décider et participer...

Le grand capital, qu'est-ce que c'est ? Une expression de gauchistes attardés ? Eh bien, non ! Il existe. Son porte-parole officiel au niveau de l'Europe, c'est l'UNICE, Union des confédération de l'industrie et des employeurs d'Europe.

Son président n'est autre que le baron Georges Jacobs, président par ailleurs de l'Union chimique belge (UCB). Celle-ci est la propriété de la famille Janssen, liée par des liens parentaux à celle des Solvay. D'ailleurs, le président de la plus grande multinationale belge est le baron (encore un !) Daniel Janssen. Le gratin n'est pas que dauphinois.

Que l'UNICE, cet agent du grand capital, tienne un sommet dans la capitale de l'Europe (intitulé European Business Summit, soit le sommet européen des affaires), il y a de quoi être choqué. Car c'est pour discuter de quoi, sinon de plus de flexibilité pour les travailleurs, de baisse des coûts salariaux, de privatisations, de moins d'impôts pour les entreprises (et donc davantage pour les salariés, ou alors réduction des dépenses sociales) ?

Mais qu'en outre, cette organisation patronale invite l'élite du monde politique du vieux continent dans une réunion qu'elle veut transformer en un « Davos européen », on peut crier au scandale.
Scandale, car l'objectif avoué est de familiariser les responsables européens aux discours, aux avis, aux manières de penser des chefs d'entreprise. De sorte que, lorsqu'il faudra prendre des décisions, voter des lois, élaborer des recommandations, ces dirigeants pourront intégrer directement les intérêts de ces puissantes firmes multinationales.

Scandale, car la réunion servira également de contact entre les personnes. Donc, quand un dirigeant d'entreprise aura un problème avec le monde politique, voire judiciaire ou policier, ou qu'il voudra influer sur une décision, il saura à qui s'adresser pour orienter le cours en faveur de ses affaires.

Scandale, car les dirigeants de tous les pays et de l'Union accourent à une telle rencontre soutenue officiellement par la Commission européenne, par Bruxelles Région capitale et patronnée par le roi Albert II en personne. Neuf commissaires sont annoncés pour une prise de parole. Sans doute préparent-ils leur reconversion à la fin de leur carrière politique ? Comme Van Miert, ancien commissaire à la Concurrence et actuellement membre des conseils de surveillance ou d'administration de firmes comme Philips, Swissair ou Agfa-Gevaert.

Scandale, car ce millier de dirigeants présents représentent dans les faits ceux qui ont droit à la parole dans cette société. Ils sont la « démocratie », telle que les instances européennes se la représentent. Au mépris des millions d'électeurs, qui votent pour un parlement qui n'a rien à dire. Le ticket d'entrée pour la rencontre, mais que ne paient pas les invités, s'élève à 1.800 euros (1.500 pour une ONG). Il y a donc très peu de chance que vous ayez l'occasion d'entrer dans ce club très sélect.
Scandale, car cette rencontre, comme tant d'autres, va mobiliser des forces de l'ordre sans précédent. Il y a deux ans, lors du premier European Business Summit, un millier de policiers et de gendarmes protégeaient farouchement le Sheraton de la place Rogier des malheureux et pacifiques manifestants. Combien seront-ils cette fois, dans cette atmosphère de « lutte contre le terrorisme », pour défendre la citadelle du capital ?

Face au scandale, il y a deux possibilités : se résigner ou manifester sa colère, son opposition. C'est ce dernier choix qu'ont sélectionné Attac Bruxelles et différentes composantes de d14. On ne veut pas du programme de l'UNICE.
On ne veut pas d'une Europe aux ordres du « grand capital ».

Nous réclamons une Europe où les simples citoyens et citoyennes peuvent véritablement décider et où ils et elles participent activement à la vie politique.
Nous voulons une Europe où les droits des salarié(e)s, chômeurs et chômeuses, jeunes, vieux, etc..., seraient respectés; une Europe pacifique et solidaire de tous les peuples, y compris ceux du Tiers-Monde.

Où et quand cela se déroulera-t-il ? A la Bourse (sous réserve), on organise un pique-nique de protestation le vendredi 7 juin 2002 à 18h. Mais, si vous en avez la possibilité, venez dès 16h30 : sur les marches de la Bourse, a lieu tous les vendredi une animation contre la guerre et en faveur du droit des Palestiniens d'avoir un Etat. Amenez vos paniers, vos tartines, vos boissons, vos nappes, nous nous chargeons de l'ambiance.

A moins que vous voulez participer à l'organisation de l'activité ou que vous ayez des propositions dans ce cadre. Dans ce cas, mais aussi si vous voulez donner votre point de vue sur l'UNICE et sur les sommets européens, nous vous convions à une assemblée ouverte de mobilisation et de préparation le vendredi 31 mai à 19h45, au 19A rue du Poinçon, à 1000 Bruxelles (près de la place Fontainas et place Rouppe). Nous vous y attendons.

Le secrétariat d'Attac Bruxelles