MÉDIAS DE LA HAINE by PLPL Le journal qui mord et qui fuit Sunday April 28, 2002 at 09:28 PM |
Déjà les médias voudraient imputer à la seule télévision la responsabilité du discours de régression sociale et sécuritaire qui a dopé le score du Front national.
Mais Le Pen a eu d'autres alliés que les seuls Jean-Pierre Pernaut de TF1 et Daniel Bilalian de France 2. Comme le chef du FN l'a admis lui-même, c'est l'ensemble du Parti de la Presse et de l'Argent (PPA) qui lui a fait la courte échelle : " Les hommes politiques, les journalistes et les politologues parlent un langage qui n'est pas très éloigné du mien, quand il ne le recouvre pas, voire le dépasse. Je me suis normalisé puisque tout le monde parle comme moi. " (France Inter, 16.04.02).
Malgré des discours " citoyens " et " républicains " tenus devant les caméras, les patrons qui plastronnent ont tout de suite compris l'intérêt qu'ils pouvaient tirer d'une telle situation. Un de leurs journaux, le Financial Times, a expliqué le 25 avril 2002 : " Les responsables des milieux d'affaires français ont demandé hier aux hommes politiques d'utiliser le trouble provoqué par la victoire électorale de l'extrême droite dimanche dernier pour introduire des réformes radicales, économiques et constitutionnelles. "
Pour vendre du papier ou fouetter l'audimat, conquérir des marchés publicitaires ou complaire à leurs actionnaires, les médias ont colporté la peur à coup de manchettes criardes, d'articles et de reportages sur la " violence " et la " délinquance " (dossier de PLPL n° 6). Simultanément, ils couvraient d'un silence plein de mépris les victimes de la violence économique et de la délinquance patronale. " Il y a du chômage, on en a pas parlé pendant la campagne ", pleurnichait dans une émission de téléachat Edwy Plenel, directeur de la rédaction du Monde (LCI, 27.04.02).
Car les pyromanes de l'" insécurité " ne maîtrisent plus la flamme qu'ils ont alimenté. Ils voudraient à présent vendre plus de papier et plus d'audimat encore en affectant d'être désolés de la montée de l'extrême droite.
Habiles à apaiser leurs consciences, les médias déploient une pédagogie anti-FN dont Libération a fourni le modèle (génial). Un article présentait les dangers du programme du FN en ces termes : " Adieu la paire de basket made in Tunisie à 22 euros ou le jean made in China à 30 euros, achetés en grande surface " (Libération, 25.04.02) Les journalistes qui hier encore affirmaient : " Personne n'envisage sérieusement que MM. Chirac et Jospin ne se retrouvent pas face à face au second tour. " (Le Monde, 19.04.02) ou caquetaient que " Jacques Chirac et Lionel Jospin sont assurés du second tour. " (Serge July, Libération, 16.04.02) donnent des leçons de morale civique en stigmatisant la " frivolité ", " l'insoutenable légèreté " et la " désinvolture démocratique " de ceux qui n'ont pas voté pour les candidats du PPA (Laurent Joffrin, Le Nouvel Observateur, 25.04.02).
En effet, le Parti de la Presse et de l'Argent qui a alimenté le FN et ses combats n'est pas seulement constitué par les responsables de droite, Le Figaro, RTL et TF1. Le PPA, c'est aussi le Parti socialiste et ses alliés (dossier PLPL n°8), des radios comme France Inter ou France Culture (dossier de PLPL n°7, PLPL n°4) et des périodiques prétendument " citoyens " ou " de gauche " comme Le Monde (dossier de PLPL n°1), Libération (dossier de PLPL n°4), ou Le Nouvel Observateur (PLPL, n°9).
Tous disposés à mentir ou à se courber pour favoriser les patrons qui plastronnent (dossier de PLPL n°2-3) et le " modèle américain " (guerre permanente aux pauvres du monde, prisons pour les pauvres d'Amérique).
Des milliers d'abonnés connaissent déjà PLPL. Il est temps pour les autres de le découvrir et de le faire connaître, de s'y abonner. Pour permettre à chacun, non pas seulement de combattre l'extrême droite, mais aussi de confondre les Tartuffe d'aujourd'hui qui l'ont favorisée.
Olivier Mazerolle :
- Vos adversaires de gauche disent " euh quand même, Jacques Chirac il a servi un peu les idées de l'extrême droite en basant sa campagne sur la sécurité, sur le déclin de la France ".
Jacques Chirac :
- Il aurait fallu être tout à fait sourd pour ne pas entendre ce que disaient les Français. Moi j'ai beaucoup voyagé avant la campagne, pendant la campagne. Je n'ai pas rencontré un Français, une Française, qui ne me dise à quel point son inquiétude était grande à l'égard de la montée de la violence, de l'insécurité. Vous savez, je regarde aussi les journaux télévisés. Qu'est-ce que je vois depuis des mois, des mois et des mois : tous les jours, ces actes de violence, de délinquance, de criminalité. C'est bien le reflet d'une certaine situation. Ce n'est pas moi qui choisissais vos sujets.
(Spéciale Présidentielles, France 2, mercredi 24 avril 2002.)