Face au fn, aux idées sécuritaires et à la xénophobie by No Pasaran Solidaires-Egalitaires-Libertaires Tuesday April 23, 2002 at 01:27 PM |
reflex@ecn.org 0611290215 21 ter, rue Voltaire 75011 Paris |
Dans ce cadre, la lutte contre l'extrême droite doit se penser en terme d'un autre projet de société. Les multiples combats de ces dernières années ont toujours été basés sur la défensive.
3. RIPOSTONS RADICALEMENT
Depuis 1972, année de sa création, le Front National a connu, tout en gardant son optique national-révolutionnaire, des changements qui s'ils ont déçu une partie de l'électorat frontiste, n'ont en rien
empêché la constante progression du parti. L'émergence électorale du Front National à Dreux, en 1984, conduit le parti de Le Pen au rang de troisième force politique française. Aujourd'hui, il se pose en seule alternative révolutionnaire et, fort de la multiplication de ses syndicats, affirme être le premier parti ouvrier de France.
Déjà maître dans quatre mairies, il espère pour les élections de 1998 prendre place au Parlement et ainsi obliger la droite à faire alliance avec lui comme en Italie, où Berlusconi a gouverné avec "l'Alliance nationale", successeur du parti fasciste le MSI.
Si les "guerres" entre chapelles fascistes ne sont pas finies, la dynamique positive a fait que les autres groupuscules se sont soit ralliés au FN, soit n?ont plus aucun poids.
Si le slogan "Ni droite, ni gauche, Français" est mis en avant par le FN ; il correspond à une stratégie pour capter toutes les catégories sociales autour du concept de l'identité et ainsi se présenter comme une Alternative dépassant les clivages politiques anciens (schématiquement : droite, bourgeoisie, et gauche, travailleurs). Pour autant, c'est bien à droite qu'il se situe tant sur le plan économique - libéralisme total proche d'A. Madelin -, que politique et social.
Mégret, issu de la droite classique, espère bien, lui, que sa stratégie de peser sur la droite devienne un jour majoritaire au FN et qu'il soit le troisième larron d1une droite (UDF, RPR),où les amitiés et les accointances avec les "valeurs" d'extrême droite - ne sont pas seulement le fait d?individus isolés. En Effet Pasqua et De Villiers ne sont pas les seuls à partager ces "valeurs".
"Le Pen n'est pas au pouvoir que ses idées y sont déjà ! "
Par ce slogan, les groupes antifas radicaux depuis plusieurs années dénoncent la lepénisation des esprits et les politiques menées par les gouvernements de droite comme de gauche qui font la part belle à certaines idées du FN.
Il ne s'agit pas pour autant de faire des amalgames rapides ; il faut bien souligner que le développement de l'extrême droite est concomitant de la gestion d?un système, en l?occurence du système capitaliste. Celui-ci est en mutation et se solde par une réorganisation économique et politique sur la planète. Les solutions proposées ont toutes échouées et échoueront encore, à moins de changer radicalement de système économique. Faire passer la pilule demande donc de trouver des boucs-émissaires. L'étranger et l'immigré sont deux cibles, qui, par le passé ont déjà été utilisés. On assiste donc depuis plus de vingt ans à une intériorisation par une grande partie de la population que le mal-vivre, le chômage, la délinquance sont le fait des non-nationaux. Etablir et démontrer scientifiquement que cela relève du fantasme est peine perdue.
La société a besoin de victimes expiatoires. Ceux qui n'ont pas les mêmes droits peuvent servir à cet effet.
Les illusions sur le retour à l'âge doré du plein emploi et de la croissance par une gestion tantôt libérale tantôt de l'Etat-providence ne font que construire ce mythe.
Dans ce cadre, la lutte contre l'extrême droite doit se penser en terme d'un autre projet de société. Les multiples combats de ces dernières années ont toujours été basés sur la défensive. Mais ce constat ne peut être un reproche vis-à-vis des groupes antifascistes, qui, ont alerté et défendu la
position que la contre-offensive viendra de la défense de nos idées et de nos valeurs.
A vous, à nous de faire vivre nos alternatives comme lors du mouvement de novembre-décembre 95, de la lutte des sans-papiers, dans de multiples luttes quotidiennes et locales.
No Pasaran